Séries
Une saison 2 pour « The End of The F***ing World », la série Netflix qui dépucèle
Depuis janvier dernier, la série britannique « The End of The F***ing World », qui a beaucoup fait parler d’elle depuis sa diffusion, pour son côté mi-dark mi-comique (elle a notamment été nominée au Emmy Awards), apparait sur l’écran de la page de mon compte Netflix.
L’affaire est la suivante : tout en me faisant de l’œil, il s’agissait pour moi d’une série dramatique avec un scénario intéressant et une ambiance étrange comme j’en raffole, mais, destinée à des ados prépubères. Sans jamais que je me décide alors à la regarder, un jour, n’ayant plus rien à me mettre sous la dent, je me résigne et clique sur ladite série.
Boum. Moi qui avais des a priori sur cette série adolescente et un peu glauque, j’ai été étonnée de voir qu’elle a captivé mon cerveau de jeune adulte et m’a ravie par son côté glauque certes, mais délicieusement décalé.
Pourquoi ? Au fil de chaque épisode, nous sommes dépucelés. Et cela depuis le premier. La série, adaptée de la bande dessinée du même nom de Charles S. Forsman, décoince, car elle bouscule les codes, parle de sexe avec une banalité crue, manie à la perfection le sarcasme et l’humour noir.
L’histoire est pourtant simple : on suit le périple de James (Alex Lawther, vu dans « Black Mirror », s03e03), un ado plutôt solitaire et Alyssa (Jessica Barden), une jeune fille elle aussi un peu misanthrope, mais surtout un peu tarée, qui fréquente le même lycée.
À la base, le garçon souhaite la tuer. Mais le duo bigarré se forme rapidement et il ne faut pas attendre longtemps pour que l’effronterie et le charme d’Alyssa remettent en question le plan scabreux de James. Il devient gentiment sensible, grâce à sa nouvelle petite-amie à la fois nymphomane et attendrissante. On note au passage que si le personnage de James ne comprend, certes, pas l’humour, il nous fait pourtant rire à maintes reprises.
Bref, le couple décide alors de partir pour un trip à la one again ; après s’être enfuis de chez eux, ils entrent par effraction dans une propriété et tuent le propriétaire… en légitime défense.
(Attention, spoil) Dans le dernier épisode, ils fuient la police, mais se retrouvent coincés sur une plage où des agents armés les attendent. La dernière image est celle de James, courant dans l’immensité du bord de mer, évitant les coups de feu. Alors que sa comparse est prise par les forces de l’ordre, la voix off du garçon clôt ce premier chapitre de TEOTFW : « Je viens juste d’avoir 18 ans, et je crois que je comprends ce que sont les gens les uns pour les autres ».
Donc, en plus de nous émouvoir, la série fait rire et décoince ? Il semblerait. Entre le jeu d’acteur, la soundtrack (de Graham Coxon) et l’ambiance générale de la série, on est charmés par cette ode au weird (bizarre). Composée de 8 épisodes de 20 minutes environ, la fiction ne nous laisse pas le temps de nous ennuyer et, sans y prendre garde, on a déjà avalé la première saison en une soirée.
Une question cruciale se forme alors : quid d’une saison 2 ? Cette dernière a été confirmée le 22 août dernier sur Twitter, sans pour autant qu’une date de diffusion ait été divulguée pour l’instant. Ce que l’on sait par contre, c’est que les épisodes seront écrits à nouveau par Charlie Covell, le talentueux scénariste de la saison 1. Il faudra donc être patient avant de découvrir la suite de ce périple désinvolte et franchement comique.
« The End of The F***ing World » (saison 1) est disponible sur Netflix.
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“Game of Thrones”, retrouvailles et fomentations pour l’ultime saison
N’en déplaise aux irréductibles, cela fait maintenant huit ans que le mois d’avril s’écoule au rythme des épisodes de la série phénomène «Game of Thrones». Dernière et ultime saison, ce huitième arc de la saga marquera le dénouement de la série adaptée de l’œuvre de George R.R Martins et promet plus que jamais de marquer les esprits.
Quelques jours après la diffusion du premier épisode de cette ultime saison de «Game of Thrones», qui est par ailleurs intégralement retransmise sur RTS Un, les lundis soir dès 22h30, Slash se joint au cortège et vous présente sa review de l’épisode, ainsi que quelques pistes à suivre attentivement pour la suite. Pour ceux qui ne l’aurait donc toujours pas vu et qui slaloment entre les spoilers depuis lundi, rajoutez un virage supplémentaire à votre parcours et contournez l’article.
Cela étant dit, nous entamons l’épisode avec le fameux générique, qui fait peau neuve au niveau des images. L’épisode s’ouvre sur une scène faisant joliment écho au premier de la saison un. En effet, nous suivons un petit garçon qui tente de se faufiler à travers les foules, afin de trouver la meilleure place pour admirer le cortège interminable des armées de Danerys, tout comme avaient pu le faire Arya et Bran, lors de la venue de Robert Baratheon à l’époque.
Réunifications en tout genre
Au vu de la convergence d’un grand nombre de personnages clés à Winterfell, et qui pour certains, ne se sont pas revus depuis des lustres, cet épisode fait donc avant tout office d’épisode « retrouvaille ». Bran, qui se définit dorénavant comme la « Corneille à trois yeux », nous offre des retrouvailles avec celui qu’il sait désormais ne plus être son demi-frère relativement fade d’un point de vue émotionnel. Inquiet et conscient de la progression des forces armées du roi de la nuit et de son dragon de glace, Bran s’enquiert de rapidement se réunir pour mettre à plat la situation. Une réunion qui rassemble les bannerets de la maison Stark, reprochant à celui qu’ils avaient désigné comme le « Roi du Nord », d’avoir abandonné ses terres et sa couronne pour aller vagabonder outre-mer. Devant le mécontentement de ses paires, Tyrion vient à la rescousse de Jon et rappel aux vassaux la puissante armée et les deux dragons que Jon a su fédérer à la cause du Nord, en concluant qu’« il nous faudra combattre ensemble ou mourir ».
S’en suivent les retrouvailles entre Jon et Arya, une scène très attendue et qui aura été plutôt bien réussie. Placées sous le signe de la famille et dans un contexte intime, les accolades et la comparaison de leurs lames respectives s’inscrivent dans la continuité de leur relation d’antan. Discrète sur son passé, on a le sentiment qu’Arya ne veut pas paraître aux yeux de Jon comme la tueuse qu’elle a été contrainte de devenir.
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Après une scène à Port-Réal, qui fut relativement faible en comparaison du reste de l’épisode, on retrouve Theon Greyjoy, qui, apparu d’un peu nulle part, libère sa sœur, Yara. On poursuit sur une bonne balade en dragon dans les terres nordiques pour Jon et Danerys, avec un ton comique et romantique, qui ne présage rien de bon pour la suite, quand on connait un peu les antécédents de la série en la matière…
Vérités vraies, « et tout ce qui va avec »
Avançons un peu pour arriver sur une scène aux prémices bienveillants, mais qui aboutira sur une finalité embarrassante. On parle bien ici de Danerys venue remercier Samwell Tarly pour avoir sauvé la vie du fidèle Sir Jora Mormont, mais qui finira par lui faire comprendre qu’elle a fait exécuter son père et son frère pour avoir refusé de ployer le genou. Une décision qu’il juge teintée d’un manque d’empathie et qui aura pour effet de remettre en question la légitimité de la reine à ses yeux. Appuyé par Bran, ce dernier s’encourt d’ailleurs d’aller révéler la vérité à Jon Snow concernant l’identité de ses parents et ses origines. Une révélation que les fans avaient théorisée depuis plusieurs années et qui se concrétise enfin. Jon Snow est Aegon Targaryen, fils de Lyanna Stark et Rhaegar Targaryen, roi légitime des sept couronnes « et tout ce qui va avec », comme le dit si bien Samwell.
Une révélation non pas sans conséquence pour la suite des événements. Si on peut imaginer que Snow va dans un premier temps cacher cette vérité à Danerys, afin d’éviter d’ajouter un paramètre supplémentaire dans une situation déjà délicate, on peut penser que si ce dernier n’est pas en accord avec les décisions que prendra la mère des dragons, il se pourrait bien qu’il se décide à clamer sa légitimité au trône le moment venu.
Quoiqu’il en soit, ce premier épisode se présente en bon chef de chantier, posant, ainsi, les bases nécessaires, même si l’on n’aurait tout de même pas dit non à un peu plus d’action. Un épisode de 50 minutes tout de même.
Game of Thrones, saison 8 – tous les lundis à 22h30 sur RTS Un.
Séries
La programmation dantesque du GIFF en 5 séries TV inédites
Du 2 au 10 novembre prochain, le Festival international du film de Genève (GIFF) titillera une nouvelle fois la curiosité des plus fins cinéphiles, arrivés aux portes de l’hiver.
Maître-mot de cette édition ? Audace. Avec pas moins de 164 œuvres encore jamais diffusées en Suisse, 8 Premières mondiales, 10 Premières internationales, 7 Premières européennes et 75 Premières suisses, le GIFF nous promet une 24e programmation entière et travaillée.
Attaché à l’ensemble des formats audiovisuels et digitaux, le festival consacre une importante partie de sa sélection aux séries TV. Mais, pas d’«Original Netflix» ou de productions HBO à l’horizon. Avec sa Compétition internationale de séries télévisées et sa section non compétitive, le GIFF garantit grandes découvertes et émotions à la pelle. Partenaire de cette édition, Slash vous a dressé la liste de nos 5 coups de cœur séries.
Kidding – Réal. Michel Gondry, USA, 2018
Impossible d’être parfaitement objectif, lorsque le génie fou de Jim Carrey est employé à l’écran. Dans cette nouvelle série américaine, à la fois cafardeuse et optimiste, le comédien y interprète le troublant Jeff Pickles, un animateur télé jeunesse déchiré par la mort de son fils.
Si l’acteur de 56 ans s’est fait remarquer au cinéma en 1994 dans Ace Ventura, The Mask ou Dumb and Dumber, c’est bel et bien sur le petit écran qu’il a démarré sa carrière, avec Introducing… Janet, en 1981.
Kidding est ainsi une sorte de retour aux sources pour Carrey, dans un registre plutôt rare de sa filmographie : la fiction mélodramatique.
Hors compétition, Kidding sera présentée en Première Suisse.
Il miracolo – Réal. F. Munzi, N. Ammaniti, L. Pellegrini, IT/FR, 2018
Si le pilote de la série créée par Niccolò Ammaniti est plutôt « classique », il est également vrai de reconnaître que, grâce à Il miracolo, une autre télévision italienne, haletante, quasi fantastique et audacieuse, est possible.
Située à Rome, dans un avenir proche, où l’Italie est sur le point de quitter l’Union européenne, la fiction raconte l’histoire de quatre personnages confrontés à un événement sans précédent : la découverte du corps ensanglanté d’un mafieux avec, à ses côtés, une statuette en toc de la Vierge. Celle-ci pleure du sang. Des litres de sang.
Comment réagiriez-vous si un objet en plastique de deux kilos et demi venait à produire 90 litres de plasma par jour ? La question reste ouverte.
En Competition internationale « Séries TV », Il Miracolo sera présentée en Première Suisse. La projection sera suivie d’une conversation avec Niccolò Ammaniti.
Happy at Sea – Réal. Felix Herngren, SW, 2018
Présentée pour la première fois lors du GIFF 2018, il est évident que peu d’éléments sur la nouvelle série du réalisateur suédois Felix Herngren circulent dans le petit monde « séristique ».
Toutefois, la chronique vacancière des King, famille suédoise moyenne, saura nous faire rire, sourire et aimer.
Hors compétition, Happy at Sea sera présentée en Première Internationale.
Faits divers – Réal. Stéphane Lapointe, CAN, 2017
Elle aurait pu s’intituler « Miscellaneous News », mais, Canadienne, c’est avec un titre francisé que la série de Stéphane Lapointe nous raconte l’histoire d’un fermier et d’une banlieusarde retrouvés morts dans un champ.
En avançant dans l’enquête, ce sont plus de questions que de réponses que Constance Forest, la flic protagoniste, trouvera. Elle pourra compter sur l’aide de son partenaire, mais aussi des enquêteurs aux crimes majeurs venus spécialement de Montréal pour l’aider à élucider le crime.
Faits divers, avec ses personnages énigmatiques, son intrigue qui galvanise, son univers glauque et sa distribution en or, s’impose d’emblée comme une réussite. Une deuxième saison est déjà dans la boîte.
Hors compétition, Faits divers sera présentée en Première Internationale.
Patrick Melrose – Réal. Edward Berger, UK/USA, 2018
Patrick Melrose, minisérie de cinq épisodes mettant en vedette Benedict Cumberbatch (vu notamment dans Sherlock), a tout pour plaire : un pécule incroyable, un dandy toxicomane, et une sombre affaire de pédophilie, le tout sur fond de sadisme indescriptible.
Basée sur cinq romans écrits par Edward St Aubyn et sa propre histoire, la série entrelace méticuleusement le récit présent et passé. Un moyen infaillible de démontrer la puissance avec laquelle l’enfance peut façonner toute une existence.
Loin de rendre glamour la vie d’un riche toxicomane, Patrick Melrose est une production impitoyable et sensiblement métaphorique de bout en bout.
En Competition internationale « Séries TV », Patrick Melrose sera présentée en Première Suisse.
Slash vous fait gagner vos pass pour la « Serial Day & Night », le marathon séries du festival.
La 24e édition du GIFF se déroulera du 2 au 10 novembre 2018.
Infos et programme complet sur www.giff.ch.