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Scène

The Comic Show, la nouvelle scène humoristique de Payerne

Capture : Facebook – The Comic Show

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« Vous verrez, le jour où vous aurez la 4G, le streaming et le Wi-Fi, vous serez beaucoup plus informés, Payerne ». Oui, peut-être, mais ça, ce n’est pas moi qui le dis… C’est Federico, l’un des neuf humoristes présents à cette première édition du Comic Show. The Comic Show, la nouvelle scène payernoise à destination des jeunes humoristes romands – eh oui, il y en a… Récit d’un drôle de 22 octobre.

À peine arrivé sur Payerne (VD), on se les gèle, mais je me sens heureux… Le public, amassé devant les portes encore closes du DLT, est jeune et cosmopolite. Entre deux « zyva couz’ », on peut, par-ci, par-là, entendre de l’albanais, de l’hébreu, de l’arabe, du peul… Bref, de quoi donner des sueurs froides (on en revient) à celles et ceux qui pensent que l’humour ne peut être compris de tous. Et c’est un peu le fil rouge de cette soirée : le multiculturalisme.

20 heures. Les portes s’ouvrent. L’ambiance est familiale. Les amis sont à la billetterie, les tatas à la buvette, les frangins deviennent placeurs… L’implication prend tellement d’ampleur que même les mamans du staff s’improvisent Jacques Martin – l’accent vaudois en plus : « Nos enfants sont formidables ! », « Quand on voit que nos petits évoluent de cette manière, c’est tout de même fort gratifiant, n’est-ce pas ? »… Évidemment, sous nos applaudissements.

Les mamans du staff. Oui, car, à la tête d’un projet si ambitieux, mais largement réussi, Carmine Biancaniello, 24 ans. Le jeune youtubeur lucensois, qui comptabilise quelque 5’400’000 vues sur sa chaîne, a décidé de sortir de sa chambre, dans le but de donner le micro à la relève du stand-up romand. « Ça manque vraiment en Suisse. Il y a pas mal de scènes sur Lausanne et Genève, mais dans ma région, il y a presque plus de vaches que d’habitants », me confiait-il, quelques jours avant l’événement. Avec lui, pour l’accompagner : 11 staffs, 9 humoristes, Biig Silva et sa troupe de danse, Academy of Nowhere, ainsi que la commune de Payerne.

21 heures. Le spectacle peut commencer. Pour chauffer l’assemblée, Dson Beats, DJ et performer live. À coups de We Will Rock You, en version beat-box, la salle fut électrisée en quelques minutes. Mais, ce n’était qu’une mise en bouche, car, pour faire les choses correctement, la team n’a pas hésité à user de fumigènes, lumières tamisées et danseurs. « Vous me voyez à travers toute cette fumée ? », commence Carmine, après quelques problèmes techniques. Oui, on te voit, et l’on rit déjà…

Puis, pendant plus de deux heures, s’enchaînent les humoristes de la nouvelle scène romande : BigSwiss, « le seul Afro-Suisse avec une tête d’Arabe » ; Kévin et le « comment parler aux enfants » ; Sami et son expérience du « laxatif pour aller “mieux” » ; Hugo et sa copine « Hola Chica » ; Karim, « l’algérien capable d’imiter l’accent vaudois comme personne, pour éviter les contrôles de police » ; Mehidin, le gars qui, comme son nom l’indique, « galère dans la vie » ; Philax et son « kiff pour les vieilles qui ont la peau aussi fripée qu’un raisin sec » ; Léon, qui vous demande, par pitié, chers parents, « de venir chercher vos gosses à l’heure, lorsqu’ils rentrent de colonies. Ça évitera de leur dire que vous êtes morts » et Federico, qui nous fait « un spectacle en un sketch », en nous réinterprétant les blockbusters à sa sauce… Un grand bravo à vous tous et l’on a hâte de venir vous soutenir pour la prochaine !

À la sortie du show, Carmine nous explique être particulièrement satisfait de cette soirée : « C’est vraiment génial ! C’est énormément d’organisation, mais ça en vaut la peine ! » Autour du cendrier, poignées de mains sincères, bises amicales et chaleur humaine. Qui est qui ? Ce n’est plus un problème, le rideau est baissé et chacun reprend sa route.

Le manteau sur les épaules, il est temps de retourner braver le froid. Des rires plein la tête, je rallume mon smartphone et… oh, qu’est-ce que… mais… c’est une barre de wi-fi ! Ah oui, c’est vrai. Payerne…

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Scène

Givrée, la programmation d’Antigel 2019

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La poétesse française Brigitte Fontaine se produira le samedi 16 février à l'Alhambra – © Tu Minh Tan
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Genève n’est jamais la même après l’annonce de la programmation d’Antigel, le festival du décloisonnement artistique depuis 2011. Ses programmateurs viennent de dévoiler son line-up qu’ils qualifient de « kaléidoscopique » avec pour mot d’ordre : « Shake Genève ».

Pour marquer son 10e anniversaire au coeur de l’hiver genevois, Antigel réserve une surprise de taille, le 22 juillet 2019 au Victoria Hall, à mi-chemin, jour pour jour, entre les deux éditions : la venue exceptionnelle du all-stars band The Good, the Bad and the Queen. Ce supergroupe mené avec brio par Damon Albarn (de Gorillaz et Blur) abrite également les musiciens de The Clash, The Verve et Fela Kuti.

Une affiche musicale renversante

Sur les versants musicaux encore, l’événement accroche à son line-up l’impétueuse Brigitte Fontaine et sa poésie dissidente, en concert à l’Alhambra, comme L’Or du Commun, qui se fera le porte-parole de la nouvelle scène rap belge. L’Alhambra, point névralgique du festival, accueillera également le rock céleste des Américains de Low ou encore la folk de « notre » star (inter)nationale, Sophie Hunger.

Ailleurs, au Chat Noir, à l’Usine ou à l’Abri sont attendus les dandys de Feu! Chatterton, le solitaire Brendan Perry et sa new wave, la soul d’Odette, le rock turc d’Altin Gün ainsi que les, désormais, monuments rap genevois Di-Meh, Slimka, Makala et compagnie pour célébrer la première décennie de leur label Colors Records.

Dans les églises, les fermes, les piscines et les plages (oui, oui), infinité d’autres artistes sont attendus. À l’image de la folk de Kristin Hersh et Old Sea Brigade, la psyché rock des Viagra Boys, le blues de J.S. Ondara, ou la country-soul d’Odetta Hartman.

Les arts vivants ne seront pas en reste

On entend déjà les trois coups. À Antigel, la musique n’est pas seule. Ses (pas si) lointains cousins, Danse et Théâtre, sont également chéris par les programmateurs de l’événement genevois. Pour exemple : la troupe helvétique Philippe Saire et sa production audacieuse, « Hocus Pocus », présentée sur la scène du Théâtre de Bordeaux de Saint-Genis-Pouilly (France).

Côté « théâtre dynamité », au Théâtre du Grütli, la compagnie Motus, avec « MDLSX » (pour Middlesex) nous contera des récits autobiographiques et citations littéraires, traversés par les musiques des Smiths, Buddy Holly ou Stromae ; un électrisant manifeste queer.

Enfin, pêle-mêle, les rendez-vous sont pris avec la Brésilienne Lia Rodrigues et ses danseurs, l’objet artistique non identifié, mélange fouillé de sons et d’images, Dear Ribaine, l’invitation au voyage de Yves-Noël Genod, ou la rencontre avec les 11 artistes résidants de l’Abri de Genève, Rodeo Banquise.

La compagnie Philippe Saire présentera « Hocus Pocus », le vendredi 11 et samedi 12 février au Théâtre de Bordeaux – © Philippe Weissbrodt

L’Afrique du Sud à l’honneur

Cette année signe la fin de l’aventure Grand central dans la Tour CFF, avant la destruction de celle-ci. Il fallait, alors, pléthore de DJs à la hauteur pour terminer en beauté. L’ouverture s’annonce chaleureuse avec deux stars de la house sud-africaine, Lakuti et Esa.

Un pays qui sera d’ailleurs mis à l’honneur lors d’une autre soirée intitulée « South Africa X Geneva one love ». « L’occasion de créer un pont entre la scène électro queer sud-africaine et genevoise et de mettre en avant des artistes qui transforment la société ici et là-bas », expliquent les organisateurs.

Infos, billetterie et line-up complet sur www.antigel.ch.
Le 9e Antigel se déroulera du 1er au 23 février 2019, dans divers lieux.

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Le M3, enfin sur les rails… dans la nouvelle revue du Théâtre Boulimie

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Il faudra attendre encore quelques années avant l’ouverture officielle du troisième métro lausannois, le M3. Mais pas de panique ! L’humoriste romand Blaise Bersinger et ses acolytes comédiens s’occupent de vous transporter dans les confins de l’actualité lausannoise et suisse en attendant, dans leur nouvelle revue, présentée au Théâtre Boulimie.

M3 – La nouvelle revue de Lausanne, un remake de la revue de Genève qui décortique l’actualité genevoise et suisse depuis plus de 120 ans ? Pas tellement. Après avoir été stand-upper à la dite revue en 2017, le co-animateur télé de Mauvaise Langue, Blaise Bersinger a découvert le monde de la revue de l’intérieur. Et c’est avec Sébastien Corthésy – producteur de spectacles, de contenus audiovisuels et metteur en scène – que l’idée d’importer ce concept à Lausanne, en le concoctant à leur sauce, est né.

« Moins vulgaire, moins raciste, moins xénophobe, moins cul : moins femmes avec des paillettes à moitié à poil et plus 2018 ».  En d’autres termes, Blaise souhaite remettre au goût du jour ce genre théâtral satirique qui associe sketchs, musique et danse, à commencer par le choix du titre : « On ne voulait pas appeler ça juste la revue de Lausanne parce qu’on voulait se démarquer de l’image a priori qui existe par rapport aux revues. On est dans un truc nouveau, moderne et en même temps typiquement lausannois », explique-t-il. Cette revue d’un nouveau genre, écrite et réalisée par Blaise Bersinger, Benjamin Décosterd et Sébastien Corthésy, en collaboration avec les autres comédiens, a été jouée pour la première fois vendredi passé, au Théâtre Boulimie, à Lausanne.

Bien que certaines ambitions aient dû être revues à la baisse pour des raisons budgétaires – notamment la possibilité d’avoir un groupe de musique live à chaque représentation – les financements privés ont permis au spectacle de voir le jour en gardant effets sonores, lumineux et musique originale. On constate également que quelques changements ont été apporté entre les premiers filages et l’avant-première. En effet, le public est part intégrante du spectacle, qui va donc connaitre des modifications, au fil des représentations, et jusqu’à sa fin.

Laura Guerrero, Simon Romand et Frédéric Gérard – © Louise Rossier

Traiter d’actualité par le biais de l’humour, avec des sketchs sur le deal de rue ou sur « No Billag », une façon de dénoncer des faits en douce ? « Je prends pas les choses dans cet ordre-là. J’aime faire rigoler les gens, c’est le but premier, et l’actualité se renouvelle constamment donc c’est plus facile, à mon sens, d’écrire dessus. Alors oui, ce que je trouve risible apparait dans le sketch et tu te fais rapidement une idée de mon opinion, mais le but n’est pas de rallier les gens à ma cause », raconte Blaise Bersinger.

Entre les sketchs sur les dix ans du M2, le match en coupe du monde Suisse-Serbie – qui a fini en polémique – ou les inondations de Lausanne, impossible pour les spectateurs de ne pas se sentir suisses mais surtout lausannois.  Durant une heure et demie, les musiques créées exclusivement pour la revue, ainsi que les chorégraphies et effets visuels, embarquent les spectateurs dans un univers où la bonne humeur est au rendez-vous, peu importe les sujets traités.

Après un an de travail d’arrache-pied et de sueur, le spectacle s’installe du 2 novembre au 8 décembre 2018 au Théâtre Boulimie. Angoissé à l’idée que les billets ne se vendent pas, Blaise me confie qu’il se rend de temps à autres sur la billetterie afin de voir la quantité de places encore disponibles et en est, « pour l’instant », rassuré…

Informations et billetterie sur le site du Théâtre Boulimie.

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