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Des joies d’aller pratiquer un sport d’été en hiver

© Slash Média / Ludovic Hürlimann

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Avant toute chose, Giulio (qui a accepté de m’initier au stand-up paddle) annonce la couleur : « Il y aura des vents jusqu’à une quarantaine de kilomètres-heure, il faudra qu’on reste au bord ». Je grelottais déjà. J’ai eu l’innocente idée d’aller faire un tour de paddle avec lui, alors que nous étions fin octobre. C’est lorsqu’il m’a prévenu qu’il fallait que je mette une combinaison – sous risque d’hydrocution – que je me suis rendu compte que ce ne serait pas une agréable et reposante balade lémanique. Le regret arrivait petit à petit.

C’est la passion qui anime Giulio, 15 ans, pour ce que je considérais à la base comme une activité de touriste, qui m’a donné l’envie d’aller faire un tour sur ces planches. Dans le bus, déjà, il enchaînait les grands gestes pour m’expliquer le mouvement qu’il fallait adopter en compétition (oui, il y a des compétitions de paddle). Et il n’était jamais à court d’explications.

J’ai commencé à sentir réellement le froid, dans le vestiaire, pendant que nous nous changions. J’ai, alors, pris conscience que ce ne serait vraiment pas une partie de plaisir. Giulio prépara le matériel, me donna un gilet de sauvetage et m’emmena sur la grille qui nous donnait accès au lac. Pendant l’attente, le vent me giflait les joues et le bout de mes orteils commençait à geler. N’osant pas toucher cette eau annoncée à une dizaine de degrés, j’ai finalement pris mon courage à deux mains et j’ai plongé. Un froid glacial m’a enveloppé et je me suis mis à geindre, attirant le regard des passants.

Je suis sorti de l’eau et ai enfourché  ma planche. Giulio me conseilla de me mettre à genou. Nous nous éloignions du bord quand j’ai senti le ridicule m’envahir. J’étais donc en position de prière sur ma planche, parvenant à peine à tenir dessus, voyant Giulio debout manœuvrant comme s’il faisait ça depuis qu’il est né. Je ne contrôlais pas mes déplacements, ma planche était maîtresse et moi, j’espérais, toujours à genoux, ne pas chuter dans cette maudite eau. Je pouvais percevoir l’inquiétude (confirmée plus tard) sur le visage de Giulio.

C’est lors d’un festival d’activités nautiques que Giulio a pu accéder à un club : « J’allais faire du paddle tous les jours et Hakim Dridah [champion suisse de stand-up paddle, ndlr.] m’a vu. Il m’a dit que les jeunes motivés par ce sport étaient rares et il m’a permis d’entrer au club. J’ai eu de la chance parce qu’il ne proposait normalement plus de nouvelles inscriptions. » Giulio va maintenant s’entraîner tout l’hiver pour pouvoir participer à des compétitions dès l’été prochain. Son adhésion lui permet d’aller « paddler » quand il le souhaite sans avoir à acheter ou louer du matériel. Il paie une cotisation pour cela : « Et c’est bien moins cher que si je louais ou achetais mon matériel » précise-t-il.

Après les explications et conseils de Giulio, je suis parvenu à me tenir sur ma planche et à me déplacer à peu près correctement. Mais lorsque nous commencions à nous éloigner, le vent s’est mis à souffler. S’en est alors suivi une scène d’une bonne dizaine de minutes où je tentais par tous les efforts du monde de rejoindre un poteau auquel je m’agripperais si je parvenais à l’atteindre. J’avais beau me débattre du mieux que je le pouvais, je restais sur place et Giulio multipliais les efforts en tentant de me pousser vers le bord. Finalement, le vent a cessé et j’ai pu aller m’accrocher à ce poteau qui représenta pendant quelques secondes ce que j’avais de plus cher au monde. « Je te propose qu’on aille à un endroit où il y a moins de vent. Tu pourras peut-être te mettre debout et le risque de partir vers le large sera moindre » m’a alors proposé Giulio. J’ai accepté sans aucune hésitation, délaissant ce poteau rouge que j’avais tant aimé.

Pendant le chemin, la brise soufflait et mes mains commençaient à me faire souffrir sérieusement. Je me mis à penser à tout et n’importe quoi, commençant par Johnny et son « Allumer le feu ». Je tentais ensuite de me convaincre grâce à Piaf qui, elle, au moins, ne regrette rien et j’insultais Louise Attaque qui voulait m’emmener au vent.

Le paysage était magnifique. Le soleil laissait dandiner son reflet sur l’eau, les Alpes, masses sombres et imposantes étaient recouvertes d’un voile nuageux. Nous pouvions percevoir le port d’Ouchy et quelques bateaux « Belle Époque », des merveilles. Le cadre était somptueux, dommage qu’il ait fait si froid.

Nous sommes enfin arrivés à ce « spot » sans vent que Giulio m’avait promis. En plus d’être plus calme, la profondeur y était aussi moindre. J’ai alors pu m’entraîner à des manœuvres certes basiques, mais tout de même satisfaisantes lorsqu’on les réussi. Une fois à l’aise, j’ai tenté de me mettre debout. Après une manoeuvre bien plus compliquée à réaliser qu’il n’y paraît, je me suis retrouvé deux pieds sur ma planche, à tanguer dangereusement. Mais j’ai réussi à ne pas chuter et, mieux encore, à me maintenir sans trop de difficulté.

J’ai éprouvé moins de difficulté au retour même si le vent, les vagues et le froid m’ont fait souffrir. Une fois rentré, je me suis précipité sur mon linge me repassant le film de cette expérience. Giulio m’apprit par la suite que nous avions, durant notre tumultueux parcours, navigué moins de… 900 mètres. Des joies d’aller pratiquer un sport d’été en hiver.

Toutes les photos sont de Ludovic Hürlimann.

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Yadlo, le festival qui mouille la chemise

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© Droits réservés / Yadlo 2018
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Du 12 au 14 juillet, la plage de Préverenges se transformera en île paradisiaque pour accueillir la cinquième édition du festival Yadlo.

Sentez donc l’odeur du rhum arrangé, imaginez-vous découvrir une nouvelle île inexplorée et ressentez les rythmes du reggae, du calypso, de la salsa et du merengue. «Le désir d’exotisme qui anime tout le monde à l’approche de l’été est au cœur de l’offre variée de l’événement.», explique Maxime Gervasi, porte-parole du Yadlo.

Oui, cette année à Yadlo, c’est du côté des Caraïbes qu’on nous emmène. Là où les couleurs chaudes du soleil couchant se fondent dans l’ambiance festive des nuits endiablées. Du 12 au 14 juillet, la plage de Préverenges se transformera en île paradisiaque pour accueillir la cinquième édition du festival de la région morgienne.

«Mouille ton corps, arrose ton esprit !»

Yadlo est le nouveau festival prévengeois, associant activités aquatiques, plaisirs de la plage et festivités nocturnes, le tout dans une ambiance pittoresque et dépaysante. Cette année, c’est sous la bannière «Mouille ton corps, arrose ton esprit !» que se retrouveront les 8 500 festivaliers attendus sur les trois jours de l’événement.

Plus que jamais, Yadlo souhaite se placer comme un événement éco-responsable. Que ce soit dans l’origine des produits qui sortent du bar – presque tous exclusivement suisses – ou dans la gestion des déchets et la volonté de limiter au maximum le plastique, les organisateurs souhaitent se positionner toujours un peu plus comme «un événement modèle en la matière».

Activités pour toutes et tous

Sur la base d’un sondage réalisé l’an passé, l’association Yadlo a décidé d’élargir son panel d’activités. Un escape room sur un voilier, un trampoline flottant, une initiation à l’aviron, ou encore un coin enfants avec un bateau pirate gonflable, sont quelques-unes des nouvelles prestations proposées.

«Toutefois, les activités classiques de Yadlo, celles qui ont fait sa renommée, seront toujours présentes, rassure Maxime Gervasi. Ainsi, la fameuse Silent Party du vendredi soir aura bien lieu». Des tests de stand up paddle, kayaks et initiations à la plongée, au yoga et au «SUP yoga» (il s’agit bien de faire du yoga sur un paddle) seront également de la partie.

L’édition 2018 du Yadlo a mobilisé quelque 140 bénévoles. – © DR / Yadlo 2018

Après l’effort, le réconfort

Pour se remettre de ces nombreuses activités, Yadlo proposera plusieurs foodtrucks, des dégustations le vendredi et le samedi soir et une activité gourmande le dimanche autour de la cuisine jamaïcaine.

Pour couronner le tout, une série de concerts est prévue le samedi soir et une scène ouverte, pour mettre en avant les stars émergentes de la région, est programée le dimanche. Maxime Gervasi ajoute : «Notre nouvelle scène accueillera des groupes de la région comme : le duo Marzella, le trio Marquise, et le DJ Dr.Fad-R qui est champion suisse de djiing».


La 5e édition du Yadlo se déroulera du 12 au 14 juillet 2019, à Préverenges. Programme complet sur www.yadlo.ch.

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Le juillet de La Dérivée : vinyles, nuits magiques et ciné-vélo

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© Pauline Stauffer
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La rédaction de Slash vous dissèque la programmation de La Dérivée en ce mois de juillet.

Il fait toujours aussi chaud au lieu éphémère de rencontre, d’accueil et d’animation qu’est La Dérivée d’Yverdon. Heureusement, les arbres du Quai de Nogent amènent un peu de fraîcheur à l’endroit et dépaysent toujours autant.

Deuxième mois qui commence pour le projet social et culturel de l’Association ICI. Partenaire de cet événement, Slash vous décortique le programme de ce mois de juillet, fait, entre autres, de musique, de nourriture, de magie ou encore de cinéma.

Musiques gustatives

C’est pour une quatrième semaine musicale que les dix programmateurs de La Dérivée ont opté, en ce début juillet. Sous les feux de la rampe et les étranges mais pittoresques structures boisées qui constituent ce lieu éphémère, le rock francophone du Lausannois Maxence Léonard ouvrira la porte à la pop indé de la vaudoise Ella Soto.

Entre mille et une notes, un programme riche en découvertes gastronomiques et alimentaires, avec notamment un dimanche 7 juillet consacré aux plantes sauvages comestibles, à l’agriculture alternative et à la confection de fajitas.

Nuits magiques

La semaine suivante, les podcasteurs de Radio Maupasse poseront leurs valises, quatre jours durant, afin de questionner, aux côtés du public de La Dérivée, l’existence potentielle d’un «monde invisible».

Tandis que le 13 juillet, l’association ICI ainsi que la designer Felicitas Dagostin proposeront la construction d’un dôme, permettant, peut-être, d’accueillir la scénariste yverdonnoise Marie Romanens, qui se fera la Catherine Lara d’un soir avec sa «Nuit Magique».

Vinyles industriels

Au milieu du mois de juillet, l’espace associatif démarrera sa sixième semaine avec une soirée messages, avant de laisser place le 20 juillet à la Lausannoise Sophie Siffert, qui viendra présenter à La Dérivée le design industriel.

Le lendemain, Ben Denton proposera une initiation au mixage de vinyles, préambule à «Une femme seule», performance racontant le quotidien d’une jeune femme au foyer dans les années 70, en Italie. Sombre, drôle et révélateur, ce monologue, interprété par l’actrice Anouk Werro, nous donnera certainement des envies de révolution.

Ciné-vélo

Enfin, sur les derniers jours du septième mois de l’année, La Dérivée se mettra aux deux roues, avec une semaine consacrée aux vélos. Le 27 juillet, par exemple, Jonas Vuille, Grégory Bovet, Blaise et Luca Mathys nous permettront de réparer nos vieilles bicyclettes.

Et puis, le dimanche 28 juillet, au milieu de l’électro chill de Yanneck et Charlouze ou d’une initiation à la grimpe, La Dérivée projettera, toujours en extérieur, Wadjda, premier long-métrage dramatique de la réalisatrice saoudienne Haifaa Al-Mansour.


La 3e édition de La Dérivée se déroulera du 13 juin au 7 septembre 2019, à Yverdon. Programme complet sur www.laderivee.ch.

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