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Politique

5 questions à Yohan Ziehli, président des Jeunes UDC Vaud

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Cet interview fait partie d’une série. Plusieurs sensibilités politiques seront représentées au travers de témoignages de jeunes élus issus de différents partis politiques.

Yohan Ziehli est président du conseil communal de La Tour-de-Peilz, président des Jeunes UDC Vaud et collaborateur politique pour la Conseillère nationale Alice Glauser.

Slash : N’est-ce pas antinomique d’être jeune et dans un parti conservateur ?
Yohan Ziehli : Il n’y a pas d’âge pour décider de devenir un vieux con. Plus sérieusement, le retour des valeurs conservatrices au premier rang chez les jeunes peut effectivement avoir de quoi interpeller. Mais, au fond, il est parfaitement compréhensible. Il y a 50 ans, lorsque des milliers de jeunes manifestaient et défendaient des idées de gauche, ils s’opposaient à un système établi, vieilli et imparfait qui ne leur laissait que peu de place. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation contraire. Les jeunes de ma génération ont grandi dans une Europe qui ne sait plus d’où elle vient, gangrenée par une fausse idée du progrès et immobilisée par une contradiction entre les dogmes que lui ont imposées des décennies d’idéologies déconnectées de la réalité de ses citoyens.

Les gens que l’on décrit aujourd’hui comme conservateurs sont en réalités ceux qui veulent faire changer la société actuelle, en se basant sur des principes qui ont fait leurs preuves comme fondations. Le terme conservatisme ne signifie pas uniquement « préserver » mais découle également du verbe « observer ». Je pense que les jeunes d’aujourd’hui observent le monde qui les entoure et constatent de nombreuses imperfections. Ils désirent le changer et replacer le peuple au centre.

Qu’est-ce qui a motivé ton engagement ?
Je suis arrivé un peu par hasard dans l’UDC, il y a bientôt 10 ans. C’est à l’école que j’ai été interloqué en premier lieu par la politique, non-pas par intérêt, mais par étonnement : qui était cette fameuse UDC dont tout le monde parlait en mal ? Qui étaient ces gens qui allaient nous ramener aux années les plus sombres de notre histoire ? Ce parti décrit dans nos livres scolaires comme un regroupement des « déçus du système » sans véritable idéologie propre. J’ai alors cherché des informations sur les partis politiques et j’ai découvert que le programme de l’UDC était celui qui correspondait le plus à mes valeurs. Je suis allé sur son site internet, j’ai voulu cliquer sur le bouton « plus d’informations » mais me suis trompé. Je suis devenu membre.

Plutôt curieux, j’ai donc décidé de me rendre à quelques réunions. Et c’est là que mon engagement a véritablement débuté. J’ai été frappé par une ambiance géniale, un rassemblement de gens de tout âge, de toute origine (eh oui) et de tout niveau social. Tous déterminés à défendre des principes conformes aux miens : un pays indépendant dont le peuple décide souverainement de son avenir, une agriculture forte et un soutien à ces travailleurs dévoués. Un tissus économique compétent et favorable aux personnes désireuses d’aller de l’avant.

Depuis, je n’ai fait que continuer dans ce sens. Je ne rêve pas de changer le monde. Je m’applique à faire de mon mieux dans chaque situation qui m’est donnée. Si je peux changer quelque chose au conseil communal, je le ferai. Conscient que la décision n’a qu’un impact local. Si je peux participer à des changements plus conséquents au niveau suisse, alors je le fais également avec la même motivation. Tant que j’aurai l’impression de pouvoir impacter un tant soit peu mon environnement de manière positive, je resterai motivé et engagé.

Quelle place ont les jeunes dans ton parti ?
Les jeunes ont la place qu’ils sont capables de se créer en travaillant et en faisant leurs preuves. Plus que jamais on remarque qu’en politique, il ne s’agit pas de prendre un siège qui était disponible par hasard, mais qu’il faut suer encore et toujours pour se créer une place. On ne fait pas de cadeaux aux nouveaux et nous gardons comme principe « ne demande pas au parti ce qu’il peut faire pour toi, demande-toi ce que tu peux faire pour le parti ».

Les jeunes qui nous rejoignent et veulent faire changer les choses doivent ainsi agir en conséquence. Cela a pour effet que nous avons des équipes extrêmement motivées et capables d’acquérir de l’expérience rapidement. En contrepartie de ce travail, nous leur proposons des formations de qualité et des événements intéressants.

Nous avons aussi pour but de favoriser au mieux l’intégration des jeunes dans les instances politiques locales et dans les sections du parti mère. Être jeunes UDC n’est pas une fin en soi. Les jeunes prennent donc une vraie place dans les structures de l’UDC et peuvent influencer ses décisions de l’intérieur.

Selon toi, pourquoi aussi peu de 18-25 ans votent ?
De nombreux jeunes ont perdu toute confiance dans le système politique de la démocratie représentative. Ils ont l’impression, certainement justifiée, que l’influence de leur vote a moins d’importance qu’il y a quelques années. Le politicien qu’ils voient dans la rue ou qu’ils côtoient dans la vie de tous les jours n’a plus la même influence qu’à l’époque. Un nombre toujours plus grand de directives, résolutions et conventions viennent d’en haut et ne sont plus débattues librement au parlement. Se pose alors la question : « pourquoi voter pour placer des gens qui, de toutes manières, ne pourront pas tenir leurs promesses ?».

D’une manière connexe, ce n’est pas seulement l’incapacité présumée des politiciens à s’engager qui dérange, mais aussi les « affaires », scandales et pratiques douteuses dont l’accès a été démultiplié par les nouveaux canaux d’information. Alors que l’engagement politique est supposé être conditionné à une éthique et un comportement irréprochable, les politiciens comptent certainement parmi les personnes dont les faits et gestes sont les plus précisément observés, décortiqués et (sur)interprétés. Combat politique oblige, il ne reste au final pas grand monde au perchoir qui n’ait pas été éclaboussé par une histoire ou une autre. L’attractivité de ces postes et la confiance des électeurs en souffre fortement.

Élément de communication des Jeunes UDC Vaud. « Histoire de se marrer un peu », estime Yohan Ziehli.

D’après une étude menée dans le cadre du projet Young Adult Survey Switzerland (YASS) du Département de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), 36% des 19-20 ans se déclarent politiquement à droite contre 28% à gauche. Comment arrivez-vous à plus séduire les nouveaux votants que vos adversaires ?
Je pense que la première raison de l’adhésion des jeunes aux mouvements de droite n’est pas tant la capacité de nos sections à les séduire, mais simplement une conviction idéologique qui leur est propre et que nous représentons fidèlement. Ce n’est pas en ayant les meilleurs slogans, les affiches les plus efficaces ou une présence de tous les jours à la gare et au marché que l’on convainc quelqu’un de voter pour nous ou d’adhérer à notre parti (tous ces éléments constituent plutôt l’aspect mobilisateur de nos actions). La conviction, elle, se joue au plus profond de la personne, dans un alliage complexe de réflexions et de ressentis forts.

C’est en comprenant réellement les gens et en se battant fidèlement pour leur défenses, pour leurs valeurs et pour leurs idées qu’on peut les amener à rejoindre un camp ou un autre. Je suis certain que la majorité des jeunes, aujourd’hui, a compris qu’un « tiens » vaut mieux que deux « tu l’auras ». À l’UDC, nous sommes caractérisés par cette action, ce mouvement constant et les propositions concrètes plutôt que de grands discours stériles. Les jeunes l’ont compris. Ils veulent s’engager pour des battants et des gens qui feront changer les choses. 

Yohan est sur Facebook et Twitter.

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“Maman, j’ai raté l’avion”, version PLR

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© 20th Century Fox
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COMMENTAIRE. Tout juste remis de leur cuisante défaite zurichoise, le #TeamFDP ou PLR (si jamais l’organe communication du parti oubliait à nouveau que la Romandie est en Suisse) se lance dans l’industrie juteuse de l’écologie.

Il paraît que l’on apprend de ses erreurs. Généralement, cette citation a le mérite d’être avantageuse. Mais pas tout le temps. Dans le cas précis du revirement écologique du PLR, cela ressemble plutôt à un «changeons notre fusil d’épaule». Car oui, le parti de droite s’intéresse à cette problématique désormais. Dès le vendredi 29 mars, les libéraux-radicaux ont lancé un sondage parmi leurs 120’000 adhérents sur les attentes écologiques de ceux-ci.

«Le PLR n’a pas été compris»

Benoît Genecand (PLR, GE), conseiller national et membre de la commission de l’environnement, a répondu aux questions de La Liberté (29.03.2019). À propos de l’échec au Conseil national de la loi sur le CO2, il a déclaré : «Le PLR n’a pas été compris». Alors, cher Monsieur, je crois plutôt que c’est vous qui n’avez pas compris. Les jeunes d’aujourd’hui (pas tous, mais beaucoup tout de même) désirent des actions concrètes.

Ce monde que vous quitterez sûrement plus tôt que nous change et il ne faut pas le laisser agoniser. Non, la Suisse ne peut pas modifier le futur du climat à elle seule. Oui, la réussite économique de notre pays (qui nous permet tout de même de vivre dans un certain confort) a nécessité certaines décisions pas des plus vertes. Mais nous pouvons être un exemple. Nous pouvons tenter (au moins cela) de coupler réussite économique et respect de l’environnement. Pas en un jour  ni en une année. Mais cela vaudrait le détour d’y réfléchir. Votre intérêt subit pour l’écologie n’est point à blâmer. Votre timing, oui.

Pourquoi s’y intéresser uniquement après une défaite ? Votre puissance politique est-elle plus importante que vos idées ? Car si vous avez bel et bien raté l’avion sur ce sujet, il n’est jamais trop tard pour prendre le prochain train.

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Politique

Trump, une once de bienfaisance ?

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Si comme moi, à chaque nouveau tweet de Trump, vous vivez une émotion de surprise, un éclat de rire puis vous soupirez de désespoir, vous serez tout aussi dubitatif à l’idée qu’il ait pu avoir un grand impact positif sur la population des États-Unis.

Pourtant, c’est bien ce qu’a voulu nous transmettre Sharon Smith lors de sa conférence à Lausanne la semaine dernière. Encore plus surprenant : l’écrivaine se définit elle-même comme une « socialiste révolutionnaire ».

L’activiste et auteure de Women and Socialism est cependant bien loin d’être une partisane du président américain.

« Je suis ici pour vous raconter ce que ça fait de vivre dans l’Amérique de Trump. Tous les matins, lorsque l’on regarde les réseaux sociaux, c’est comme se prendre une baffe dans la figure. »

En effet, dire que les deux premières années de son mandat ont été pleines de rebondissements serait un euphémisme ; entre ses tweets incendiaires contre Kim Jong-Un alias Rocket Man, son légendaire « Just grab them by the pussy ! » (« Il suffit de les attraper par la chatte ! ») ou son commentaire éclairé après les violences de 2017 à Charlottesville :  « Je crois que les deux parties sont responsables ».


« Je viens d’entendre le ministre des affaires étrangères nord-coréenne parler à l’ONU. S’il répète les pensées du petit Rocket Man, ils ne seront plus là pour très longtemps ! »

Une augmentation du nombre de groupuscules extrémistes aux États-Unis a été constatée pendant les trois dernières années de la présidence Obama, par le « Hate Watch » (observatoire de la haine) du Southern Poverty Law Center. Sharon Smith pense d’ailleurs que « même si les mouvements fascistes ont déjà été beaucoup plus présents par le passé, ils risquent de s’étendre et de se multiplier à nouveau, car le gouvernement les nourrit indirectement ».

Alors, une bénédiction ?

En arrivant au pouvoir avec ces gros sabots et son langage plus que politiquement incorrect, Trump a aussi nourri, malgré lui, une forme de résistance.

On constate que les protestations des mouvements socialistes ou d’autres plutôt à gauche ont gagné de l’ampleur. De plus en plus de manifestations sont nationales, voire internationales et non plus cantonnées à une ville. Le nombre de participants à ces élans de protestation a donc drastiquement augmenté depuis l’arrivée au pouvoir de la mèche orange.

© Crowd Counting Consortium

La March For Women’s Lives (Marche pour la vie des femmes) de 2004 qui avait regroupé cinq-cent-mille personnes ou la People’s Climate March (Marche du peuple pour le climat) de 2014 avec ses quatre-cent-mille participants, peuvent en effet paraître anecdotiques en comparaison aux quatre-millions de manifestants à la Women’s March (Marche des femmes) de 2017 ou à la March For Our Lives (Marche pour nos vies) qui a regroupé deux-millions de personnes cette année.

Pour notre socialiste révolutionnaire, Trump a réveillé les Américains et les a poussés à se battre pour leurs droits. L’écrivaine voit une suite logique entre la Women’s March, le mouvement #Metoo et les protestations contre la nomination de Brett Kavanaugh à la Cour suprême ce mois.

Bien que ce dernier ait quand même eu le poste, Smith remarque que de plus en plus de mouvements de protestation arrivent à leurs fins. On note par exemple l’augmentation du salaire de ses employés par Amazon annoncée en septembre ou la campagne « Hands off, pants on ! » (« Bas les mains et pantalons remontés ! »), émanant du milieu hôtelier de Chicago, qui a abouti à des mesures pour protéger les employés du harcèlement sexuel.

Enfin, Sharon Smith considère donc que « de savoir que des choses qui étaient impensables il y a quelques années, sont maintenant en train de se passer, ça, c’est une raison de se réjouir. Et ça me suffit pour l’instant… »

Women and Socialism : Class, Race and Capital
Sharon Smith
Éd. Haymarket Books, 2015 – 260 pages

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