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Entre gilets jaunes et COP24, une dualité sociale

Stop aux taxes, stop au réchauffement climatique, un dilemme cornélien – © F. Scheiber / SIPA

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L’actualité de ces derniers jours est brûlante. D’un côté, la France vit une insurrection populaire rassemblée sous le mouvement des « gilets jaunes ». De l’autre côté, la Pologne, et plus particulièrement la ville de Katowice, accueillait la 24e conférence de l’ONU sur le climat, la COP24. En analysant la base de ces deux événements, deux initiatives antagoniques sont au cœur du débat. Explications et commentaire.

Les gilets jaunes défraient la chronique. Entre violences, déprédations et chaos complet, la révolte populaire prend de plus en plus l’expression d’une colère générale, trop longtemps cantonnée au silence. Mais en revenant à la base de ce mouvement, on remarque que les revendications principales concernaient principalement la hausse du prix du carburant. Des blocages routiers, pour la plupart pacifiques, furent et sont au centre de l’action. La hausse a déjà été annulée, suite à la tournure des événements. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et la situation s’est envenimée. Les inégalités sociales, la chute du pouvoir d’achat, une élite politique qui ne représente pas le peuple, tous les sujets sensibles se rassemblent en une seule manifestation. La colère gronde et se généralise. Emmanuel « Manu » Macron est sorti, lundi, de son silence. Que les pauvres se rassurent, ils auront 100 euros de plus en percevant le SMIC, sans que les employeurs aient à mettre la main à la poche. D’où sortira cet argent, personne ne le sait. Mais le plus important reste que le Président « comprend » cette colère. Bien sûr.

© YANN CASTANIER/HANS LUCAS/AFP

Katowice, capitale du climat

À un peu plus de mille kilomètres de la capitale française, à Katowice en Pologne, le sujet est bien différent. Comment sauver notre planète ? Une des solutions souvent mises sur la table est l’ajout de taxes sur les carburants afin de soutenir les énergies renouvelables. La 24e conférence de l’ONU sur le climat s’est déroulée du 3 au 9 décembre. Discret, ce rassemblement international passe quelque peu aux oubliettes médiatiques. La faute notamment à une actualité obnubilée par nos voisins français et par un G20 qui s’est déroulé en Argentine, rassemblant les politiciens les plus influents de notre monde. Mais pas seulement. La COP24 a vécu, malheureusement, dans l’ombre de l’exposition médiatique qu’avait suscitée sa grande sœur, numéro 21, en 2015, à Paris. Le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris n’a pas aidé non plus.

Les espoirs de transition écologique d’une envergure mondiale s’amenuisent au fil du temps. Trump et Bolsonaro et leur politique conservatrice, une Chine incontrôlable dans ses émissions de gaz à effet de serre, une année 2018 aux températures record, le pessimisme écologique ne doit pourtant pas être un des fondements de notre futur à nous, la génération qui en payera le lourd tribut.

Pendant la COP24, Greta Thunberg, jeune Suédoise de 15 ans, manifeste devant le parlement de son pays pour que son gouvernement respecte l’accord de Paris. – © HANNA FRANZEN/EPA/MAXPPP

Stop aux taxes, stop au réchauffement, un dilemme cornélien

Chaque chose remise dans son contexte, il faut bien admettre qu’on ne peut pas blâmer les Français pour leurs revendications. Il est également difficile de mettre ces deux événements dans le même panier. Mais la question a le mérite d’être posée. L’accord de Paris tablait sur une hausse limitée à 2 degrés, idéalement 1,5, par rapport à l’époque pré-industrielle. À l’heure actuelle, la planète Terre se dirige vers un réchauffement de 3 degrés. Que peut-on donc faire pour endiguer cette bombe à retardement qu’est notre climat, si personne ne veut payer le prix ?

Chaque personne se doit de réfléchir à ses propres actions. Mais c’est également le rôle de la politique de permettre un changement de comportement, de mentalité, sans que les principaux déficitaires soient ceux qui peinent, à la fin de chaque mois, à boucler leurs comptes.

Pendant ce temps, le Conseil National de notre chère patrie helvétique se réunissait lundi de la semaine passée pour discuter d’une éventuelle hausse du prix du carburant pouvant aller jusqu’à 20 ct/litre. Pas de gilet jaune « made in Switzerland » à l’horizon, pour l’instant. Quoique, samedi, à Berne, à Genève et dans d’autres villes, des rassemblements ont eu lieu pour … exhorter le parlement à ne pas affaiblir la loi sur le CO2 et à agir pour la planète. Chacun son combat, mais nous avons quelque chose en commun: notre Terre.

Des marches pour le climat ont eu lieu samedi dans plusieurs villes de Suisse, réunissant plusieurs milliers de personnes, comme ici à Genève – © Keystone/ATS

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Yadlo, le festival qui mouille la chemise

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© Droits réservés / Yadlo 2018
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Du 12 au 14 juillet, la plage de Préverenges se transformera en île paradisiaque pour accueillir la cinquième édition du festival Yadlo.

Sentez donc l’odeur du rhum arrangé, imaginez-vous découvrir une nouvelle île inexplorée et ressentez les rythmes du reggae, du calypso, de la salsa et du merengue. «Le désir d’exotisme qui anime tout le monde à l’approche de l’été est au cœur de l’offre variée de l’événement.», explique Maxime Gervasi, porte-parole du Yadlo.

Oui, cette année à Yadlo, c’est du côté des Caraïbes qu’on nous emmène. Là où les couleurs chaudes du soleil couchant se fondent dans l’ambiance festive des nuits endiablées. Du 12 au 14 juillet, la plage de Préverenges se transformera en île paradisiaque pour accueillir la cinquième édition du festival de la région morgienne.

«Mouille ton corps, arrose ton esprit !»

Yadlo est le nouveau festival prévengeois, associant activités aquatiques, plaisirs de la plage et festivités nocturnes, le tout dans une ambiance pittoresque et dépaysante. Cette année, c’est sous la bannière «Mouille ton corps, arrose ton esprit !» que se retrouveront les 8 500 festivaliers attendus sur les trois jours de l’événement.

Plus que jamais, Yadlo souhaite se placer comme un événement éco-responsable. Que ce soit dans l’origine des produits qui sortent du bar – presque tous exclusivement suisses – ou dans la gestion des déchets et la volonté de limiter au maximum le plastique, les organisateurs souhaitent se positionner toujours un peu plus comme «un événement modèle en la matière».

Activités pour toutes et tous

Sur la base d’un sondage réalisé l’an passé, l’association Yadlo a décidé d’élargir son panel d’activités. Un escape room sur un voilier, un trampoline flottant, une initiation à l’aviron, ou encore un coin enfants avec un bateau pirate gonflable, sont quelques-unes des nouvelles prestations proposées.

«Toutefois, les activités classiques de Yadlo, celles qui ont fait sa renommée, seront toujours présentes, rassure Maxime Gervasi. Ainsi, la fameuse Silent Party du vendredi soir aura bien lieu». Des tests de stand up paddle, kayaks et initiations à la plongée, au yoga et au «SUP yoga» (il s’agit bien de faire du yoga sur un paddle) seront également de la partie.

L’édition 2018 du Yadlo a mobilisé quelque 140 bénévoles. – © DR / Yadlo 2018

Après l’effort, le réconfort

Pour se remettre de ces nombreuses activités, Yadlo proposera plusieurs foodtrucks, des dégustations le vendredi et le samedi soir et une activité gourmande le dimanche autour de la cuisine jamaïcaine.

Pour couronner le tout, une série de concerts est prévue le samedi soir et une scène ouverte, pour mettre en avant les stars émergentes de la région, est programée le dimanche. Maxime Gervasi ajoute : «Notre nouvelle scène accueillera des groupes de la région comme : le duo Marzella, le trio Marquise, et le DJ Dr.Fad-R qui est champion suisse de djiing».


La 5e édition du Yadlo se déroulera du 12 au 14 juillet 2019, à Préverenges. Programme complet sur www.yadlo.ch.

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Ceci pourrait être l’article d’une femme*

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Le 14 juin 1991 a eu lieu la première "Grève des femmes*" – Image : Keystone
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Aujourd’hui, partout en Suisse a lieu la «Grève des femmes*». Sensible à la cause, Slash Média se fait porte-voix du manifeste rédigé en décembre 2018 par les Collectifs romands pour la grève féministe et des femmes.

Un peu partout dans le monde, nous assistons à un renouveau des mouvements féministes : #metoo a contribué à diffuser et libérer la parole des femmes* et, grâce aux réseaux sociaux, a eu un écho planétaire.

En Suisse aussi, le sexisme, les inégalités et les violences à l’encontre des femmes* persistent, malgré un discours politiquement correct sur l’égalité et bien que l’égalité soit inscrite dans la Constitution fédérale depuis 1981.

«Les femmes bras croisés, le pays perd pied !»

Au pays de la prétendue paix du travail, les femmes ont déjà fait une grève qui a mobilisé 500’000 personnes ! C’était le 14 juin 1991, dix ans après l’entrée en vigueur de l’article constitutionnel sur l’égalité. Ce jour-là, les femmes ont croisé les bras : la grève a eu lieu non seulement sur les lieux de travail, mais aussi dans les foyers, où elles ont arrêté de faire le ménage, ont suspendu leurs balais aux fenêtres, n’ont pas cuisiné ni pris en charge les enfants.

La grève des femmes de 1991 avait surpris tout le monde. Un immense élan vers l’égalité avait secoué le pays : nous avons depuis lors obtenu des résultats concrets comme une Loi fédérale sur l’égalité entre femmes et hommes, un congé maternité, le splitting et le bonus éducatif dans l’AVS, la solution dite des délais en matière d’avortement, des mesures de lutte contre les violences domestiques.

Aujourd’hui, nous avons besoin d’un nouvel élan ! Le 22 septembre 2018, 20’000 femmes* et hommes solidaires ont manifesté à Berne pour l’égalité et contre les discriminations. Le début d’une mobilisation que nous voulons poursuivre jusqu’à la grève féministe et des femmes* le 14 juin 2019 !

L’égalité stagne : les femmes* se mobilisent !

Nous sommes toutes exposées au sexisme, aux discriminations, aux stéréotypes et aux violences, sur le lieu de travail, à la maison ou dans la rue. Mais nous savons que des oppressions spécifiques basées sur l’appartenance de race, de classe ou sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre se combinent, si bien que certaines d’entre nous peuvent subir des discriminations multiples. Faire vivre la solidarité entre les femmes* du monde entier, c’est un des objectifs de notre grève.

Fortes de nos diversités, nous refusons toute instrumentalisation de nos luttes, notamment à des fins racistes. Nous revendiquons le droit de vivre libres dans une société qui garantit des droits égaux pour toutes*.

Durant ces vingt dernières années, nous avons assisté à la montée des politiques néolibérales: les services publics ont été remis en cause, les prestations ont été réduites, des secteurs comme la santé ont été soumis à la logique marchande, les conditions de travail et de retraite ont été péjorées. L’économie capitaliste veut maximiser les profits au détriment de l’être humain et de l’équilibre écologique. Les femmes* sont les premières à en souffrir en tant que travailleuses précaires, migrantes ou encore mères, souvent seules responsables du foyer et des enfants.

Comme le disent les Islandaises: «Ne changeons pas les femmes, changeons la société !». Car l’égalité ne peut se réaliser dans un monde où seul compte l’argent, mais nécessite de construire une société où ce qui compte est le respect et le bien-être de chaque être humain.

Un mois avant la journée de la “Grève des femmes*”, des actions ont eu lieu dans toute la Suisse. Ici, à Genève – DR

Le 14 juin 2019, nous nous mettrons en grève sur nos lieux de travail, dans nos foyers et nous occuperons l’espace public

Parce que nous en avons assez des inégalités salariales et des discriminations dans le monde du travail. Parce que nous voulons des rentes qui nous permettent de vivre dignement. Parce que nous voulons que le travail domestique, éducatif et de soins soit reconnu et partagé, de même que la charge mentale. Parce que nous nous épuisons à travailler, nous voulons réduire le temps de travail. Parce que le travail éducatif et de soins doit être une préoccupation collective. Parce que nous revendiquons la liberté de nos choix en matière de sexualité et d’identité de genre. Parce que notre corps nous appartient, nous exigeons d’être respectées et libres de nos choix. Parce que nous refusons la violence sexiste, homophobe et transphobe, nous restons debout ! Parce que nous voulons que la honte change de camp.

Parce que lorsque nous venons d’ailleurs, nous vivons de multiples discriminations. Parce que le droit d’asile est un droit fondamental, nous demandons le droit de rester, lorsque nos vies sont en danger. Parce que l’école est le reflet de la société patriarcale, elle renforce les divisions et les hiérarchies fondées sur le sexe. Parce que nous voulons des cours d’éducation sexuelle qui parlent de notre corps, du plaisir et de la diversité sexuelle. Parce que les espaces relationnels doivent devenir des lieux d’échange et de respect réciproque. Parce que nous vivons dans une société qui véhicule des représentations stéréotypées de «la femme».

Parce que nous, actrices culturelles, sommes trop souvent peu considérées et reconnues. Parce que les institutions ont été conçues sur un modèle patriarcal et de classe dans lequel nous n’apparaissons qu’en incise. Parce que nous sommes solidaires avec les femmes du monde entier. Parce que nous voulons vivre dans une société solidaire sans racisme, sans sexisme, sans homophobie et sans transphobie.

Pour toutes ces raisons et d’autres encore, nous ferons grève le 14 juin 2019 !


La «Grève des femmes*» a lieu le 14 juin 2019 dans toute la Suisse – www.frauenstreik2019.ch.

Femme* : toute personne qui n’est pas un homme cisgenre (soit un homme qui se reconnaît dans le genre qui lui a été assigné à la naissance).

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