Web
Ces 5 femmes qu’il faut suivre sur YouTube
Le collectif de créatrices Les Internettes a réalisé en 2017 un reportage, dans le but de comprendre pourquoi les femmes semblent être moins visibles sur internet en dehors des sujets considérés comme purement féminins, et ce en particulier sur YouTube.
En effet, lorsque l’on regarde les différents classements, les femmes sont souvent aux abonnées absentes. Pourtant, il y a nombreuses intervenantes géniales sur YouTube qui traitent de thématiques variées. En voici donc quelques-unes.
Une histoire de femmes
Aude GG s’est d’abord fait connaître par son humour, entre autres avec les équipes du Palmashow ou de Golden Moustache.
Aujourd’hui, elle met sa plume au service d’une cause plus sérieuse : la représentation des femmes dans l’Histoire. Assurément, le fait que celles-ci soient très peu évoquées dans les manuels scolaires ne signifie pas que ces dernières n’ont rien fait d’intéressant.
Aude GG se donne donc pour mission de rectifier le tir avec Virago, une série de portraits contant les récits de femmes politiques, scientifiques, activistes, ou encore chanteuses et d’artistes.
En gardant sa touche humoristique, elle nous présente des personnalités féminines de toutes les origines, avec des anecdotes toutes plus folles les unes que les autres, mais avec le point commun d’avoir laissé leur marque dans l’Histoire. La comédienne participe ainsi à la bataille pour l’égalité des sexes.
Une Sex Nerd
Hannah Witton se décrit elle-même comme une « sex nerd » (geek du sexe). Il n’est donc pas surprenant que se chaîne YouTube traite de sexualité. Cependant, ce sujet se divise en de multiples facettes allant de la santé, aux sex-toys, en passant par la transition des transsexuels.
Sa série phare, The Hormone Diaries (Le journal des hormones), a débuté à la suite du constat que s’est faite Hannah de ne jamais avoir réellement connu son corps sans hormones et de ne pas avoir eu ses règles depuis ses 17 ans. Elle commence donc par nous emmener dans son expérience personnelle lorsqu’elle décide d’arrêter la pilule pour redécouvrir son anatomie. Elle en profite également pour questionner son entourage, avant d’aborder toutes sortes de sujets tels que le sexe pendant les règles ou les coupes menstruelles.
La chaîne d’Hannah Witton est une source inépuisable d’informations et de témoignages toujours présentés avec la fraîcheur et la simplicité caractéristiques de sa protagoniste.
Un peu d’humour
Swan Périssé est un petit bout de femme (elle mesure 1m53) qui sait toujours faire rire, soit en nous racontant les anecdotes de sa vie en musique, soit en s’amusant à imaginer les problèmes existentiels des personnages de notre enfance.
Toutefois, ce qui séduit le plus chez Swann c’est son honnêteté. Elle est authentique. Elle ne cache pas ses défauts et ses peurs. Elle ne s’excuse pas d’être elle-même.
Elle a d’ailleurs récemment entrepris une réflexion autour de sa passion : comment être humoriste tout en s’investissant pour différentes causes ? Son questionnement se transforme en tour du monde, à la rencontre de comiques engagés.
Dépoussiérer l’archéologie
Les Revues du Monde permettent d’apprendre grâce à l’expertise d’une passionnée. Charlie Danger dépoussière l’Histoire et l’archéologie en y trouvant un angle intéressant. Elle aborde des thèmes originaux comme la mort d’Hitler ou la première « Instagram Girl ».
Cependant, ce n’est pas parce que ses sujets sont singuliers, et la façon de les présenter décontractée, que les informations ne sont pas pointues et de qualité. Les Revues du Monde est une émission léchée avec des sources précises.
Un regard sur les gens
Léa Bordier a d’abord réalisé Cher Corps, une série donnant la parole à des femmes se confiant sur leurs complexes. Léa, quant à elle, porte sur ces personnes une considération empreinte de délicatesse et de bienveillance, qui permet de relativiser ses inhibitions en se rendant compte qu’aucune différence n’est un fardeau unique.
La vidéaste se tourne ensuite vers Nos Aînés et commence une nouvelle série rendant hommage à ces personnes que l’on a trop vite tendance à délaisser. En gardant ce même regard doux, Bordier nous rappelle que nos aïeux ont vécu des choses qu’aucun d’entre nous, les plus jeunes, ne pourra jamais connaître. C’est pourquoi il est important de leur donner la parole et de prendre le temps de les écouter.
Arts
Et si le Web mourrait demain ?
À l’occasion des 30 ans du World Wide Web – créé au CERN en 1989 –, plus de 50 artistes et professionnels prendront part au 15e Mapping Festival, du 23 au 26 mai 2019, à Genève.
Il y a tout juste 30 ans, à Genève, naissait le World Wide Web (WWW). Trois décennies plus tard, la possibilité d’un effondrement de la Toile fait frémir.
«La fin d’Internet serait-elle pour bientôt ?», c’est la question que se sont posés les organisateurs du Mapping Festival. Depuis 2005, l’événement genevois se donne pour mission de favoriser les échanges et participer activement au développement du milieu des arts numériques. Ainsi, l’exposition The Dead Web – La fin viendra, au travers des arts, imaginer notre vie sans Internet.
Artistes suisses et québécois à l’honneur
Initialement composée de cinq artistes québécois, The Dead Web – La fin accueillera spécialement pour le Mapping Festival trois artistes suisses sélectionnés par le biais d’un appel à projets lancé début 2019. Les oeuvres présentées, qui plongeront le public dans un futur sans Internet, se veulent révélatrices de l’omniprésence du Web dans nos vies quotidiennes. Vernie le jeudi 23 mai, l’exposition s’étendra jusqu’au 2 juin, au Commun.
La créativité numérique à son apogée
Lors de ce vernissage, le DJ genevois Estebahn proposera un set entre downtempo, jungle et électro. Le week-end suivant, la Fonderie Kugler se transformera en laboratoire audio-visuel. Le vendredi 24, la performance délirante de Freeka Tet sera suivie du collectif russe Tundra, qui présentera sa toute dernière création, « Nomad », combinant vidéo et laser. La soirée se clôturera en beauté avec un DJ set du suisse Acid Kunt. Le samedi, ce sont Grand River & Marco C qui lanceront les festivités avec leur projet « 0,13% », voyage poétique entre humain et nature. La scène sera ensuite foulée par le duo Recent Arts (Tobias. et Valentina Berthelon) accompagné de Barbie Williams, avec « Skin », concert audiovisuel expérimental. La soirée terminera avec la DJ genevoise Audrey Danza.
Web célébré, Web interrogé
Lors de la troisième édition du forum «Paradigm_Shift», le public sera invité à explorer les impacts de la production abusive de nouvelles technologies. Sur deux jours, le Forum verra s’enchaîner tables rondes et conférences. Le vendredi débutera avec une prise de parole de Mark Garrett, co-fondateur de Furtherfield, suivi de «E-wasteland», une table ronde qui interrogera le gaspillage dans l’art numérique. En guise de clôture, le panel «The future web» – tenu en français – s’appuiera sur la thématique de l’exposition en repensant à l’impact d’Internet sur nos vies et à sa potentielle évolution. Nathalie Bachand, commissaire de l’exposition The Dead Web – La fin, participera à l’événement avec l’artiste Romain Tardy et Alexandre Monnin (président d’Adrastia), le tout modéré par Nicolas Nova.
Le 15e Mapping Festival se déroulera du 23 au 26 mai 2019, à Genève – www.mappingfestival.com
Web
Realsousgare, le compte Instagram qui balance les bobos lausannois
Le compte Instagram Realsousgare connaît depuis une semaine un succès fulgurant. Y sont postés des memes, qui tournent en dérision les bobos lausannois, habitant le « si trendy » quartier sous-gare.
Derrière cet humour sarcastique se cache un jeune Lausannois de 17 ans, qui souhaite rester anonyme. Surpris de son succès, il y trouve pourtant une explication : « Je pense que ça marche parce que les gens se reconnaissent dans mes publications. Ça faisait plusieurs années que je remarquais que le quartier sous-gare de Lausanne avait une certaine réputation, qu’il était en vogue. Et c’est simplement pour me moquer de ce phénomène que j’ai commencé à faire des memes, qui sont devenus de plus en plus critiques ».
Véritable phénomène de société, le meme est une image – souvent humoristique et décalée – qui est diffusée sur les réseaux sociaux. Et pour l’auteur de Realsousgare, cela va plus loin, les memes sont une satire sociale : « Ils sont un moyen de communication très efficace, très nouveau, très instantané, qui permet de rebondir facilement avec les évolutions à court terme, l’actualité, etc. C’est une vraie culture sur les réseaux sociaux. C’est même une forme d’art, sans vouloir être prétentieux ».
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Les victimes de Realsousgare sont les bobos – les bourgeois-bohèmes et leurs clichés : parents aisés, sensibles à l’écologie, situés politiquement plutôt à gauche et habitant les quartiers huppés. Pourtant, le Lausannois se défend de « taper sur les bobos » : « Je critique une catégorie de la population et de la société, qui existe dans beaucoup de pays, et qui est incarnée à Lausanne par ce qu’on appelle “les bobos”. Je critique avec désinvolture et cynisme leurs comportements, leurs habitudes, leurs modes de vie et leurs opinions. Absolument tout ce qu’ils incarnent en somme ».
En effet, les bobos semblent agacer passablement. Le créateur du profil a son explication : « Derrière, il y a une forme d’hypocrisie ou d’aveuglement vis-à-vis des réels problèmes de ce réjouissant début du 21e siècle. Réchauffement climatique, dégâts du capitalisme, guerres, injustices, entre autres. Ce qui m’agace légèrement (et je ne suis pas le seul), c’est les contradictions [des bobos, ndlr.] : faire du vélo, mais prendre l’avion, se soucier des conflits, mais ne pas s’engager, se plaindre des injustices sans les confronter, et dénoncer des inégalités tout en vivant dans une région extrêmement privilégiée ».
Et pourtant, l’auteur de Realsousgare est un peu bobo – vous l’auriez deviné ? « J’aime la culture, je fais du vélo et je vais parfois dans des magasins de seconde main. Je crois que l’endroit dans lequel on vit nous conditionne inévitablement (rires) », explique-t-il enfin.