Jeux vidéo
À Genève, un Meltdown sauvage apparaît
Après la France, la Belgique, le Canada ou encore le Royaume-Uni, la franchise qui se présente comme « le repaire des gamers », étend son savoir-faire en matière de gaming avec l’ouverture de son premier bar sur le territoire helvétique.
C’est à Genève que la formule aguicheuse du « Meltdown » [chaîne de bar liée aux jeux vidéos, ndlr.] a suscité en Steve Brandt, gérant et cofondateur de l’établissement, le dessein d’ouvrir dans sa ville d’origine le premier endroit professionnalisé alliant la consommation de rafraichissement, et le règlement de compte sur console.
Guidé par sa formule signature, le Meltdown mène la vie dure aux clichés en allant l’encontre de l’image du gamer retiré dans son antre. C’est en proposant un endroit convivial qui favorise les rencontres autour du gaming, que Steve explique qu’il cherchait avant tout à créer un espace où les personnes, qu’elles soient étrangères ou non à l’univers du jeu vidéo, puissent partager un moment de détente dans un environnement dédié à cette pratique. « La semaine passée, on avait un employé de chez Rolex d’une cinquantaine d’année qui a joué plusieurs parties de FIFA avec un ado. Au début ils ne se connaissaient pas, et à la fin ils se charriaient et rigolaient ensemble, ça fait vraiment plaisir à voir », raconte-t-il la passion dans le regard et le sourire jusqu’au aux oreilles.
Alors que certains auraient tendance à penser que tous les opposent, le mariage du jeu vidéo et de la fête se présente pour le moment comme une réussite totale dans la ville du bout du lac. C’était en effet plus de huit-cents amateurs de jeux vidéo qui étaient présents pour l’inauguration du bar, le deuxième centré sur le e-sport en Suisse, il y a un mois. Avec une demande aussi importante, le développement d’espaces dédiés à la pratique de l’e-Sport s’imposait comme une évidence pour le nouveau gérant de la tanière électronique genevoise.
Une évidence pour certains, une interrogation pour d’autres. Il est vrai que pour une personne étrangère à l’univers du gaming, concevoir que l’on puisse apprécier passer du temps à regarder d’autres personnes jouer aux jeux vidéo reste encore assez étonnant. C’est pourtant plus de deux-cents-quarante millions d’heures au cours de l’année 2018, que les fans de « League of Legends » [jeu vidéo le plus populaire à l’échelle mondiale, ndlr], ont passé à regarder le jeu, aussi bien sur Youtube que sur Twitch. Un chiffre impressionnant, qui, si l’on se réfère aux courbes des années précédentes, a toutes les raisons de continuer à croître.
C’est d’ailleurs un des concepts sur lequel surfe la franchise. Avec l’organisation de » viewing-party » – un moment durant lequel les joueurs se rassemblent entre eux pour apprécier les meilleurs événements e-Sport du moment – Meltdown offre aux gamers un gîte pour venir « mater une game » comme on dit dans le jargon, autour d’une bonne mousse ou siroter un cocktail « Red Dead » dont eux-seul ont le secret. La particularité de l’endroit réside également dans son accessibilité, ce qui pour le pauvre étudiant fauché, est un plus non-négligeable. En effet, contrairement à un cyber-café traditionnel, au Meltdown on paye uniquement ce que l’on consomme. Les ordinateurs, consoles, et autres divertissements sont en libre accès et sans limite de temps.
En plus de faire office de refuge pour les amateurs de projection de jeux vidéo en direct, le bar offre également la possibilité à n’importe qui de développer un tournoi sur son jeu favori. C’est par exemple le cas de Dany, qui a saisis l’opportunité de lancer un tournoi hebdomadaire sur le jeu emblématique de Nintendo, « Super Smash Bros U », dont il assure le bon déroulement avec l’appui d’autres joueurs.
L’idée d’offrir aux amateurs d’un même jeu, un lieu où se réunir hebdomadairement, tend inévitablement à créer une dynamique de groupe qui a de grande chance d’évoluer sous la forme d’une communauté solide et interactive. En transposant le virtuel dans la vie réelle, en favorisant les rencontres autour d’une même passion, et en brisant la barrière des générations, Meltdown apparait comme la franchise qui réconcilierait les jeux vidéo et leurs détracteurs, tout en donnant du galon à une tendance qui n’a de cesse de s’affirmer en terre helvétique.
Le Meltdown Genève est sur Facebook et a un site web.