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Le Lustriacum, bar emblématique de la jeunesse lutryenne, fête ses cinq ans
Créé et géré par les jeunes de la ville, le Lustriacum est rapidement devenu un lieu de rendez-vous au cœur du bourg. Plusieurs équipes se sont enchaînées à la gestion, avec plus ou moins de réussite, mais toujours le même but : créer un lieu de partage. Le bar fête ses cinq ans le 1er décembre prochain.
Fondée par une poignée de jeunes hommes de la commune de Lutry, l’association « du L !Bar » ouvre le Lustriacum fin 2012. Courant 2015, le comité décide de passer le flambeau à une nouvelle génération. Début 2016, un groupe d’amis de la région – dont l’un d’eux faisait déjà partie du comité précédent – se propose pour reprendre l’association. Tous ensemble, ils montent un dossier. Le comité qui les précède et la commune le valident. Le tour est joué et le projet est sur les rails. Le 21 mai 2016, le Lustriacum rouvre avec de nouveaux visages, après une pause de quatre mois.
Tous bénévoles, six membres s’occupent de la gestion de l’association et neuf sont au service. Chacun travaille deux à trois fois par mois, en plus de leurs études ou de leur travail respectifs. Une implication qui tord le cou aux clichés sur une jeunesse inactive. Hugo Barbey, trésorier, ne cache pas que c’est prenant : « C’est un gros investissement de temps […] Quand tu fais 8h-18h, que tu cours ici pour l’ouverture et que finis à 23h, ça fait des grosses journées. Sans compter la gestion, pour six d’entre nous ».
Pourtant, s’investir dans un projet comme celui-ci est logique pour ces enfants de Lutry. « On est tous content de travailler au Lustri [diminutif du Lustriacum, ndlr]. C’est notre manière de marquer notre affection pour Lutry », raconte Hugo. De plus, pour de bons vivants comme eux, le domaine d’activité semble parfait : « Au moment de la reprise du projet, on s’est vraiment dit : “Ah oui un bar, on aime bien faire la fête et partager, ça c’est pour nous“ », en rigole encore le jeune homme.
Les quinze jeunes ont ainsi réussi à amener un type de lieu qui manquait. Hugo se rappelle que le Lustriacum a vite pris son rôle de repère de la jeunesse : « Dès qu’on avait fini les entraînements de foot ou qu’on allait sur les quais, on venait boire une bière ici. C’était surtout histoire de se retrouver et de se rassembler ». Un grand salon, pour échanger entre amis.
Et trois ans après la reprise, la motivation est toujours la même, notamment grâce au succès du bar : « Le fait que les gens viennent et nous soutiennent, ça nous fait encore plus plaisir », détaille Hugo. Or, l’approbation ne vient pas seulement des jeunes, la grande majorité des résidents ont bien accueilli ce projet, Hugo s’en rappelle : « Ça a été un renouveau, ça a permis d’amener de l’énergie nouvelle et un souffle frais sur Lutry ». Cette équipe sur-motivée impressionne même leurs aînés : « Il faut rester modeste, mais les gens sont assez impressionnés de ce qu’on arrive à faire. Parce que malgré tout, ça demande énormément de boulot. On se rend pas compte avant de l’avoir fait ». Quant à la commune, elle a manifesté son soutien en mettant des locaux à disposition.
L’association organise de nombreux événements – diffusion de matchs de hockey et football, blind tests, soirées Halloween – mais sa réputation vient surtout de la Fête des Vendanges. Plus gros bar de la manifestation automnale, les fêtards s’y concentrent souvent. En effet, pour les non-initiés, aller à la Fête des Vendanges de Lutry est presque synonyme « d’aller au Lustri ». « Beaucoup de gens nous disent : “Ah mais je suis allé à un super bar“ et on leur répond “oui c’est nous, on n’est pas ouvert que pour la Fête des Vendanges si jamais“ », raconte en rigolant Hugo. La popularité du Lustriacum est également due aux pâtes du chalet, le plat tradition qui marque la fin des festivités le dimanche. Hugo semble un peu réticent à partager la recette : « C’est un peu un secret maison […] Bon Quentin [l’homme qui a imaginé le plat, ndlr] est cuisinier à la base, donc bon. Mais ça reste une très bonne recette » (rires).
La question du futur du bar commence à se poser. À cause de leurs activités personnelles et parce qu’ils commencent presque à être « trop vieux », les membres réfléchissent à transmettre la gestion du bar à la génération d’après. Mais rien n’est encore sûr, comme le fait remarquer Hugo : « On est un peu dans le flou par rapport à ça, mais on souhaite vraiment que le projet perdure ».
Dans tous les cas, la fête pour les cinq ans du bar promet d’être belle. L’équipe prépare un repas, une belle fête et plein de surprises, sur lequels Hugo laisse planer le mystère. « L’idée c’est de réunir toutes les générations et de faire une grande fête, pour notre anniversaire et pour la fin d’année […] On aimerait re-transmettre ce qu’on a fait en trois ans, en une soirée. C’est le best-of du Lustriacum », conclut Hugo.
Le Lustriacum est sur Facebook, sur Instagram et a un site web.
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Yadlo, le festival qui mouille la chemise
Du 12 au 14 juillet, la plage de Préverenges se transformera en île paradisiaque pour accueillir la cinquième édition du festival Yadlo.
Sentez donc l’odeur du rhum arrangé, imaginez-vous découvrir une nouvelle île inexplorée et ressentez les rythmes du reggae, du calypso, de la salsa et du merengue. «Le désir d’exotisme qui anime tout le monde à l’approche de l’été est au cœur de l’offre variée de l’événement.», explique Maxime Gervasi, porte-parole du Yadlo.
Oui, cette année à Yadlo, c’est du côté des Caraïbes qu’on nous emmène. Là où les couleurs chaudes du soleil couchant se fondent dans l’ambiance festive des nuits endiablées. Du 12 au 14 juillet, la plage de Préverenges se transformera en île paradisiaque pour accueillir la cinquième édition du festival de la région morgienne.
«Mouille ton corps, arrose ton esprit !»
Yadlo est le nouveau festival prévengeois, associant activités aquatiques, plaisirs de la plage et festivités nocturnes, le tout dans une ambiance pittoresque et dépaysante. Cette année, c’est sous la bannière «Mouille ton corps, arrose ton esprit !» que se retrouveront les 8 500 festivaliers attendus sur les trois jours de l’événement.
Plus que jamais, Yadlo souhaite se placer comme un événement éco-responsable. Que ce soit dans l’origine des produits qui sortent du bar – presque tous exclusivement suisses – ou dans la gestion des déchets et la volonté de limiter au maximum le plastique, les organisateurs souhaitent se positionner toujours un peu plus comme «un événement modèle en la matière».
Activités pour toutes et tous
Sur la base d’un sondage réalisé l’an passé, l’association Yadlo a décidé d’élargir son panel d’activités. Un escape room sur un voilier, un trampoline flottant, une initiation à l’aviron, ou encore un coin enfants avec un bateau pirate gonflable, sont quelques-unes des nouvelles prestations proposées.
«Toutefois, les activités classiques de Yadlo, celles qui ont fait sa renommée, seront toujours présentes, rassure Maxime Gervasi. Ainsi, la fameuse Silent Party du vendredi soir aura bien lieu». Des tests de stand up paddle, kayaks et initiations à la plongée, au yoga et au «SUP yoga» (il s’agit bien de faire du yoga sur un paddle) seront également de la partie.
Après l’effort, le réconfort
Pour se remettre de ces nombreuses activités, Yadlo proposera plusieurs foodtrucks, des dégustations le vendredi et le samedi soir et une activité gourmande le dimanche autour de la cuisine jamaïcaine.
Pour couronner le tout, une série de concerts est prévue le samedi soir et une scène ouverte, pour mettre en avant les stars émergentes de la région, est programée le dimanche. Maxime Gervasi ajoute : «Notre nouvelle scène accueillera des groupes de la région comme : le duo Marzella, le trio Marquise, et le DJ Dr.Fad-R qui est champion suisse de djiing».
La 5e édition du Yadlo se déroulera du 12 au 14 juillet 2019, à Préverenges. Programme complet sur www.yadlo.ch.
Actu
Ceci pourrait être l’article d’une femme*
Aujourd’hui, partout en Suisse a lieu la «Grève des femmes*». Sensible à la cause, Slash Média se fait porte-voix du manifeste rédigé en décembre 2018 par les Collectifs romands pour la grève féministe et des femmes.
Un peu partout dans le monde, nous assistons à un renouveau des mouvements féministes : #metoo a contribué à diffuser et libérer la parole des femmes* et, grâce aux réseaux sociaux, a eu un écho planétaire.
En Suisse aussi, le sexisme, les inégalités et les violences à l’encontre des femmes* persistent, malgré un discours politiquement correct sur l’égalité et bien que l’égalité soit inscrite dans la Constitution fédérale depuis 1981.
«Les femmes bras croisés, le pays perd pied !»
Au pays de la prétendue paix du travail, les femmes ont déjà fait une grève qui a mobilisé 500’000 personnes ! C’était le 14 juin 1991, dix ans après l’entrée en vigueur de l’article constitutionnel sur l’égalité. Ce jour-là, les femmes ont croisé les bras : la grève a eu lieu non seulement sur les lieux de travail, mais aussi dans les foyers, où elles ont arrêté de faire le ménage, ont suspendu leurs balais aux fenêtres, n’ont pas cuisiné ni pris en charge les enfants.
La grève des femmes de 1991 avait surpris tout le monde. Un immense élan vers l’égalité avait secoué le pays : nous avons depuis lors obtenu des résultats concrets comme une Loi fédérale sur l’égalité entre femmes et hommes, un congé maternité, le splitting et le bonus éducatif dans l’AVS, la solution dite des délais en matière d’avortement, des mesures de lutte contre les violences domestiques.
Aujourd’hui, nous avons besoin d’un nouvel élan ! Le 22 septembre 2018, 20’000 femmes* et hommes solidaires ont manifesté à Berne pour l’égalité et contre les discriminations. Le début d’une mobilisation que nous voulons poursuivre jusqu’à la grève féministe et des femmes* le 14 juin 2019 !
L’égalité stagne : les femmes* se mobilisent !
Nous sommes toutes exposées au sexisme, aux discriminations, aux stéréotypes et aux violences, sur le lieu de travail, à la maison ou dans la rue. Mais nous savons que des oppressions spécifiques basées sur l’appartenance de race, de classe ou sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre se combinent, si bien que certaines d’entre nous peuvent subir des discriminations multiples. Faire vivre la solidarité entre les femmes* du monde entier, c’est un des objectifs de notre grève.
Fortes de nos diversités, nous refusons toute instrumentalisation de nos luttes, notamment à des fins racistes. Nous revendiquons le droit de vivre libres dans une société qui garantit des droits égaux pour toutes*.
Durant ces vingt dernières années, nous avons assisté à la montée des politiques néolibérales: les services publics ont été remis en cause, les prestations ont été réduites, des secteurs comme la santé ont été soumis à la logique marchande, les conditions de travail et de retraite ont été péjorées. L’économie capitaliste veut maximiser les profits au détriment de l’être humain et de l’équilibre écologique. Les femmes* sont les premières à en souffrir en tant que travailleuses précaires, migrantes ou encore mères, souvent seules responsables du foyer et des enfants.
Comme le disent les Islandaises: «Ne changeons pas les femmes, changeons la société !». Car l’égalité ne peut se réaliser dans un monde où seul compte l’argent, mais nécessite de construire une société où ce qui compte est le respect et le bien-être de chaque être humain.
Le 14 juin 2019, nous nous mettrons en grève sur nos lieux de travail, dans nos foyers et nous occuperons l’espace public
Parce que nous en avons assez des inégalités salariales et des discriminations dans le monde du travail. Parce que nous voulons des rentes qui nous permettent de vivre dignement. Parce que nous voulons que le travail domestique, éducatif et de soins soit reconnu et partagé, de même que la charge mentale. Parce que nous nous épuisons à travailler, nous voulons réduire le temps de travail. Parce que le travail éducatif et de soins doit être une préoccupation collective. Parce que nous revendiquons la liberté de nos choix en matière de sexualité et d’identité de genre. Parce que notre corps nous appartient, nous exigeons d’être respectées et libres de nos choix. Parce que nous refusons la violence sexiste, homophobe et transphobe, nous restons debout ! Parce que nous voulons que la honte change de camp.
Parce que lorsque nous venons d’ailleurs, nous vivons de multiples discriminations. Parce que le droit d’asile est un droit fondamental, nous demandons le droit de rester, lorsque nos vies sont en danger. Parce que l’école est le reflet de la société patriarcale, elle renforce les divisions et les hiérarchies fondées sur le sexe. Parce que nous voulons des cours d’éducation sexuelle qui parlent de notre corps, du plaisir et de la diversité sexuelle. Parce que les espaces relationnels doivent devenir des lieux d’échange et de respect réciproque. Parce que nous vivons dans une société qui véhicule des représentations stéréotypées de «la femme».
Parce que nous, actrices culturelles, sommes trop souvent peu considérées et reconnues. Parce que les institutions ont été conçues sur un modèle patriarcal et de classe dans lequel nous n’apparaissons qu’en incise. Parce que nous sommes solidaires avec les femmes du monde entier. Parce que nous voulons vivre dans une société solidaire sans racisme, sans sexisme, sans homophobie et sans transphobie.
Pour toutes ces raisons et d’autres encore, nous ferons grève le 14 juin 2019 !
La «Grève des femmes*» a lieu le 14 juin 2019 dans toute la Suisse – www.frauenstreik2019.ch.
Femme* : toute personne qui n’est pas un homme cisgenre (soit un homme qui se reconnaît dans le genre qui lui a été assigné à la naissance).