Slash, sur les réseaux

Arts

Avec Antonin Maudry , photographe des yeux jusqu’au coeur

Antonin Maudry  – © Viola Bayramova

Publié

le

Share on Facebook
Facebook
Tweet about this on Twitter
Twitter
Share on LinkedIn
Linkedin
Email this to someone
email

Antonin, c’est la passion du ski freestyle et du skate. Mais Antonin, c’est aussi le dessin et la photographie. Depuis quelques temps, c’est surtout les mots d’Oscar Wilde que le jeune homme incarne : « La beauté est dans les yeux de celui qui la regarde ».

Croquant jusqu’alors la vie à pleines dents, ce collégien de 19 ans s’est vu trébucher sur son chemin de vie ; la faute à un cancer qui traînait sur le passage. Malgré cette malheureuse rencontre, Antonin ne s’est pourtant jamais défait de l’envie de partager sa créativité, notamment sur Instagram. Aujourd’hui, cette expérience a fait évoluer Antonin et son approche de la photographie. Il nous raconte.

Art et réseaux sociaux 

Étudiant valaisan, Antonin s’apprête à passer sa maturité en option spécifique arts-visuels. C’est avec un crayon dans la bouche qu’il est né. Passionné par l’art, il envisage d’ailleurs d’en faire son métier. Son rêve ? Intégrer la Haute École d’Art de Lausanne en 2019. Débrouillard et passionné, il a déjà un pied dans le monde professionnel grâce à des mandats qu’il réalise pour des agences immobilières ou des magazines sportifs. «J’ai quand même hâte de faire des expos», nous confie-t-il.

© Antonin Maudry

Bien  ancré dans son époque, le jeune photographe a su user des réseaux sociaux pour partager ses créations. Si le monde artistique semble très présent sur Instagram, Facebook et autres, Antonin n’observe cependant plus ces plateformes d’un même œil aujourd’hui, essayant même de s’en éloigner : «Lorsque tu es pris dans cette spirale, tu risques d’en arriver à plus faire de l’art pour Instagram que pour toi.»

À l’ère des smartphones, il paraît accessible à tous de faire de la photo. On appuie sur un bouton et, 2-3 filtres plus tard, le résultat nous paraît satisfaisant, prêt à être publié. «Pour fidéliser une communauté, il faut publier tous les jours, explique-il. Malheureusement, cette tendance à la quantité diminue énormément l’originalité des travaux. Demandez aux plus grands maîtres et artistes de réaliser une œuvre de qualité et unique par jour, ils vous diraient que c’est tout simplement inhumain».

Pour Antonin, la photo ne se résume plus à son caractère esthétique, mais s’étend au-delà des limites du ressenti. Sans jugement, il nous révèle les travers des réseaux sociaux dont il souhaite à présent s’éloigner pour se concentrer sur l’émotion de ses photos : «Aujourd’hui, je veux me concentrer sur ce qui est important». Ainsi, l’artiste valaisan renoue avec sa mélancolie et cherche à enrichir son travail photographique par sa sensibilité, comme il le faisait dans la peinture : «Ce que j’adore dans le dessin et la peinture, c’est que tu peux y balancer tout ce que t’as dans le bide, sans limite».

© Antonin Maudry

Antonin Maudry, c’est du pur feeling : «J’aime la spontanéité des beaux moments.» Un coup de téléphone, un œil sur la météo et le voilà parti en vadrouille avec ses modèles. Jeunes femmes, nature, ski et skate sont pour lui des sources de créativité inépuisables : «J’aime la folie des riders [skateurs, surfeurs, snowboardeurs, etc., ndlr.]. Je trouve leur passion et leur fougue inspirantes. L’amour de la vie, chez eux, est plus prépondérant que la raison.»

Concernant ses artistes favoris, Antonin nous dévoile être un grand fan de Sébastien Zanella. Surf, skate et mélancolie, tous les ingrédients sont là pour que la sensibilité du photographe français touche l’âme de notre artiste valaisan. Ce dernier nous confie tomber en admiration devant les travaux de Jean-Michel Basquiat et Jackson Pollock, pour n’en citer que quelques-uns.

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Sebastien Zanella (@sebzanella) le

Aujourd’hui, le photographe sait savourer les délices de la vie et en explorer tous les recoins. «Je suis convaincu qu’il faut oser suivre un rêve, un instinct, une sensation. Il faut suivre ce que notre cœur veut, sans se soucier du résultat final, conclut-il pensivement. C’est dans l’amour que naissent les plus beaux accomplissements.»

Share on Facebook
Facebook
Tweet about this on Twitter
Twitter
Share on LinkedIn
Linkedin
Email this to someone
email

Arts

Michael Jackson, contemporain jusque dans l’art

Publié

le

Andy Warhol, Michael Jackson, 1984 – © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / Licensed by ADAGP, Paris 2018
Share on Facebook
Facebook
Tweet about this on Twitter
Twitter
Share on LinkedIn
Linkedin
Email this to someone
email

À l’occasion des dix ans de la disparition du roi de la pop, Slash vous propose de découvrir quelques artistes contemporains qui ont trouvé en Michael Jackson une source d’inspiration.

Peintres, photographes, vidéastes, plasticiens ou chorégraphes : ils sont tous, à leur façon, tombés sous le charme de Michael Jackson. Ils s’en sont inspiré, ont joué avec son image, ont représenté à travers leur regard le «roi de la pop». Slash vous propose de découvrir une sélection de ces 40 artistes que Jackson a marqué d’une façon ou d’une autre (et non, le célèbre Jeff Koons de Jackson avec son Bubbles n’en fait pas partie, il n’a pas été prêté par ses propriétaires).

Un Andy Warhol liminaire

Andy Warhol est le premier artiste à s’intéresser à la célébrité naissante de Michael Jackson. Andrew Warhola, de son vrai nom, l’appelle pour la première fois en 1982. Il est alors demandé à «Bambi» de poser pour la couverture du magazine influent Interview.

Les deux hommes se sont rencontrés en 1977, lorsque Warhol a interviewé le chanteur au sujet du film The Wiz, une adaptation de la comédie musicale Le Magicien d’Oz de Victor Fleming, dont Michael Jackson ou encore Diana Ross sont les acteurs principaux.

Andy Warhol, Michael Jackson, 1984. © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / Licensed by ADAGP, Paris 2018

Plus tard, l’artiste pop-art photographie Jackson au cours de nombreuses apparitions publiques. Parallèlement, il collectionnait également quantité d’objets liés au chanteur et le nom de ce dernier apparaît à plus de vingt reprises dans son journal, pour évoquer leurs rencontres, dans la plupart des cas.

Warhol fait une deuxième fois appel à Michael Jackson pour le numéro de mars 1984 du magazine Time. Il note alors dans son journal : «J’ai fini la couverture Michael Jackson. Je ne l’aimais pas mais les gamins au bureau, si. Puis les types de Time sont venus la voir, ils étaient quelque chose comme quarante». Cette commande donnera naissance à plusieurs portraits réalisés sur soie.

Michael, (in)saisissable

Imaginé par le jeune artiste londonien Appau Junior Boakye-Yiadom, le dispositif P.Y.T. (en référence au titre Pretty Young Thing) brille par sa sobriété. En équilibre sur leur pointe, les mocassins noirs évoquent instantanément le «freeze», pas de danse emblématique de Michael Jackson

Appau Junior Boakye-Yiadom, P.Y.T., 2009 – © Adagp, Paris 2018

Pour l’anecdote, les ballons qui composent et maintiennent l’œuvre sont remplacés régulièrement, faisant référence «aux efforts de celui qui cherche à entretenir l’image qu’attend de lui le public», explique l’artiste dans un communiqué de presse.

Interroger la négritude

Premier musicien noir à acquérir une célébrité internationale et à transcender les barrières, stéréotypes et préjugés, Jackson n’est pas exempté de contradictions. Basée sur des clichés du photographe américain Todd Gray, Exquise Terreur dans la Mangrove fait partie d’une série juxtaposant Michael Jackson à des clichés documentaires du Ghana, à des photographies de ses fans et à des images du cosmos.

Todd Gray, Exquise Terreur dans la Mangrove, 2014 Collection Aryn Drake-Lee Williams & Jesse Williams – © Todd Gray

Todd Gray commence à travailler avec Michael Jackson en 1974 et dient ensuite l’un de ses photographes attitrés entre 1979 et 1983. Les clichés réalisés à cette époque donnent à l’artiste un sujet de thèse pour son Master of Fine Arts à la fin des années 1980. Il y utilise l’image du chanteur, explique-t-il, «pour analyser l’impact du pouvoir post-colonial sur la construction des notions de race, de classe et de genre».

L’ange Michael

David LaChapelle, qui a débuté en travaillant avec Andy Warhol, rend hommage à Michael Jackson après sa disparition en 2009, en composant ce triptyque emprunté à l’iconographie religieuse.

De g. à d. : The Beatification: I’ll never let you part for you’re always in my heart; American Jesus: Hold me, carry me boldly; Archangel Michael: And no message could have been any clearer, 2009, Courtesy of the artist – © David LaChapelle

David LaChapelle dit vouloir montrer la figure angélique du chanteur, «le vrai Michael». Son but ? Faire contrepoids face aux accusations de pédocriminalité qui ont pesé sur Jackson à la fin de sa vie. «Nous avons choisi de le persécuter et de le crucifier» raconte David LaChapelle dans un communiqué.

Michel-Ange et le kitch

Impossible de faire main basse sur l’impressionnante toile de Kehinde Wiley, portrait équestre de Jackson, en Philippe II d’Espagne. Une commande du chanteur, terminée après sa mort et traduisant la passion de Jackson pour Michel-Ange et le kitch, référence littérale à une peinture de Rubens.

Kehinde Wiley Equestrian Portrait of King Philip II (Michael Jackson), 2010 – © Adagp, Paris 2018

Kitch toujours : lorsque l’album Dangerous sort en 1991, le visuel décliné sur les pochettes de disque et de vinyle, ainsi que sur différents supports de communication, se démarque par sa singularité. Il est le résultat d’une commande passée par le chanteur à l’artiste Mark Ryden. L’artiste y représente un masque, révélant uniquement le regard du chanteur, au milieu d’un foisonnement de symboles. Le masque, objet autant que symbole, tient une place importante au sein de l’oeuvre de Michael Jackson.

Mark Ryden « The King of Pop » (#135), 1991-2018 – © Adagp, Paris 2018


Sélection musicale de Malick Touré-Reinhard.

Share on Facebook
Facebook
Tweet about this on Twitter
Twitter
Share on LinkedIn
Linkedin
Email this to someone
email
Continuer la lecture

Arts

Et si le Web mourrait demain ?

Publié

le

© Lauren Huret
Share on Facebook
Facebook
Tweet about this on Twitter
Twitter
Share on LinkedIn
Linkedin
Email this to someone
email

À l’occasion des 30 ans du World Wide Web – créé au CERN en 1989 –, plus de 50 artistes et professionnels prendront part au 15e Mapping Festival, du 23 au 26 mai 2019, à Genève.

Il y a tout juste 30 ans, à Genève, naissait le World Wide Web (WWW). Trois décennies plus tard, la possibilité d’un effondrement de la Toile fait frémir.

«La fin d’Internet serait-elle pour bientôt ?», c’est la question que se sont posés les organisateurs du Mapping Festival. Depuis 2005, l’événement genevois se donne pour mission de favoriser les échanges et participer activement au développement du milieu des arts numériques. Ainsi, l’exposition ​The Dead Web – La fin viendra, au travers des arts, imaginer notre vie sans Internet.

Artistes suisses et québécois à l’honneur

Initialement composée de cinq artistes québécois, The Dead Web – La fin accueillera spécialement pour le Mapping Festival trois artistes suisses sélectionnés par le biais d’un appel à projets lancé début 2019. Les oeuvres présentées, qui plongeront le public dans un futur sans Internet, se veulent révélatrices de l’omniprésence du Web dans nos vies quotidiennes. Vernie le jeudi 23 mai, l’exposition s’étendra jusqu’au 2 juin, au Commun.

“Membranes”, portées par Lukas Truniger et Nicola Hein, est une installation performative qui transforme texte écrit en percussion lumineuse – DR

La créativité numérique à son apogée

Lors de ce vernissage, le DJ genevois Estebahn proposera un set entre downtempo, jungle et électro. Le week-end suivant, la Fonderie Kugler se transformera en laboratoire audio-visuel. Le vendredi 24, la performance délirante de Freeka Tet sera suivie du collectif russe Tundra, qui présentera sa toute dernière création, ​« ​Nomad ​»​, combinant vidéo et laser. La soirée se clôturera en beauté avec un DJ set du suisse Acid Kunt. Le samedi, ce sont Grand River & Marco C qui lanceront les festivités avec leur projet ​« ​0,13% ​»​, voyage poétique entre humain et nature. La scène sera ensuite foulée par le duo Recent Arts (Tobias. et Valentina Berthelon) accompagné de Barbie Williams, avec ​« ​Skin ​»​, concert audiovisuel expérimental. La soirée terminera avec la DJ genevoise Audrey Danza.

Web célébré, Web interrogé

Lors de la troisième édition du forum ​«Paradigm_Shift»​, le public sera invité à explorer les impacts de la production abusive de nouvelles technologies. Sur deux jours, le Forum verra s’enchaîner tables rondes  et conférences. Le vendredi débutera avec une prise de parole de Mark Garrett, co-fondateur de Furtherfield, suivi de ​«​E-wasteland»​, une table ronde qui interrogera le gaspillage dans l’art numérique. En guise de clôture, le panel ​«The future web» – tenu en français – s’appuiera sur la thématique de l’exposition en repensant à l’impact d’Internet sur nos vies et à sa potentielle évolution. Nathalie Bachand, commissaire de l’exposition The Dead Web – La fin,​ participera à l’événement avec l’artiste Romain Tardy et Alexandre Monnin (président d’Adrastia), le tout modéré par Nicolas Nova.

L’Immersive Lab, un dispositif immersif unique développé par la Haute École d’Arts de Zurich et l’Université de Genève – DR


Le 15e Mapping Festival se déroulera du 23 au 26 mai 2019, à Genève – www.mappingfestival.com

Share on Facebook
Facebook
Tweet about this on Twitter
Twitter
Share on LinkedIn
Linkedin
Email this to someone
email
Continuer la lecture