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Les cinq albums à écouter au moins une fois dans sa vie

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Les cinq albums que je vous propose aujourd’hui ont des influences multiples, de la soul au R&B, en passant par la pop, le rock et le hip-hop alternatif. Une sélection de cinq albums d’artistes talentueux, au style bien marqué, dont les projets bien construits proposent des sonorités et des mélodies variées. À (ré)écouter absolument.

« Nuit » de Jazzy Bazz 

© David Delaplace

Sorti en septembre 2018, le deuxième album solo du rappeur parisien Jazzy Bazz nous est envoyé avec son lot de surprises. Il rassemble divers artistes tels que Nekfeu – toujours aussi pertinent, notamment sur « Éternité » – Alpha Wann, Esso, Bonnie Banane, Sabrina Bellaouel, le musicien Lonely Band ou encore le producteur Monomite. C’est suite à  « P-Town » (2016) que Jazzy Bay offre à son public un nouvel album, introduit par le son « Crépuscule » qui donne plutôt bien le ton. L’auditeur est entraîné par cette intro aux vibes douces et mélancoliques, comme s’il s’agissait de la tombée de la nuit. Les sonorités sont similaires à une bande-son de film.

On retrouve des productions influencées par l’univers cinématographique comme celle de « Stalker »plutôt mystérieuse, presque oppressante, qui fait fortement penser au générique de la série « Stranger Things ». Le morceau « Minuit » (en 6e position) vient marquer la moitié du projet (composé de douze morceaux) et le dernier track, « Cinq heures du matin », le début d’un nouveau jour.

Chaque son tourne autour de la thématique de la nuit, évoquant insomnie, sentiments, amour, passion et volupté… Jazzy Bazz c’est l’élégance – paradoxale parfois avec ses punchlines crues – le calme et la sérénité, comme il l’avait bel et bien prouvé dans ses Rap Contenders, toujours un sourire en coin pour détruire ses adversaires : « J’peux te tuer avec le sourire comme le Joker ».

« Nothing was the same » de Drake 

©Kadir Nelson

Est-il encore nécessaire de le présenter ? « Nothing was the same », sorti en septembre 2013, est le troisième album studio du canadien Drake. On retrouve de nombreux morceaux devenus classiques et connus de tous, sans compter le fait que ce projet a fortement marqué la carrière de Drake. Beaucoup affirment que ce fût un tournant crucial dans la vie de l’artiste, passage auquel chaque grand rappeur fait face à un moment donné. Kanye West, Eminem ou encore Kendrick Lamar sont passés par là.

Plusieurs invités apparaissent sur les tracks : Jay Z, Majid Jordan, Sampha, 2 Chainz, Big Sean, Jhene Aiko et Detail. Drake amène une bonne dose de créativité avec des sons variés, aussi agressifs que doux. Il rappe, chante, influencé par la soul et la pop, tout en dégageant dans ses lyrics confiance en soi, introspection et honnêteté. Un morceau est accrocheur, « Pound Cake/Paris Morton (feat. Jay Z) », avec un beat devenu légendaire. Par la même occasion, Drake en a profité pour s’imposer – non plus comme un novice – mais comme un vrai boss : « Look, fuck all that “Happy to be here” shit that y’all want me on/I’m the big homie, they still be tryna lil bro me, dog »Ce fût l’album rap le plus vendu de 2013 et il encore très écouté de nos jours.

« Focus, pt. 2 » de Dimeh

© Aljerryno

C’est à la suite de « Focus, pt. 1 », sorti en mai 2017, que Di-Meh lance son deuxième projet le 10 mai 2018. Rappeur genevois, il est membre de la Superwack Clique et d’XTRM Boyz, rattachés au label Colors Records. De nombreux invités comme Varnish La Piscine (aka Pink Flamingo), Laylow, Roméo Elvis, Krisy et Rowjay débarquent en featuring sur l’EP.

Dans une interview pour RedBull, Di-Meh évoque le fait que son album traite également à sa manière d’une dimension politique : « Y’a des petits trucs politiques, par rapport à la traite des réfugiés, entre autres. Western Union parle d’Afrique et les gens concernés se reconnaîtront […] J’écoute surtout beaucoup de musiques qui ont un passé fort, un passé colonial. J’ai grandi avec des réfugiés, qui ont connu la guerre. ». Ce rappeur, très rapidement reconnaissable pour la folie voir-même la démence qu’il rejette sur scène en concert, seul ou en groupe, a la capacité de capter l’attention des auditeurs et apporte une variété de sonorités impressionnantes, sur cet album.

« Dans la légende » de PNL

©Fifou

PNL –  accronyme de Peace N’ Lovés – a sorti ce deuxième album incroyable en septembre 2016. Composé des deux frères N.O.S et Ademo, le duo a vraiment ce truc en plus un peu inexplicable, qui réussit à provoquer chez une grande partie des auditeurs un même sentiment. Cette touche de mélancolie, grâce à des prods planantes et au mastering maîtrisé, te fait un peu bader quand tu écoutes leurs sons… C’est sans compter la qualité visuelle de leurs clips, tournés dans les quatre coins du monde. Le format mi série, mi court métrage, a le don de garder en haleine leur public. Grâce à leur musique vraiment addictive, PNL entretient un lien très fort avec leur communauté, qu’il nomme « QLF », soit Que La Famille.

Autant dire que le duo nourrit un certain mystère, voir une légende, grâce à la discrétion dont ils font preuve. Une seule interview a été donnée à The Fader. Les frères semblent vouloir se tenir à distance des médias, car ils considèrent qu’ils peuvent se montrer plutôt fourbes. Notamment, dépeindre des clichés en stigmatisant certaines communautés dans leurs reportages, puis accourir vers ces mêmes communautés pour des interviews lorsque le succès et la popularité sont là. Ce qui est indéniable, c’est qu’on a affaire à de véritables businessmen.

« 17 » de XXXTentacion

© Xxxtentacion

Ce premier album a été une très grande surprise. Habituellement déchaîné et extrême dans sa musique, XxxTentacion a su étonner le public avec des sons beaucoup plus posés et sincères. Effectivement, XxxTentacion a déclaré qu’il était destiné « aux dépressifs, aux disparus », soit un sujet bien plus sérieux. C’était sa façon à lui de partager son état d’esprit au travers de la musique. On retrouve également un featuring avec Trippie Redd.

Dans cet album, XxxTentacion chante et prouve ses capacités vocales, avec un grain de voix authentique sur des instrus calmes, mélancoliques et douces, tout en se confessant. L’enregistrement est plutôt particulier, il joue avec la qualité du son ce qui donne à l’album un aspect très véridique et naturel.

Pourquoi « 17 » ? Car le rappeur avait prévu de mourir à dix-huit ans. Ce nombre est censé se rapporter à sa dernière année sur Terre. L’album est reposant et on comprend plutôt vite qu’il est capable de vraies performances vocales. Les nuances et la profondeur du personnage controversé qu’il a pu incarner dévoilent une autre facette du défunt artiste.

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Playlist

Woodstock en 15 lives emblématiques

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Le 18 août 1969, Jimmy Hendrix est venu clôturer le festival. – © Michael Lang / Henry Diltz
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Il y a 50 ans, du 15 au 18 août 1969, Woodstock transportait 450 000 personnes sur la colline de Bethel, dans l’état de New York. Retour sur l’événement majeur de la culture hippie des années 1960, au travers de quinze lives enregistrés sur le festival.

Que de belles choses vécues sur les terres du vieux Max Yasgur, à la mi-août de l’an 1969. Malgré la boue, les overdoses, deux naissances, quatre fausses couches et de nombreux problèmes techniques et logistiques, l’Histoire retiendra un événement de la contre-culture sans pareil, fait «de flower power, de paix et de combats». «Trois jours sans voir un gratte-ciel ou un feu rouge», promet le festival. En masse, le fruit du baby boom se retrouve pour quatre jours et quatre nuits de débauches collectives.

Au milieu des promesses utopistes des organisateurs de l’événement culturel et contestataire, les concerts joués sur la colline de Bethel, devant 450 000 âmes estimées, procurent, encore aujourd’hui, cinquante ans plus tard, des sentiments de haute volée. Parmi les trente-deux artistes programmés : Joe Cocker, Jimi Hendrix, les Who, Ravi Shankar ou Santana.

Véritable accélérateur de carrière pour ces désormais pontes de l’industrie du disque, Woodstock a notamment offert des prestations improbables faisant, par exemple, se produire Richie Havens en remplacement du groupe Sweetwater, bloqué dans la circulation. Il donnera sept rappels et, après deux heures de concert, alors à court de chansons, le New-Yorkais improvise sur l’air gospel Motherless Child et Freedom deviendra l’un des hymnes du festival.

Quelques heures plus tard, alors enceinte de son fils, Gabriel Harris, Joan Baez, tout comme Ravi Shankar, Creedence Clearwater Revival et Joe Cocker, joue douze titres sous une pluie battante. Le lendemain, les rockeurs de Grateful Dead sont pénalisés par des problèmes techniques. Ils diront par la suite qu’il s’agit du «pire concert qu’ils n’aient jamais donné».

Sur quatre jours de festival, quelque 295 morceaux, dont l’emblématique réinterprétation de l’hymne national américain d’Hendrix ou le Ball and Chain fumant d’une prêtresse de la «soul psychédélique» nommée Janis Joplin, ont été joués devant le demi-million de spectateurs présent. Monument de l’anticapitalisme pacifiste, tant musical que sociétal, Woodstock n’en a pas fini de nous faire frémir.


Tracklist

  1. Richie Havens Freedom
  2. Sweetwater – My Crystal Spider
  3. Sly and the Family Stone – (I Want To Take You) Higher
  4. Joan Baez – One Day at a Time
  5. Bert Sommer – Jennifer
  6. Tim Hardin – If I Were A Carpenter
  7. Santana – Soul Sacrifice
  8. Ravi Shankar – Evening Raga
  9. Arlo Guthrie – Coming Into Los Angeles
  10. The Who – My Generation
  11. Quill – Waitin’ For You
  12. Janis Joplin – Ball and Chain
  13. Canned Heat – A Change is Gonna Come
  14. Joe Cocker – Let’s Go Get Stoned
  15. Jimi Hendrix – The Star Spangled

Playlist en tête d’article.

Sélection musicale de Malick Touré-Reinhard.

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Concerts

Au Paléo, Docteur Chedid et Mister M

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© Paléo / Ludwig Wallendorff
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Mercredi soir, le multi-instrumentiste, véritable showman, a fait de la Grande Scène de Paléo son royaume.

Au Paléo, mercredi soir, on y a vu un vrai concert de M. Avec du grand Matthieu Chedid dedans. «Un véritable spectacle son et lumière», comme diraient les producteurs influents de la décennie passée.

Tout seul dans l’arène

Quelques notes acides à la guitare et une entrée en scène faite de «ah», de «ouh» et de «mh» qui lui sont propres. M est là, vit, le manteau blanc, les santiags or et l’allure survoltée.

Derrière lui, Chedid. Poète. Comme son père, Louis. Comme sa grand-mère, Andrée. Comme lui-même, Matthieu, découvert, timidement égocentrique, dans les notes du Baptême.

L’un a quarante-sept printemps, l’autre vingt-deux. L’un regarde les autres, l’autre se regarde lui. Une seule chose les rassemble : tous deux ont ce besoin irrépréhensible de partager la musique. Celle d’hier et d’aujourd’hui. Peut-être même de demain.

Devant le parterre de la plaine de l’Asse, il dit «aime», M. Il s’aime, M. Si bien qu’il en supprime ses musiciens ; remplacés par des automates. Un pour chaque instrument. Une batterie loquace, une autre plus austère, la folie d’un vieux piano et la fiabilité pérenne de moult autres androïdes.

© KEYSTONE / Salvatore Di Nolfi

Coiffé-décoiffé

Mais dans le monde de Matthieu, le son n’est pas seul. Non, ici et là, l’image, la mise-en-scène et les artifices y ont une place de choix. Au milieu de six changements de costumes et de onze guitares, M se réapproprie «son» Paléo au travers de lumières hypnotiques, de ses coiffes impeccables et d’un culte du moi altruiste.

Avec un final composé de Machistador et de Bal de Bamako, Docteur Chedid et Mister M s’effacent presque, laissant la place aux techniciens de la Grande Scène. Ainsi, pendant près de vingt-cinq minutes, la «Golden Team» s’épuise dans une battle de danse.

Dans la lumière écarlate du plateau, Matthieu disparaît, on ne sait trop comment. Quelques instants avant M, qui lui, mimant une fusée, s’enfonce dans les coulisses du festival nyonnais. Messieurs, merci.


Le 44e Paléo Festival se déroule du 23 au 28 juillet 2019, à Nyon. Infos, bourse au billets et programme complet sur www.paleo.ch. 

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