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La Thaïlande, un paradis au bord du gouffre
La Thaïlande, pays courtisé pour ses plages idylliques, fait face à une problématique écologique de plus en plus préoccupante. Voyage au cœur d’un sujet évité, mais pourtant omniprésent.
Bangkok, septembre 2018, les scientifiques tirent la sonnette d’alarme. La capitale thaïlandaise coule. Sous le poids de ses buildings et de son urbanisation croissante, «le sol s’affaisse d’un à deux centimètres par an», d’après Tara Buakamsri, directeur de Greenpeace Thaïlande, dans un entretien à l’AFP. Construite sur un terrain marécageux, à un mètre et demi au-dessus du niveau de la mer, la cité pourrait être submergée dans un futur pas si lointain.
Mais là où le bât blesse, c’est sur les îles paradisiaques de la Thaïlande. Bangkok, bien que surpeuplée, polluée et presque condamnée, reflète uniquement le développement économique en Asie, comparable à Kuala Lumpur ou Jakarta. La prospérité d’une partie de ce pays repose essentiellement sur le tourisme, comme le confirme sa première place dans le classement des pays d’Asie du Sud-Est les plus visités. Mais jusqu’à quand ?
Direction Koh Phi Phi
Au sud-ouest de la Thaïlande, les îles de Koh Phi Phi sont mondialement connues, notamment grâce au film La Plage de Danny Boyle, avec Leonardo DiCaprio. Pour y arriver, il faut emprunter un petit ferry depuis la ville de Krabi ou Phuket. Au fur et à mesure que le bateau avance, les eaux deviennent de plus en plus turquoise et des formations rocheuses typiques sortent de la mer avec élégance. Après avoir posé le pied à terre, on se fait directement accoster. Non pas par un chauffeur de taxi – pour une fois – mais par les autorités qui demandent de l’argent pour une «taxe environnementale». 20 baths, soit 60 centimes. L’idée est originale et non dénuée de sens.
Maya Bay, la célèbre plage, où s’est déroulé le film sorti en 2000, est fermée aux touristes et aux bateaux. La raison ? Les coraux ont besoin de temps pour se régénérer. Encore une fois, il est réjouissant d’entrevoir une île responsable et écologique.
Petite île aux grands déchets
Mais – car il y a bien sûr un «mais» – l’envers du décor n’est pas loin de s’apparenter à un désastre. Le béton coule à flots, les grands hôtels fleurissent. Autrefois, très authentique et peuplée de petit bungalow, l’île principale de Koh Phi Phi a vécu une métamorphose suite au tsunami de 2004 qui a complètement rasé ce petit bout de paradis. À l’heure de la reconstruction, le ciment a substitué le bois et le bel hôtel le bungalow bucolique. Qui dit «grandes infrastructures» dit implicitement «traitement des eaux usées», ce qui n’existe absolument pas. Résultat : il est fortement déconseillé de se baigner devant les hôtels. Et ce, même si la température de l’eau y est bizarrement plus élevée…
Quid de la gestion des déchets ? À vrai dire, personne ne le sait vraiment. Ce qui est sûr, c’est qu’aucune usine de tri ou d’élimination n’est présente. Il suffit de quitter les sentiers forestiers pour tomber sur des montagnes de sac poubelle en décomposition. La légende dit même qu’une partie est balancée dans la mer. Chaque matin, à l’aube, de nombreux cadavres en plastique admirent le soleil se lever depuis la plage. Certaines sont avantagées par les courants marins, d’autres moins. Les fonds marins en souffrent. Les coraux meurent et les poissons disparaissent. Les incessants passages des bateaux ne les aident pas et la coloration noirâtre qui suit leur moteur non plus.
Les différents voyageurs rencontrés sont unanimes. «Organiser un bateau pour rapatrier les déchets ne doit pas être si compliqué», réagit Romain, un français de 32 ans. «Surtout que l’on paie une taxe, sans vraiment connaître son utilisation», ajoute le backpacker.
Quand réchauffement climatique s’y mêle
«Ce qui est dommage, c’est qu’au final, ce sont eux qui vont le payer», surenchérit Srdjan, serbe d’origine et habitant de Melbourne. Car quand ces endroits paradisiaques auront perdu leur charme et leur authenticité d’antan au profit de l’urbanisation, et que le réchauffement climatique et la montée des eaux ne seront plus une légende, mais une réalité, les répercussions risquent de coûter très cher à la Thaïlande et son économie du tourisme. En attendant, suivez le conseil de nombreux backpackers : «Allez aux Philippines, avant que le même phénomène ne se produise».
Actu
Yadlo, le festival qui mouille la chemise
Du 12 au 14 juillet, la plage de Préverenges se transformera en île paradisiaque pour accueillir la cinquième édition du festival Yadlo.
Sentez donc l’odeur du rhum arrangé, imaginez-vous découvrir une nouvelle île inexplorée et ressentez les rythmes du reggae, du calypso, de la salsa et du merengue. «Le désir d’exotisme qui anime tout le monde à l’approche de l’été est au cœur de l’offre variée de l’événement.», explique Maxime Gervasi, porte-parole du Yadlo.
Oui, cette année à Yadlo, c’est du côté des Caraïbes qu’on nous emmène. Là où les couleurs chaudes du soleil couchant se fondent dans l’ambiance festive des nuits endiablées. Du 12 au 14 juillet, la plage de Préverenges se transformera en île paradisiaque pour accueillir la cinquième édition du festival de la région morgienne.
«Mouille ton corps, arrose ton esprit !»
Yadlo est le nouveau festival prévengeois, associant activités aquatiques, plaisirs de la plage et festivités nocturnes, le tout dans une ambiance pittoresque et dépaysante. Cette année, c’est sous la bannière «Mouille ton corps, arrose ton esprit !» que se retrouveront les 8 500 festivaliers attendus sur les trois jours de l’événement.
Plus que jamais, Yadlo souhaite se placer comme un événement éco-responsable. Que ce soit dans l’origine des produits qui sortent du bar – presque tous exclusivement suisses – ou dans la gestion des déchets et la volonté de limiter au maximum le plastique, les organisateurs souhaitent se positionner toujours un peu plus comme «un événement modèle en la matière».
Activités pour toutes et tous
Sur la base d’un sondage réalisé l’an passé, l’association Yadlo a décidé d’élargir son panel d’activités. Un escape room sur un voilier, un trampoline flottant, une initiation à l’aviron, ou encore un coin enfants avec un bateau pirate gonflable, sont quelques-unes des nouvelles prestations proposées.
«Toutefois, les activités classiques de Yadlo, celles qui ont fait sa renommée, seront toujours présentes, rassure Maxime Gervasi. Ainsi, la fameuse Silent Party du vendredi soir aura bien lieu». Des tests de stand up paddle, kayaks et initiations à la plongée, au yoga et au «SUP yoga» (il s’agit bien de faire du yoga sur un paddle) seront également de la partie.
Après l’effort, le réconfort
Pour se remettre de ces nombreuses activités, Yadlo proposera plusieurs foodtrucks, des dégustations le vendredi et le samedi soir et une activité gourmande le dimanche autour de la cuisine jamaïcaine.
Pour couronner le tout, une série de concerts est prévue le samedi soir et une scène ouverte, pour mettre en avant les stars émergentes de la région, est programée le dimanche. Maxime Gervasi ajoute : «Notre nouvelle scène accueillera des groupes de la région comme : le duo Marzella, le trio Marquise, et le DJ Dr.Fad-R qui est champion suisse de djiing».
La 5e édition du Yadlo se déroulera du 12 au 14 juillet 2019, à Préverenges. Programme complet sur www.yadlo.ch.
Actu
Ceci pourrait être l’article d’une femme*
Aujourd’hui, partout en Suisse a lieu la «Grève des femmes*». Sensible à la cause, Slash Média se fait porte-voix du manifeste rédigé en décembre 2018 par les Collectifs romands pour la grève féministe et des femmes.
Un peu partout dans le monde, nous assistons à un renouveau des mouvements féministes : #metoo a contribué à diffuser et libérer la parole des femmes* et, grâce aux réseaux sociaux, a eu un écho planétaire.
En Suisse aussi, le sexisme, les inégalités et les violences à l’encontre des femmes* persistent, malgré un discours politiquement correct sur l’égalité et bien que l’égalité soit inscrite dans la Constitution fédérale depuis 1981.
«Les femmes bras croisés, le pays perd pied !»
Au pays de la prétendue paix du travail, les femmes ont déjà fait une grève qui a mobilisé 500’000 personnes ! C’était le 14 juin 1991, dix ans après l’entrée en vigueur de l’article constitutionnel sur l’égalité. Ce jour-là, les femmes ont croisé les bras : la grève a eu lieu non seulement sur les lieux de travail, mais aussi dans les foyers, où elles ont arrêté de faire le ménage, ont suspendu leurs balais aux fenêtres, n’ont pas cuisiné ni pris en charge les enfants.
La grève des femmes de 1991 avait surpris tout le monde. Un immense élan vers l’égalité avait secoué le pays : nous avons depuis lors obtenu des résultats concrets comme une Loi fédérale sur l’égalité entre femmes et hommes, un congé maternité, le splitting et le bonus éducatif dans l’AVS, la solution dite des délais en matière d’avortement, des mesures de lutte contre les violences domestiques.
Aujourd’hui, nous avons besoin d’un nouvel élan ! Le 22 septembre 2018, 20’000 femmes* et hommes solidaires ont manifesté à Berne pour l’égalité et contre les discriminations. Le début d’une mobilisation que nous voulons poursuivre jusqu’à la grève féministe et des femmes* le 14 juin 2019 !
L’égalité stagne : les femmes* se mobilisent !
Nous sommes toutes exposées au sexisme, aux discriminations, aux stéréotypes et aux violences, sur le lieu de travail, à la maison ou dans la rue. Mais nous savons que des oppressions spécifiques basées sur l’appartenance de race, de classe ou sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre se combinent, si bien que certaines d’entre nous peuvent subir des discriminations multiples. Faire vivre la solidarité entre les femmes* du monde entier, c’est un des objectifs de notre grève.
Fortes de nos diversités, nous refusons toute instrumentalisation de nos luttes, notamment à des fins racistes. Nous revendiquons le droit de vivre libres dans une société qui garantit des droits égaux pour toutes*.
Durant ces vingt dernières années, nous avons assisté à la montée des politiques néolibérales: les services publics ont été remis en cause, les prestations ont été réduites, des secteurs comme la santé ont été soumis à la logique marchande, les conditions de travail et de retraite ont été péjorées. L’économie capitaliste veut maximiser les profits au détriment de l’être humain et de l’équilibre écologique. Les femmes* sont les premières à en souffrir en tant que travailleuses précaires, migrantes ou encore mères, souvent seules responsables du foyer et des enfants.
Comme le disent les Islandaises: «Ne changeons pas les femmes, changeons la société !». Car l’égalité ne peut se réaliser dans un monde où seul compte l’argent, mais nécessite de construire une société où ce qui compte est le respect et le bien-être de chaque être humain.
Le 14 juin 2019, nous nous mettrons en grève sur nos lieux de travail, dans nos foyers et nous occuperons l’espace public
Parce que nous en avons assez des inégalités salariales et des discriminations dans le monde du travail. Parce que nous voulons des rentes qui nous permettent de vivre dignement. Parce que nous voulons que le travail domestique, éducatif et de soins soit reconnu et partagé, de même que la charge mentale. Parce que nous nous épuisons à travailler, nous voulons réduire le temps de travail. Parce que le travail éducatif et de soins doit être une préoccupation collective. Parce que nous revendiquons la liberté de nos choix en matière de sexualité et d’identité de genre. Parce que notre corps nous appartient, nous exigeons d’être respectées et libres de nos choix. Parce que nous refusons la violence sexiste, homophobe et transphobe, nous restons debout ! Parce que nous voulons que la honte change de camp.
Parce que lorsque nous venons d’ailleurs, nous vivons de multiples discriminations. Parce que le droit d’asile est un droit fondamental, nous demandons le droit de rester, lorsque nos vies sont en danger. Parce que l’école est le reflet de la société patriarcale, elle renforce les divisions et les hiérarchies fondées sur le sexe. Parce que nous voulons des cours d’éducation sexuelle qui parlent de notre corps, du plaisir et de la diversité sexuelle. Parce que les espaces relationnels doivent devenir des lieux d’échange et de respect réciproque. Parce que nous vivons dans une société qui véhicule des représentations stéréotypées de «la femme».
Parce que nous, actrices culturelles, sommes trop souvent peu considérées et reconnues. Parce que les institutions ont été conçues sur un modèle patriarcal et de classe dans lequel nous n’apparaissons qu’en incise. Parce que nous sommes solidaires avec les femmes du monde entier. Parce que nous voulons vivre dans une société solidaire sans racisme, sans sexisme, sans homophobie et sans transphobie.
Pour toutes ces raisons et d’autres encore, nous ferons grève le 14 juin 2019 !
La «Grève des femmes*» a lieu le 14 juin 2019 dans toute la Suisse – www.frauenstreik2019.ch.
Femme* : toute personne qui n’est pas un homme cisgenre (soit un homme qui se reconnaît dans le genre qui lui a été assigné à la naissance).