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J’ai répondu à toutes les sollicitations pubs d’Internet pendant 24 heures

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Le truc qu’on oublie souvent c’est qu’il y a quelques années, à l’époque où Clippy le trombone d’aide de Windows nous polluait la vie, il n’y avait pas encore le précieux outil que même ma grand-mère maitrise maintenant : AdBlock Plus. Certes, si notre utilisation de « digital natives » se résumait à gribouiller sur Paint, à prier pour ne pas perdre au Démineur et à lâcher des coms sur Skyrock, l’arrivée de la pub (en masse), elle, n’a pas tardé.

Du temps où télécharger un film prenait 48 heures (pour une fois sur deux découvrir un porno hardcore, subtilement intitulé « Nemo »), la publicité n’était pas encore ciblée. On tentait de me vendre des protéines, alors que je n’ai jamais mis les pieds dans un fitness ; des tampons, alors que, physiologiquement parlant, je ne sais toujours pas quoi en faire ; le dernier sex-toy de Marc Dorcel… « Womanizer » – et la pauvre Britney n’y était pour rien.

Si, dans le monde, près de 200 millions d’utilisateurs disposent d’un bloqueur de publicités, parfois, au détour d’un HTTPS, certains nostalgiques (un poil masochistes) décident de couper court en désactivant, littéralement, leur AdBlocker. J’ai voulu tester. 24 heures… Pas plus.

Il est 08h00

J’allume mon ordi et mon smartphone. Avant toute chose, il me faut désactiver le précieux et vider le cache de mes navigateurs Web, pour ne pas influencer le ciblage. C’est chose faite, j’ouvre mon application de musique en streaming. Elle m’offre 30 minutes d’écoute gratuite, mais me propose de souscrire à un abonnement de 12 mois, dont 3 offerts, pour 8.91 CHF. Puisque je suis ici pour faussement rebooster le modèle économique publicitaire, je m’exécute, je prends.

Il est 09h37

Une petite heure et demie, le temps de consulter et répondre à mes mails ; « Mia », d’une célèbre boutique de cadeaux online, me propose de « gâter mes proches, à des prix imbattables, pour la nouvelle année ».  Total de la facture : 1’692.20 CHF. Heureusement, la corde à sauter est à -25 %. Ce sera pour toi… Maman.

Je potasse, je trie, je range, je supprime, je réponds. Voilà bientôt 10 minutes que… « Aujourd’hui seulement : jusqu’à -50 % sur nos produits ». Très bien. Ça me fera 113.37 CHF, pour : 500 cartes de visite, 1’000 flyers, 100 cartes postales, 1 calendrier mural, 100 dépliants, 10 faire-part, 1 banderole, 1 poster et 1 t-shirt. C’est bon, j’ai la panoplie du manifestant sur campus américain, je peux continuer ma journée.

Il est 10h03

J’ouvre mon flux RSS, le truc bien pratique qui me permet de savoir tout ce qui s’est passé dans le monde, pendant la nuit. Je m’arrête, interpellé par un titre, sur un papier concernant François Fillon (lui qui pense avoir créé Internet en France) et Bachar al-Assad. Jusqu’ici, tout va bien. J’accède au site Web d’Europe1. Bizarrement, le média, qui me permet de « mieux capter mon époque », ne me somme pas de regarder une publicité, pour lire l’article. Non. Non, car, il me propose bien mieux.

Capture : Europe1.fr

À faire les choses, autant les faire bien : je pars en Business… 2 fois – Maurice et Sydney. 7’238 CHF. Et, puisque j’ai toujours rêvé de voir Bali (et que Maurice c’est vraiment sympa), j’accepte, aussi, les 2 billets en Economy. 1’418 CHF.

Il est 10h34

Après avoir parcouru quelques articles – et donc été confronté à une belle dizaine de pubs pour assurances voitures et shampooings secs –, je me rends sur Facebook. Notez que le Géant Bleu aime la pub et vous en propose, avec ou sans bloqueur. Ça pique.

Je fais défiler les photos de neige, de couples trop amoureux pour durer plus de 8 mois, les chevilles dans le plâtre, les open spaces crados… Bref, Facebook (un mois de janvier). Je sens la pub venir, et je ne me trompe pas : un célèbre site d’offres éphémères me propose un vidéo projecteur de poche. Pour 399 CHF, ça ne se refuse pas. De toute façon, je ne peux faillir à mon objectif (sans mauvais jeu de mots). Je continue à survoler, prosaïquement, les galeries, états d’âme et vannes de mes amis.

20 minutes s’écoulent, pendant lesquelles je dépense pour 1’145 CHF de platines et ampli’, sans oublier 800 CHF de protéines – les fameuses, qu’on tentait déjà de me vendre il y a 10-12 ans.

Il est 11h30

J’ai un peu perdu de temps, mais j’ai accompli ma tâche. Une notification push me rappelle à l’ordre : « Organiser séance de rédaction ». Je me rends donc sur Doodle. Je coche une vingtaine de dates, je rentre une dizaine d’informations, je valide et je demande au site Web de distribuer le calendrier.

Capture : Doodle.com

C’était bien trop facile… Je clique sur la fillette, substitut d’un lutin lapon, et je souscris, donc, à un abonnement TV, chez le premier opérateur suisse, pour 12 mois. 588 CHF. À ce prix-là, je regarderai Touche Pas à Mon Poste, au moins 2 fois par jour.

Il est midi

J’ai la dalle. Depuis un moment, je ne vois que des pubs pour de la bouffe. Un cheese, un plateau de sushis, une pizza, un thé froid, un coca, un menu (entrée, plat, dessert), un donut, le tout pour 153.70 CHF. Je quitte mon poste de travail, le temps de véritablement manger. Mais, je prends mon smartphone.

Il est 13h04

Le smartphone m’a donc été utile. J’ai dépensé, en mangeant, pour 750 CHF de jeux-vidéo et livres, dans une grande chaîne de magasins spécialisée dans la distribution de produits culturels.

Pour la préparation d’un prochain sujet, j’opte pour la vidéo, avec le témoignage d’une femme, que je dois aller chercher sur YouTube. Pensez bien que je n’y échappe pas.

Capture : Youtube.com

La publicité commence. Un porte-monnaie denté me promet de ne pas me ruiner… J’ai déjà les protéines, il ne me manquait que le fitness. Évidemment, je m’exécute, je prends un abonnement de 12 mois (dont 2 offerts), pour un total de 590 CHF. Véronique, Davina… J’arrive !

Il est 13h47

J’arrive, mais tout d’abord, je vais parcourir brièvement un site d’info en continu. Peu de sujets très intéressants, mais beaucoup d’achats. Beaucoup de meubles, à la prononciation impossible, pour nous francophones. Des tables, des chaises, des lampes, des cache-pots, des coussins, des paniers… 1’456.25 CHF.

Il est 16h28

J’ai passé l’après-midi à taper des papiers. Je n’ai donc pas eu la chance de rencontrer de la publicité, pendant plusieurs heures. Arf… Elle me manque terriblement. Une consultation de mon flux RSS s’impose. Il m’amène à feuilleter quelques dizaines de blogs et vidéos. Elle m’avait manqué, ma chère et tendre. Ma chère et tendre, qui, au détour de 2’500 CHF de gadgets et assurances, m’a proposé 3 fois la même offre…

Capture : Lefigaro.fr

J’accepte l’affaire, 3 fois. En plus des 500 cartes de visite de ce matin, 1’500 cet après-midi, pour la modique somme de 55.20 CHF.

Il est 19h32

J’ai pris le temps de faire quelques courses (bien réelles), avant d’effectuer 2 ou 3 appels. J’ai, d’ailleurs, récité la formule du docile petit méprisé – « Non merci, Madame. Ça ne m’intéresse pas » –, lorsque « Tessa » a tenté de me vendre une crème de beauté, à base de sécrétions d’escargots. Désolé Tessa, aujourd’hui j’obéis, déjà et bêtement, à Internet.

Il y a un moment que je n’ai pas consulté ma boîte mail. Napoléon disait : « Impossible n’est pas français ». Il avait peut-être raison ; le premier courrier publicitaire est celui d’une célèbre marque de cosmétiques, qui souhaite me vendre un sel de bain, bio, aromatisé à la rose. 27 CHF.

Il est 20h18

Je continue ma journée, avec un bref passage sur Instagram. L’application, rachetée par Facebook en 2012, n’a pas échappé non plus au phénomène de la publicité massive. Il faut être vigilant, car, entre #FoodPorn et #PicOfTheDay, se cache souvent un post « sponsorisé ». Comme ces sweat’ déclencheurs de crises d’épilepsie ; 2 pour la somme de 110.78 CHF.

Il est 21h12

La soupe était trop salée, un peu comme ma journée. Mais (mal)heureusement, il est encore un peu tôt pour aller se coucher. Je profite de ce temps restant pour aller chercher quelques informations manquantes pour mon interview du lendemain. À ma grande surprise – c’est la première fois que je fais attention à cet encart –, après quelques pages Web visitées (rajoutons 1’800 CHF), Wikipédia me propose de faire un don, « pour que l’encyclopédie libre reste libre ». À proprement dit, ce n’est pas de la pub, mais une sollicitation. Une sollicitation financière. Je dois donc faire un don de minimum 5 CHF. J’en mets 10, et je m’y applique réellement, cette fois-ci.

Il est 21h37

Facebook a visiblement analysé mon comportement, aujourd’hui. À quelques détails près, le réseau social me propose une multitude de produits fortement semblables à ceux consultés pendant la journée. En 10 minutes, je (re)commande : 3 chemises (56 CHF), 6 livres (112.05 CHF), 500 flyers (25 CHF) et un burger gastro’ (14 CHF).

Il est 23h20

Mes yeux clignent compulsivement devant l’écran. Je commence à bâiller. Ça doit être à cause de la literie complète, commandée 949 CHF, à l’instant. Ça m’apprendra à consulter les infos, avant d’aller dormir. Et, puisque la journée fut longue, je me suis offert une montre connectée. Trump, en Une d’un article, me faisait tellement les yeux doux, j’ai craqué. 299 CHF supplémentaires. Allez, il doit être bientôt minuit, je vais dormir.

Il est 08h00, le lendemain

Cela fait maintenant 24 heures que j’ai commencé à dépenser sans compter. Et mon « aventure » arrive à terme. Il est temps de sortir le livret de caisse. C’est maintenant qu’on rit jaune. En 24 heures (un peu moins, même, d’ailleurs), j’ai : sorti 62 fois ma calculatrice, effectué 123 calculs, dit « Putain ! Quelle arnaque » une bonne dizaine de fois, pris 80 captures d’écran, pour au final dépenser 22’198.47 CHF. Soit un peu plus de 3 fois le salaire mensuel brut moyen des Suisses, estimé à 6’427 CHF, en 2014.

Bref, j’ai de tout : de la papeterie, du multimédia, de l’étouffe-chrétien, du mobilier neuf, utile, inutile… Alors, qui veut quoi ?

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Et si le Web mourrait demain ?

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© Lauren Huret
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À l’occasion des 30 ans du World Wide Web – créé au CERN en 1989 –, plus de 50 artistes et professionnels prendront part au 15e Mapping Festival, du 23 au 26 mai 2019, à Genève.

Il y a tout juste 30 ans, à Genève, naissait le World Wide Web (WWW). Trois décennies plus tard, la possibilité d’un effondrement de la Toile fait frémir.

«La fin d’Internet serait-elle pour bientôt ?», c’est la question que se sont posés les organisateurs du Mapping Festival. Depuis 2005, l’événement genevois se donne pour mission de favoriser les échanges et participer activement au développement du milieu des arts numériques. Ainsi, l’exposition ​The Dead Web – La fin viendra, au travers des arts, imaginer notre vie sans Internet.

Artistes suisses et québécois à l’honneur

Initialement composée de cinq artistes québécois, The Dead Web – La fin accueillera spécialement pour le Mapping Festival trois artistes suisses sélectionnés par le biais d’un appel à projets lancé début 2019. Les oeuvres présentées, qui plongeront le public dans un futur sans Internet, se veulent révélatrices de l’omniprésence du Web dans nos vies quotidiennes. Vernie le jeudi 23 mai, l’exposition s’étendra jusqu’au 2 juin, au Commun.

“Membranes”, portées par Lukas Truniger et Nicola Hein, est une installation performative qui transforme texte écrit en percussion lumineuse – DR

La créativité numérique à son apogée

Lors de ce vernissage, le DJ genevois Estebahn proposera un set entre downtempo, jungle et électro. Le week-end suivant, la Fonderie Kugler se transformera en laboratoire audio-visuel. Le vendredi 24, la performance délirante de Freeka Tet sera suivie du collectif russe Tundra, qui présentera sa toute dernière création, ​« ​Nomad ​»​, combinant vidéo et laser. La soirée se clôturera en beauté avec un DJ set du suisse Acid Kunt. Le samedi, ce sont Grand River & Marco C qui lanceront les festivités avec leur projet ​« ​0,13% ​»​, voyage poétique entre humain et nature. La scène sera ensuite foulée par le duo Recent Arts (Tobias. et Valentina Berthelon) accompagné de Barbie Williams, avec ​« ​Skin ​»​, concert audiovisuel expérimental. La soirée terminera avec la DJ genevoise Audrey Danza.

Web célébré, Web interrogé

Lors de la troisième édition du forum ​«Paradigm_Shift»​, le public sera invité à explorer les impacts de la production abusive de nouvelles technologies. Sur deux jours, le Forum verra s’enchaîner tables rondes  et conférences. Le vendredi débutera avec une prise de parole de Mark Garrett, co-fondateur de Furtherfield, suivi de ​«​E-wasteland»​, une table ronde qui interrogera le gaspillage dans l’art numérique. En guise de clôture, le panel ​«The future web» – tenu en français – s’appuiera sur la thématique de l’exposition en repensant à l’impact d’Internet sur nos vies et à sa potentielle évolution. Nathalie Bachand, commissaire de l’exposition The Dead Web – La fin,​ participera à l’événement avec l’artiste Romain Tardy et Alexandre Monnin (président d’Adrastia), le tout modéré par Nicolas Nova.

L’Immersive Lab, un dispositif immersif unique développé par la Haute École d’Arts de Zurich et l’Université de Genève – DR


Le 15e Mapping Festival se déroulera du 23 au 26 mai 2019, à Genève – www.mappingfestival.com

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Realsousgare, le compte Instagram qui balance les bobos lausannois

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© Realsousgare / Instagram
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Le compte Instagram Realsousgare connaît depuis une semaine un succès fulgurant. Y sont postés des memes, qui tournent en dérision les bobos lausannois, habitant le « si trendy » quartier sous-gare.

Derrière cet humour sarcastique se cache un jeune Lausannois de 17 ans, qui souhaite rester anonyme. Surpris de son succès, il y trouve pourtant une explication : « Je pense que ça marche parce que les gens se reconnaissent dans mes publications. Ça faisait plusieurs années que je remarquais que le quartier sous-gare de Lausanne avait une certaine réputation, qu’il était en vogue. Et c’est simplement pour me moquer de ce phénomène que j’ai commencé à faire des memes, qui sont devenus de plus en plus critiques ».

Véritable phénomène de société, le meme est une image – souvent humoristique et décalée – qui est diffusée sur les réseaux sociaux. Et pour l’auteur de Realsousgare, cela va plus loin, les memes sont une satire sociale : « Ils sont un moyen de communication très efficace, très nouveau, très instantané, qui permet de rebondir facilement avec les évolutions à court terme, l’actualité, etc. C’est une vraie culture sur les réseaux sociaux. C’est même une forme d’art, sans vouloir être prétentieux ».

 

 
 
 
 
 
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Les victimes de Realsousgare sont les bobos – les bourgeois-bohèmes et leurs clichés : parents aisés, sensibles à l’écologie, situés politiquement plutôt à gauche et habitant les quartiers huppés. Pourtant, le Lausannois se défend de « taper sur les bobos » : « Je critique une catégorie de la population et de la société, qui existe dans beaucoup de pays, et qui est incarnée à Lausanne par ce qu’on appelle “les bobos”. Je critique avec désinvolture et cynisme leurs comportements, leurs habitudes, leurs modes de vie et leurs opinions. Absolument tout ce qu’ils incarnent en somme ».

En effet, les bobos semblent agacer passablement. Le créateur du profil a son explication : « Derrière, il y a une forme d’hypocrisie ou d’aveuglement vis-à-vis des réels problèmes de ce réjouissant début du 21e siècle. Réchauffement climatique, dégâts du capitalisme, guerres, injustices, entre autres. Ce qui m’agace légèrement (et je ne suis pas le seul), c’est les contradictions [des bobos, ndlr.] : faire du vélo, mais prendre l’avion, se soucier des conflits, mais ne pas s’engager, se plaindre des injustices sans les confronter, et dénoncer des inégalités tout en vivant dans une région extrêmement privilégiée ».

Et pourtant, l’auteur de Realsousgare est un peu bobo – vous l’auriez deviné ? « J’aime la culture, je fais du vélo et je vais parfois dans des magasins de seconde main. Je crois que l’endroit dans lequel on vit nous conditionne inévitablement (rires) », explique-t-il enfin.

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