Séries
“Game of Thrones”, retrouvailles et fomentations pour l’ultime saison
N’en déplaise aux irréductibles, cela fait maintenant huit ans que le mois d’avril s’écoule au rythme des épisodes de la série phénomène «Game of Thrones». Dernière et ultime saison, ce huitième arc de la saga marquera le dénouement de la série adaptée de l’œuvre de George R.R Martins et promet plus que jamais de marquer les esprits.
Quelques jours après la diffusion du premier épisode de cette ultime saison de «Game of Thrones», qui est par ailleurs intégralement retransmise sur RTS Un, les lundis soir dès 22h30, Slash se joint au cortège et vous présente sa review de l’épisode, ainsi que quelques pistes à suivre attentivement pour la suite. Pour ceux qui ne l’aurait donc toujours pas vu et qui slaloment entre les spoilers depuis lundi, rajoutez un virage supplémentaire à votre parcours et contournez l’article.
Cela étant dit, nous entamons l’épisode avec le fameux générique, qui fait peau neuve au niveau des images. L’épisode s’ouvre sur une scène faisant joliment écho au premier de la saison un. En effet, nous suivons un petit garçon qui tente de se faufiler à travers les foules, afin de trouver la meilleure place pour admirer le cortège interminable des armées de Danerys, tout comme avaient pu le faire Arya et Bran, lors de la venue de Robert Baratheon à l’époque.
Réunifications en tout genre
Au vu de la convergence d’un grand nombre de personnages clés à Winterfell, et qui pour certains, ne se sont pas revus depuis des lustres, cet épisode fait donc avant tout office d’épisode « retrouvaille ». Bran, qui se définit dorénavant comme la « Corneille à trois yeux », nous offre des retrouvailles avec celui qu’il sait désormais ne plus être son demi-frère relativement fade d’un point de vue émotionnel. Inquiet et conscient de la progression des forces armées du roi de la nuit et de son dragon de glace, Bran s’enquiert de rapidement se réunir pour mettre à plat la situation. Une réunion qui rassemble les bannerets de la maison Stark, reprochant à celui qu’ils avaient désigné comme le « Roi du Nord », d’avoir abandonné ses terres et sa couronne pour aller vagabonder outre-mer. Devant le mécontentement de ses paires, Tyrion vient à la rescousse de Jon et rappel aux vassaux la puissante armée et les deux dragons que Jon a su fédérer à la cause du Nord, en concluant qu’« il nous faudra combattre ensemble ou mourir ».
S’en suivent les retrouvailles entre Jon et Arya, une scène très attendue et qui aura été plutôt bien réussie. Placées sous le signe de la famille et dans un contexte intime, les accolades et la comparaison de leurs lames respectives s’inscrivent dans la continuité de leur relation d’antan. Discrète sur son passé, on a le sentiment qu’Arya ne veut pas paraître aux yeux de Jon comme la tueuse qu’elle a été contrainte de devenir.
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Après une scène à Port-Réal, qui fut relativement faible en comparaison du reste de l’épisode, on retrouve Theon Greyjoy, qui, apparu d’un peu nulle part, libère sa sœur, Yara. On poursuit sur une bonne balade en dragon dans les terres nordiques pour Jon et Danerys, avec un ton comique et romantique, qui ne présage rien de bon pour la suite, quand on connait un peu les antécédents de la série en la matière…
Vérités vraies, « et tout ce qui va avec »
Avançons un peu pour arriver sur une scène aux prémices bienveillants, mais qui aboutira sur une finalité embarrassante. On parle bien ici de Danerys venue remercier Samwell Tarly pour avoir sauvé la vie du fidèle Sir Jora Mormont, mais qui finira par lui faire comprendre qu’elle a fait exécuter son père et son frère pour avoir refusé de ployer le genou. Une décision qu’il juge teintée d’un manque d’empathie et qui aura pour effet de remettre en question la légitimité de la reine à ses yeux. Appuyé par Bran, ce dernier s’encourt d’ailleurs d’aller révéler la vérité à Jon Snow concernant l’identité de ses parents et ses origines. Une révélation que les fans avaient théorisée depuis plusieurs années et qui se concrétise enfin. Jon Snow est Aegon Targaryen, fils de Lyanna Stark et Rhaegar Targaryen, roi légitime des sept couronnes « et tout ce qui va avec », comme le dit si bien Samwell.
Une révélation non pas sans conséquence pour la suite des événements. Si on peut imaginer que Snow va dans un premier temps cacher cette vérité à Danerys, afin d’éviter d’ajouter un paramètre supplémentaire dans une situation déjà délicate, on peut penser que si ce dernier n’est pas en accord avec les décisions que prendra la mère des dragons, il se pourrait bien qu’il se décide à clamer sa légitimité au trône le moment venu.
Quoiqu’il en soit, ce premier épisode se présente en bon chef de chantier, posant, ainsi, les bases nécessaires, même si l’on n’aurait tout de même pas dit non à un peu plus d’action. Un épisode de 50 minutes tout de même.
Game of Thrones, saison 8 – tous les lundis à 22h30 sur RTS Un.
Séries
La programmation dantesque du GIFF en 5 séries TV inédites
Du 2 au 10 novembre prochain, le Festival international du film de Genève (GIFF) titillera une nouvelle fois la curiosité des plus fins cinéphiles, arrivés aux portes de l’hiver.
Maître-mot de cette édition ? Audace. Avec pas moins de 164 œuvres encore jamais diffusées en Suisse, 8 Premières mondiales, 10 Premières internationales, 7 Premières européennes et 75 Premières suisses, le GIFF nous promet une 24e programmation entière et travaillée.
Attaché à l’ensemble des formats audiovisuels et digitaux, le festival consacre une importante partie de sa sélection aux séries TV. Mais, pas d’«Original Netflix» ou de productions HBO à l’horizon. Avec sa Compétition internationale de séries télévisées et sa section non compétitive, le GIFF garantit grandes découvertes et émotions à la pelle. Partenaire de cette édition, Slash vous a dressé la liste de nos 5 coups de cœur séries.
Kidding – Réal. Michel Gondry, USA, 2018
Impossible d’être parfaitement objectif, lorsque le génie fou de Jim Carrey est employé à l’écran. Dans cette nouvelle série américaine, à la fois cafardeuse et optimiste, le comédien y interprète le troublant Jeff Pickles, un animateur télé jeunesse déchiré par la mort de son fils.
Si l’acteur de 56 ans s’est fait remarquer au cinéma en 1994 dans Ace Ventura, The Mask ou Dumb and Dumber, c’est bel et bien sur le petit écran qu’il a démarré sa carrière, avec Introducing… Janet, en 1981.
Kidding est ainsi une sorte de retour aux sources pour Carrey, dans un registre plutôt rare de sa filmographie : la fiction mélodramatique.
Hors compétition, Kidding sera présentée en Première Suisse.
Il miracolo – Réal. F. Munzi, N. Ammaniti, L. Pellegrini, IT/FR, 2018
Si le pilote de la série créée par Niccolò Ammaniti est plutôt « classique », il est également vrai de reconnaître que, grâce à Il miracolo, une autre télévision italienne, haletante, quasi fantastique et audacieuse, est possible.
Située à Rome, dans un avenir proche, où l’Italie est sur le point de quitter l’Union européenne, la fiction raconte l’histoire de quatre personnages confrontés à un événement sans précédent : la découverte du corps ensanglanté d’un mafieux avec, à ses côtés, une statuette en toc de la Vierge. Celle-ci pleure du sang. Des litres de sang.
Comment réagiriez-vous si un objet en plastique de deux kilos et demi venait à produire 90 litres de plasma par jour ? La question reste ouverte.
En Competition internationale « Séries TV », Il Miracolo sera présentée en Première Suisse. La projection sera suivie d’une conversation avec Niccolò Ammaniti.
Happy at Sea – Réal. Felix Herngren, SW, 2018
Présentée pour la première fois lors du GIFF 2018, il est évident que peu d’éléments sur la nouvelle série du réalisateur suédois Felix Herngren circulent dans le petit monde « séristique ».
Toutefois, la chronique vacancière des King, famille suédoise moyenne, saura nous faire rire, sourire et aimer.
Hors compétition, Happy at Sea sera présentée en Première Internationale.
Faits divers – Réal. Stéphane Lapointe, CAN, 2017
Elle aurait pu s’intituler « Miscellaneous News », mais, Canadienne, c’est avec un titre francisé que la série de Stéphane Lapointe nous raconte l’histoire d’un fermier et d’une banlieusarde retrouvés morts dans un champ.
En avançant dans l’enquête, ce sont plus de questions que de réponses que Constance Forest, la flic protagoniste, trouvera. Elle pourra compter sur l’aide de son partenaire, mais aussi des enquêteurs aux crimes majeurs venus spécialement de Montréal pour l’aider à élucider le crime.
Faits divers, avec ses personnages énigmatiques, son intrigue qui galvanise, son univers glauque et sa distribution en or, s’impose d’emblée comme une réussite. Une deuxième saison est déjà dans la boîte.
Hors compétition, Faits divers sera présentée en Première Internationale.
Patrick Melrose – Réal. Edward Berger, UK/USA, 2018
Patrick Melrose, minisérie de cinq épisodes mettant en vedette Benedict Cumberbatch (vu notamment dans Sherlock), a tout pour plaire : un pécule incroyable, un dandy toxicomane, et une sombre affaire de pédophilie, le tout sur fond de sadisme indescriptible.
Basée sur cinq romans écrits par Edward St Aubyn et sa propre histoire, la série entrelace méticuleusement le récit présent et passé. Un moyen infaillible de démontrer la puissance avec laquelle l’enfance peut façonner toute une existence.
Loin de rendre glamour la vie d’un riche toxicomane, Patrick Melrose est une production impitoyable et sensiblement métaphorique de bout en bout.
En Competition internationale « Séries TV », Patrick Melrose sera présentée en Première Suisse.
Slash vous fait gagner vos pass pour la « Serial Day & Night », le marathon séries du festival.
La 24e édition du GIFF se déroulera du 2 au 10 novembre 2018.
Infos et programme complet sur www.giff.ch.
Séries
Julien Doquin De Saint Preux raconte « Plectre », la nouvelle websérie de Couleur 3
Slash était au Bourg de Lausanne jeudi passé pour assister à l’avant-première de « Plectre », la toute première fiction de Couleur 3, coproduite avec Tolmao.
La soirée fut bon enfant et légère, à l’image de la « websérie avec des blagues dedans », signée par Valérie Paccaud et Julien Doquin De Saint Preux, les animateurs des Bras cassés, le talk-show de la chaîne. À la réalisation, Paul Walter, un autre camarade de la 3, et Malika Pellicioli à la production.
Le premier épisode de Plectre sort ce mardi 23 octobre à 20 heures, uniquement sur Facebook, YouTube et l’application Couleur 3. Six autres épisodes sont attendus, tous d’une durée de trois minutes.
Lors de la présentation, les quatre acolytes l’assurent, « il n’y a aucun propos injurieux dans ce que vous allez voir », donc pour les enthousiastes qui seraient déçus, on peut vous l’affirmer, la subtilité dans le contenu vaut largement le détour.
D’ailleurs, c’est au détour des toilettes que l’on croise Julien Doquin De Saint Preux, l’occasion de l’intercepter pour en savoir plus sur la nouvelle production.
Interview réalisée le 18 octobre 2018.
Slash : Plectre, ça parle de musique… Ça part de quoi ?
Julien Doquin De Saint Preux : Valérie, la coscénariste, Paul Walter, le réalisateur, et moi, on travaille à Couleur 3. Donc, oui, il y a un peu un pont avec la musique par rapport à la radio. Mais Malika Pellicioli, son boulot de base, est réalisatrice de film. On est tous copains, c’est assez évident lorsqu’on a eu l’opportunité de faire ça, ce n’est pas du copinage, mais simplement on avait très peu de temps et très peu de moyens. Il a donc fallu aller à l’essentiel. Tu appelles les gens que tu connais et qui ont les compétences pour le faire. On savait que ça allait être compliqué en termes d’agenda, mais on l’a fait.
Plectre, c’est huit jours de tournage et deux mois de montage…
Deux mois de montage, huit jours de tournage, trois semaines d’écriture, un bon mois de prépa’, sachant qu’en parallèle, pendant qu’on écrivait la fin avec Valérie, on préparait le tournage des premières scènes. Ça a commencé mi-mai et on est en octobre, déjà en train de le projeter. On a fait ça super vite, c’est rare et c’était super dense. Mais du coup, il y avait une énergie d’urgence qui était hyper cool.
Y a-t-il eu des tensions pendant le processus ?
On ne s’est pas fighter, on s’aime d’amour vraiment tous. Après, avec Valérie, on fonctionne à la tension, on se chamaille, parfois on se chamaille trop, mais on est vraiment ami dans la vie. On bosse ensemble pour tout. On écrit ensemble pour 26 minutes, ou maintenant 120 minutes [la nouvelle émission de Vincent Veillon et Vincent Kucholl, ndlr.]… Aussi pour la radio. On est toujours tendu, et je ne suis pas un mec forcément facile à vivre. Sur le tournage, j’ai pu être un peu chiant. Paul est « peace » et Valérie raconte toujours des conneries, ce qui adoucit le truc. On est complémentaires.
Quelle était l’impulsion derrière cette web-série ?
Nicolae Schiau, le chef d’antenne [de Couleur 3, ndlr.], sait que je faisais des vidéos avec Valérie pour 26 minutes. Il est venu me voir en me disant qu’il avait un petit reliquat de budget qu’il a réussi à dégager. Et ce genre d’opportunité est à saisir rapidement. J’ai toujours eu envie d’écrire pleins de trucs, donc en quelques jours je suis allé le voir pour faire une web-série : 7 épisodes, des vidéos de 3 minutes, mais sans avoir de scénario. Il a presque dit « OK », sans lire le scénario, parce qu’il nous fait déjà confiance et aussi parce qu’on était plein d’énergie. Il a lu le scénario qu’il a trouvé stupide au possible, puis il a dit « go ».
Donc vous avez créé du « du sérieux avec du bête » ou du « bête avec du sérieux », ça veut dire quoi ?
Ouais, c’est un peu compliqué… Si tu lis le scénario, ce sont des phrases très écrites. Notamment Lisa Perrio, la comédienne principale qui joue Shannon, a dû dire des trucs presque lourds dingues, tu vois ? Mais elle a dû les jouer sérieux. Sinon, en faisant trop, on serait tombé dans Les feux de l’amour et ça aurait été risible et pas terrible. On n’a pas eu de temps pour faire des répétitions. Parfois, les comédiens en faisant trop volontairement et c’était drôle. Et parfois, ils étaient super sérieux et ça marchait vraiment. Il n’y a pas de science exacte. Comme l’écriture est très bête, si tu le joues sérieux, y a un décalage qui est intéressant et c’est peut-être ce qui a marché.
Il y aura une suite ?
Je ne crois pas. Quand on a écrit Plectre, on n’a jamais pensé à ça. Ce serait con de faire deux fois la même chose. Ce n’est pas du tout une volonté de notre part de faire une saison 2. Ce qui marche c’est la découverte de cet esprit totalement tordu et si tu refais une saison avec le même esprit, la surprise ne marche plus.
Qu’est-ce que tu as à dire aux lecteurs de Slash ?
Très égoïstement, j’ai envie de leur dire : regardez par curiosité. C’est très très bête, c’est court – donc au pire des cas si vous n’aimez pas, vous vous êtes fait chier trois minutes. Si vous aimez, vous pouvez binger les autres… C’est un peu nul de dire « partagez », mais en réalité pour nous c’est le seul moyen de se faire connaître et de faire des choses ensemble. Et j’insiste là-dessus, je dis ça aussi aux gens de Slash Média : si vous avez une idée, ne serait-ce que la plus bête, mettez-vous ensemble, faites des trucs en collectif. Il faut créer des choses ensemble, deux c’est déjà plusieurs.
Prenons-en bonne note et attendons Plectre, qui arrive demain sur les réseaux de Couleur 3.
Dès le 23 octobre, retrouvez un épisode par jour sur YouTube et un épisode par semaine, tous les mardis à 20h, sur Facebook.