Repérages
Depeche Mode, OrelSan, Bigflo & Oli, MGMT… Le Paléo Festival balance sa programmation
Depeche Mode, Gorillaz, The Killers, Indochine, OrelSan, Lenny Kravitz, Suprême NTM, Jamel Debbouze, Nekfeu, Jain, Bigflo & Oli, MGMT, Kaleo, Emir Kusturica, Nina Kraviz, Vianney, Eddy de Pretto, entre grands noms et découvertes percutantes, l’affiche du 43e Paléo Festival est placée sous le signe des flamboiements rock, hip-hop, chanson, pop, électro et métissés.
« On a compté. 83.6% des artistes présents cette année ne sont jamais venus à Paléo », affirme Daniel Rossellat, l’emblématique directeur du festival, en conférence de presse. Malgré cela, l’organisation ne promet pas de gros changements. Simplement « quelques ingrédients dosés différemment ».
Entre têtes d’affiche et révélations percutantes
Le festival signe une programmation qualifiée « d’éclatante et qui s’affranchit des frontières ». L’édition 2018 s’ouvrira ainsi sur de grands noms avec Depeche Mode, qui déversera sa new wave, The Killers et les hybrides hip-hop, pop, électro de Gorillaz, mené par Damon Albarn. Indochine et Lenny Kravitz enflammeront eux aussi la Grande Scène de leurs tubes intemporels.
Du gros rap, mamène
C’est indéniable, qu’il soit suisse, américain ou encore belge, le rap est en plein boum. Et pour son 43e line-up, Paléo exploite le filon. Beaucoup. Le hip-hop occupera cette année une place de choix avec les fers de lance du rap hexagonal Suprême NTM et les phénomènes OrelSan, Bigflo & Oli ou encore Nekfeu. La nouvelle génération sera représentée avec les textes incisifs de Little Simz, l’univers provoc’ et politiquement (très) incorrect de Lorenzo, le flow hypnotique de Roméo Elvis ou l’esprit do it yourself de Rilès. La scène locale ne sera pas en reste avec le hip-hop aux subtiles influences reggae-soul de Danitsa, les trois bêtes de scènes Makala, Slimka et Di-Meh – qui forment le XTRM Tour – ou la sensation d’Outre-Sarine S.O.S, qui fera tomber les barrières du Röstigraben grâce à sa prodigieuse énergie.
Solide, comme un rock
Sur le versant rock, les guitares et les rythmiques mastodontes de Black Rebel Motorcycle Club entraînent la relève dans son sillage. Au premier rang, on découvre IDLES – qui ressuscite l’âme punk de Bristol –, le gospel post-punk viscéral d’Algiers, le math rock énervé de Lysistrata, le blues-rock géothermique de Kaleo ou la country soul solaire de Nathaniel Rateliff. Le trip se fera psychédélique et multicolore avec MGMT, Django Django ou Superorganism, élégamment sensuel avec Warhaus ou irradiant avec la pop mélodique de Declan Mc Kenna, Charlotte Cardin et Loïc Nottet.
Odysée électro
L’odyssée électro débute avec LA figure incontournable de la techno Nina Kraviz, les variations et la frappe de Bicep ou la deep-house addictive de Feder. Le voyage se poursuit, tantôt exotique avec les sons tropicaux de FOU!, tantôt hypnotique avec les nappes sonores planantes de Hungry 5 feat. Worakls, N’to & Joachim Pastor. Il se pare finalement d’obscurité avec la techno sombre et froide d’Arnaud Rebotini ou d’Opuswerk.
En français, s’il vous plaît
Les hymnes contestataires de Bernard Lavilliers et les chansons sensibles de Vianney ouvrent la voie à une scène francophone diversifiée à souhait, représentée par la fine plume rock des dandys Feu! Chatterton, les mélodies irrésistibles de Claudio Capéo et la pop espiègle d’Angèle. Après un détour grisant par la désinvolture 80’s avec Vendredi sur Mer, la langue française fera l’objet d’une exploration musicale avec la prose ciselée du jeune prodige Eddy de Pretto ou les textes empreints d’une nostalgie sophistiquée de Clara Luciani.
Et sinon
Le périple nous guidera à travers un festival de métissages : la furieuse fusion de pop et de groove de Jain, la brigade punko-balkanique d’Emir Kusturica, l’inclassifiable accordéoniste Mario Batkovic ou les voix chaudes enveloppées d’invocations yoruba d’Ibeyi. L’ambiance se fera brûlante avec la transe afro-punk de Tshegue et les démonstrations électro extatiques de KOKOKO!. Havana meets Kingston proposera un rendez-vous où rumba, salsa et son cubano se conjugueront avec le reggae, le dub ou le dancehall de la Jamaïque. L’étoile montante Jahneration et les prophètes de la scène américaine SOJA feront groover Paléo à coup de roots fédérateur.
Jamel Debbouze, grand roi de l’impro, empereur flex du stand-up, fêtera son grand retour sur scène avec une toute nouvelle création. Ce sera « Maintenant ou Jamel » à Paléo.
À noter également que le traditionnel Village du Monde mettra le cap cette année sur l’Europe du Sud.
La billetterie ouvrira le mercredi 28 mars 2018, à midi.
Infos et line-up complet sur www.paleo.ch.
Le 43e Paléo Festival se déroulera du 17 au 22 juillet 2018, à Nyon.
Repérages
À voir : “Angry”, le clip dystopique de Yael Miller
Après une belle aventure à la tête du groupe Orioxy, la chanteuse Yael Miller ouvre une nouvelle page avec son premier album «00-08» sur lequel figure le titre Angry, dont le clip, réalisé par la vaudoise Mei Fa Tan, sort aujourd’hui.
Dans un monde proche du nôtre, on déballe en laboratoire une jeune fille, sous les traits de la comédienne sino-brésilienne Isabela de Moraes Evangelista, pour en faire le visage de diverses marques. Manipulée, façonnée selon les désirs du marketing, elle est usée jusqu’à l’épuisement, puis disposée et remplacée, dans une boucle sans fin et sans issue.
À l’aide d’une réalisation épurée et directe, Mei Fa Tan, récompensée aux Journées de Soleure pour ses précédents travaux, nous plonge dans cet univers étrange mais pourtant familier.
Le titre aborde les émotions qui peuvent prendre le dessus sur la vie, ces voix qui nous hantent et nous paralysent. Il parle aussi de l’acceptation de vivre avec notre sensibilité et de comment la transcender.
La collaboration artistique et humaine entre Yael Miller et Mei Fa Tan questionne, ainsi notre rapport à la consommation et au corps des femmes.
«00-08» est à retrouver sur toutes les plateformes de téléchargement légal – yaelmillermusic.com
Artistes
5 groupes suisses à découvrir ou redécouvrir
Le milieu musical suisse regorge de talents. Pour bien commencer cette année 2019, Slash vous fait découvrir ou redécouvrir cinq groupes ou artistes à écouter absolument. Un mélange de styles, du nouveau et du connu : un joli melting-pot rien que pour vos oreilles.
Giant Papaya
Le groupe lausannois Giant Papaya est formé par deux rappeurs ayant déjà travaillé individuellement (Big Friendly Giant et Grand Papa Tra). En anglais, ils balancent leur flow avec une petite touche groovy. Leur premier album en duo, «Juice», promet beaucoup !
Giant Papaya sera en concert le 19 janvier 2019 au «Week-end Rap & Trap III» du Nouveau Monde de Fribourg.
Petit Navire
Leur premier EP «Bali» a tout de même été signé sous le label de l’artiste belge Lost Frequencies, Found Frequencies. Le duo Petit Navire, composé de Gaston et Adam, se définit comme lausannois, ville de leur rencontre. Actuellement, les deux jeunes finissent une collaboration avec le producteur barcelonais Yall.
Submaryne
Rien qu’en écoutant le titre «Bali», on a l’impression de se retrouver sur une plage, en été, un cocktail à la main. Les sonorités estivales sont encore sublimées par la sublime voix de Submaryne, jeune chanteuse lausannoise. L’artiste a sorti en 2018 son premier album « Encore », dans lequel plusieurs reprises vous feront revisiter des classiques comme « Hit Sale » de Therapie Taxi ou « Junebug » de Robert Francis.
La Gale
Karine Guignard, alias La Gale, produit un rap engagé. La Lausannoise ose mélanger quelques sonorités rock ou orientales. Elle distille ses punchlines avec une aisance déconcertante.
Director
Le groupe fribourgeois continue son ascension dans le monde du rock suisse. Formé par cinq potes (Hugo, Luca, Raphaël, Mattia et Blaise), Director jouera notamment aux Hivernales de Nyon et compte bien faire bouger le public avec son indie rock déroutant.
Director sera en concert le 9 février 2019 au Ned Club de Montreux, puis Le 28 février 2019 au festival Les Hivernales de Nyon.