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“Dixit”, l’hommage du Ballet à Béjart

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La dernière création du Béjart Ballet, « Dixit », en collaboration avec Marc Hollogne, est jouée à Beaulieu (Lausanne). En hommage au défunt chorégraphe, la vie et l’histoire du Ballet sont racontées sur scène, mêlant danse, théâtre et cinéma.

Le spectacle s’ouvre sur la projection d’une cuisine. On y voit une femme qui finit de mettre la table, avant d’appeler ses enfants. C’est le début du voyage. On retourne d’abord dans l’enfance de Maurice Béjart grâce au cinéma ; avant de retrouver Maurice, cette fois jeune adulte, en chair et en os, incarné par le danseur Mattia Galiotto, sans oublier la voix du regretté danseur, qui retentit dans la salle grâce à des extrait d’interviews de Patrick Ferla, principalement. À travers les images et animations projetées sur d’immenses écrans, les interventions de divers personnages et chorégraphies ont permis de retracer la vie du chorégraphe, ses réflexions, ses interrogations, son regard sur les arts ou ses sources d’inspiration.

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C’est grâce à une collaboration avec Marc Hollogne, inventeur du cinéma-théâtre, qui a imaginé la mise en scène, que toute cette interaction avec les écrans a pu avoir lieu. À peine sorti de l’adolescence, Marc Hollogne a déclaré vouloir créer un théâtre qui ne puisse plus se passer du cinéma, en faisant « interagir des acteurs en chair et en os avec leurs partenaires filmés et projetés sur un écran de cinéma ». Un précurseur dans son genre. Mais cette fois-ci, les acteurs sont remplacés par des danseurs. Et le mélange, qui peut paraître surprenant, sublime au final, les mouvements des interprètes, amène une nouvelle manière d’apprécier la danse.

Il faut en effet relever le soin apporté à la mise en scène, qui est particulièrement esthétique. Les jeux de lumière sont impressionnants et les interactions entre projections et danseurs étonnantes. Cependant, le risque de s’y perdre est important. Il faut du temps pour entrer dans le pièce et arriver à apprécier les jeux entre projections, voix, danse et théâtre. Celui-ci, justement, est très présent dans la première partie du spectacle, sans grand intérêt. Un long dialogue sur les liens entre danse et théâtre a lieu entre une caricature d’un personnage de théâtre, joué par Marc Hollogne, projeté sur un écran, et le jeune Maurice, toujours sur scène. Pourquoi se détourner du théâtre ? Les mots ne sont-ils pas la meilleure manière de raconter des histoires ou d’exprimer des sentiments ? La danse peut-elle avoir un rôle similaire ? Des questions cruciales et passionnantes, qui malheureusement sont desservies par un discours un peu cliché, presque mal écrit, qui tombe dans une caricature qui dessert la réflexion initiale. Dommage.

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Mais finalement, on se laisse emporter dans ce récit qui nous en met – littéralement – plein les yeux et au fur et à mesure, les chorégraphies ramènent la danse sur scène. On savoure ainsi une variation de Roméo et Juliette, juste sublime, et le duo iconique Elisabet Ros et Julien Favreau, qui nous font oublier les écrans. Puis, les chorégraphies s’enchaînent, laissant place à celles de Gil Roman. Un autre style, des musiques différentes, qui amènent un nouveau volet au spectacle, tout comme ils ont amené un nouveau souffle au ballet, en restant dans une continuité et une cohérence avec le travail de Maurice Béjart.

« Dixit » se pose donc comme un hommage très réussi et plutôt novateur, alliant technologie et chorégraphies, mais qui s’éloigne peut-être un peu de l’essentiel : la danse, qui n’a pas besoin de tant d’artifices.

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Scène

Givrée, la programmation d’Antigel 2019

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La poétesse française Brigitte Fontaine se produira le samedi 16 février à l'Alhambra – © Tu Minh Tan
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Genève n’est jamais la même après l’annonce de la programmation d’Antigel, le festival du décloisonnement artistique depuis 2011. Ses programmateurs viennent de dévoiler son line-up qu’ils qualifient de « kaléidoscopique » avec pour mot d’ordre : « Shake Genève ».

Pour marquer son 10e anniversaire au coeur de l’hiver genevois, Antigel réserve une surprise de taille, le 22 juillet 2019 au Victoria Hall, à mi-chemin, jour pour jour, entre les deux éditions : la venue exceptionnelle du all-stars band The Good, the Bad and the Queen. Ce supergroupe mené avec brio par Damon Albarn (de Gorillaz et Blur) abrite également les musiciens de The Clash, The Verve et Fela Kuti.

Une affiche musicale renversante

Sur les versants musicaux encore, l’événement accroche à son line-up l’impétueuse Brigitte Fontaine et sa poésie dissidente, en concert à l’Alhambra, comme L’Or du Commun, qui se fera le porte-parole de la nouvelle scène rap belge. L’Alhambra, point névralgique du festival, accueillera également le rock céleste des Américains de Low ou encore la folk de « notre » star (inter)nationale, Sophie Hunger.

Ailleurs, au Chat Noir, à l’Usine ou à l’Abri sont attendus les dandys de Feu! Chatterton, le solitaire Brendan Perry et sa new wave, la soul d’Odette, le rock turc d’Altin Gün ainsi que les, désormais, monuments rap genevois Di-Meh, Slimka, Makala et compagnie pour célébrer la première décennie de leur label Colors Records.

Dans les églises, les fermes, les piscines et les plages (oui, oui), infinité d’autres artistes sont attendus. À l’image de la folk de Kristin Hersh et Old Sea Brigade, la psyché rock des Viagra Boys, le blues de J.S. Ondara, ou la country-soul d’Odetta Hartman.

Les arts vivants ne seront pas en reste

On entend déjà les trois coups. À Antigel, la musique n’est pas seule. Ses (pas si) lointains cousins, Danse et Théâtre, sont également chéris par les programmateurs de l’événement genevois. Pour exemple : la troupe helvétique Philippe Saire et sa production audacieuse, « Hocus Pocus », présentée sur la scène du Théâtre de Bordeaux de Saint-Genis-Pouilly (France).

Côté « théâtre dynamité », au Théâtre du Grütli, la compagnie Motus, avec « MDLSX » (pour Middlesex) nous contera des récits autobiographiques et citations littéraires, traversés par les musiques des Smiths, Buddy Holly ou Stromae ; un électrisant manifeste queer.

Enfin, pêle-mêle, les rendez-vous sont pris avec la Brésilienne Lia Rodrigues et ses danseurs, l’objet artistique non identifié, mélange fouillé de sons et d’images, Dear Ribaine, l’invitation au voyage de Yves-Noël Genod, ou la rencontre avec les 11 artistes résidants de l’Abri de Genève, Rodeo Banquise.

La compagnie Philippe Saire présentera « Hocus Pocus », le vendredi 11 et samedi 12 février au Théâtre de Bordeaux – © Philippe Weissbrodt

L’Afrique du Sud à l’honneur

Cette année signe la fin de l’aventure Grand central dans la Tour CFF, avant la destruction de celle-ci. Il fallait, alors, pléthore de DJs à la hauteur pour terminer en beauté. L’ouverture s’annonce chaleureuse avec deux stars de la house sud-africaine, Lakuti et Esa.

Un pays qui sera d’ailleurs mis à l’honneur lors d’une autre soirée intitulée « South Africa X Geneva one love ». « L’occasion de créer un pont entre la scène électro queer sud-africaine et genevoise et de mettre en avant des artistes qui transforment la société ici et là-bas », expliquent les organisateurs.

Infos, billetterie et line-up complet sur www.antigel.ch.
Le 9e Antigel se déroulera du 1er au 23 février 2019, dans divers lieux.

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Scène

Le M3, enfin sur les rails… dans la nouvelle revue du Théâtre Boulimie

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Il faudra attendre encore quelques années avant l’ouverture officielle du troisième métro lausannois, le M3. Mais pas de panique ! L’humoriste romand Blaise Bersinger et ses acolytes comédiens s’occupent de vous transporter dans les confins de l’actualité lausannoise et suisse en attendant, dans leur nouvelle revue, présentée au Théâtre Boulimie.

M3 – La nouvelle revue de Lausanne, un remake de la revue de Genève qui décortique l’actualité genevoise et suisse depuis plus de 120 ans ? Pas tellement. Après avoir été stand-upper à la dite revue en 2017, le co-animateur télé de Mauvaise Langue, Blaise Bersinger a découvert le monde de la revue de l’intérieur. Et c’est avec Sébastien Corthésy – producteur de spectacles, de contenus audiovisuels et metteur en scène – que l’idée d’importer ce concept à Lausanne, en le concoctant à leur sauce, est né.

« Moins vulgaire, moins raciste, moins xénophobe, moins cul : moins femmes avec des paillettes à moitié à poil et plus 2018 ».  En d’autres termes, Blaise souhaite remettre au goût du jour ce genre théâtral satirique qui associe sketchs, musique et danse, à commencer par le choix du titre : « On ne voulait pas appeler ça juste la revue de Lausanne parce qu’on voulait se démarquer de l’image a priori qui existe par rapport aux revues. On est dans un truc nouveau, moderne et en même temps typiquement lausannois », explique-t-il. Cette revue d’un nouveau genre, écrite et réalisée par Blaise Bersinger, Benjamin Décosterd et Sébastien Corthésy, en collaboration avec les autres comédiens, a été jouée pour la première fois vendredi passé, au Théâtre Boulimie, à Lausanne.

Bien que certaines ambitions aient dû être revues à la baisse pour des raisons budgétaires – notamment la possibilité d’avoir un groupe de musique live à chaque représentation – les financements privés ont permis au spectacle de voir le jour en gardant effets sonores, lumineux et musique originale. On constate également que quelques changements ont été apporté entre les premiers filages et l’avant-première. En effet, le public est part intégrante du spectacle, qui va donc connaitre des modifications, au fil des représentations, et jusqu’à sa fin.

Laura Guerrero, Simon Romand et Frédéric Gérard – © Louise Rossier

Traiter d’actualité par le biais de l’humour, avec des sketchs sur le deal de rue ou sur « No Billag », une façon de dénoncer des faits en douce ? « Je prends pas les choses dans cet ordre-là. J’aime faire rigoler les gens, c’est le but premier, et l’actualité se renouvelle constamment donc c’est plus facile, à mon sens, d’écrire dessus. Alors oui, ce que je trouve risible apparait dans le sketch et tu te fais rapidement une idée de mon opinion, mais le but n’est pas de rallier les gens à ma cause », raconte Blaise Bersinger.

Entre les sketchs sur les dix ans du M2, le match en coupe du monde Suisse-Serbie – qui a fini en polémique – ou les inondations de Lausanne, impossible pour les spectateurs de ne pas se sentir suisses mais surtout lausannois.  Durant une heure et demie, les musiques créées exclusivement pour la revue, ainsi que les chorégraphies et effets visuels, embarquent les spectateurs dans un univers où la bonne humeur est au rendez-vous, peu importe les sujets traités.

Après un an de travail d’arrache-pied et de sueur, le spectacle s’installe du 2 novembre au 8 décembre 2018 au Théâtre Boulimie. Angoissé à l’idée que les billets ne se vendent pas, Blaise me confie qu’il se rend de temps à autres sur la billetterie afin de voir la quantité de places encore disponibles et en est, « pour l’instant », rassuré…

Informations et billetterie sur le site du Théâtre Boulimie.

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