Écoutez les dix morceaux que l’on retiendra de 2016
Une année, ça s’en va et ça revient, comme une chanson populaire. La tête dans le bac, qu’elle soit bonne ou mauvaise, on la vit, puis, 365 jours plus tard, la pendule de l’entrée s’arrête sur minuit, et l’on passe à autre chose ; « Excellente année ! Elle ne pourra être que meilleur ».
Comme si les attentats, les guerres et la bêtise humaine ne suffisaient pas (abstraction faite de Bob Dylan à la Littérature), en 2016, la Faucheuse est venue nous reprendre les Icônes de l’Échappatoire, celle que l’on appelle plus traditionnellement : La Musique. Pourtant, elle, reste bien vivante. Hallelujah.
Oxmo Puccino – Oui je
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Il a beau enchaîner les assonances depuis bientôt 22 ans, chaque titre d’Oxmo Puccino reste une éblouissante réussite. « À cause d’un pouvoir de faire rimer n’importe quoi, j’fais gaffe à ne pas devenir un vieux porte-voix…» Sans risque. A 42 ans, « Black Jacques Brel » dévoile, en effet, de nouveaux missiles sonores, comme le confirme son dernier album, La Voix lactée, sorti fin 2015, mais aussi son single, Oui je, paru, lui, cette année. Comme un retour aux sources, grâce à son clip, l’artiste nous emmène en terres niçoises.
Jain – Makeba
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Un coup de soleil, un coup de je t’aime. À défaut d’être une (Richard) Cocciante, Jain est le quotient (sans reste) de la musique commerciale et de celle plus savante. 24 ans. 24 ans, c’est le temps qu’il aura fallu à Jeanne Galice pour parcourir le monde. Elle y trouve, d’ailleurs, certaines de ses influences et son goût pour les mélodies dansantes. Zanaka, son premier album déjà double disque de platine, est un véritable univers, autant sur le plan graphique qu’auditif. Ooohe.
The Frightnrs – Nothing More To Say
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Kingston, milieu des années 60 ? Presque. New York, 2016. La relève de Prince Buster (également parti cette année) est assurée, avec The Frightnrs. Bien que très furtif à l’époque – qualifié même de « transition » par certains –, le Rocksteady, avec entre autres Nothing More To Say, a, apparemment, de très beaux jours devant lui. L’album éponyme a de quoi mettre le fyah à tout Wolf [individu arborant des dreadlocks sans adhérer à la philosophie rasta, ndlr.].
Alicia Keys – Blended Family (What You Do For Love) ft. A$AP Rocky
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C’est un album sans fard, pour la chanteuse qui, paraît-il, ne se maquille plus. HERE. Ici est de retour Alicia, quatre ans après Girl on Fire. Loin du format « Auto-Tune » de 2012, la trentenaire nous propose quelque chose de beaucoup plus intimiste, comme elle a déjà su le faire, d’ailleurs. « Je ne veux plus me couvrir. Ni mon visage, ni mon esprit, ni mon âme […] Rien. », annonçait-elle, il y a quelques semaines, sur son compte Instagram. Gros coup de com’ ou sincère confession, pour ce sixième album ? Peu importe, on l’écoute volontiers.
Leonard Cohen – You Want It Darker
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« I’m ready, my lord ». Il aura fallu 17 jours pour que l’appel soit entendu. Cohen s’en est allé. La voix, reconnaissable entre mille, n’est plus. L’inégalable plume non plus. Le légendaire Fedora est resté, et restera, dans la penderie. You Want It Darker, le titre, l’album. Comme un testament. Celui bien préparé ; sans obligation, sans secret de famille. Seuls les synthés et choristes continueront à résonner au loin, comme pour ne jamais oublier. Eh Leonard ! Merci… et chapeau.
The Lemon Twigs – As Long As We’re Together
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Les Beatles ? Les Beach Boys ? Foxygen ? Peut-être les trois en même temps, finalement. Un univers lunaire, presque ressemblant au clip désertique proposé par le quatuor américain, The Lemon Twigs, découvert en 2014. De la batterie à 5 ans, de la guitare à 7, des rôles dans des comédies musicales à Broadway ou encore dans des séries télé ; de véritables touche-à-tout. Avec Do Hollywood, leur premier album studio, le groupe nous a beaucoup fait rire.
David Bowie – Lazarus
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Lui aussi s’en est allé, il y a déjà un an. Comme ultime succès, David nous laisse Blackstar★ et son titre phare, Lazarus. Sombre et sobre, le vingt-sixième et dernier album studio de David Bowie, sorti mondialement le 8 janvier 2016, date du soixante-neuvième anniversaire de l’artiste, deux jours avant sa mort, est un réel au revoir. Contrairement à Lazare, lui n’est pas revenu, mais nous laisse un répertoire impressionnant et transcendant.
Sia – The Greatest
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Écouter Sia, c’est un peu comme remonter une vieille boîte à musique (car, elle nous rappelle notre enfance) ; on le fait, sans l’assumer totalement. Sia est un véritable mystère, son nouvel album encore plus. This Is Acting est un ensemble de chansons écrites par la chanteuse elle-même, à l’origine pour d’autres artistes, qui ne les ont finalement pas retenues. Hommage à la fusillade d’Orlando de juin dernier, The Greatest est une belle et poignante chanson.
PNL – Naha
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Allez. Les frères de PNL, juste pour le plaisir de les détester. « Je sors des mots de merde, et tu me payes, payes, payes, payes ». Ouais, c’est exactement ça. Mais, merci d’être là. Parfois, on se sent tellement impuissant, face à toutes ces horreurs, que votre simple bêtise permet d’extérioriser le reste. Plus de 440 millions de vues, 10 « fils de p*** »/minutes, deux types mélangeant (vraies) tenues sportswears et (faux) sacs Louis Vuitton, à qui l’on a envie de crier « Bescherelle »… C’est certain les gars, vous êtes Dans la légende.
Michel Delpech – Quand j’étais chanteur
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Finir en douceur. En français. Titre peu récent, mais, impossible de ne pas rendre hommage à celui qui était bien Chez Laurette, Michel Delpech. Parti cette année, lui aussi – vous allez nous créer d’improbables supergroupes [groupes formés de musiciens ayant déjà acquis une certaine notoriété, ndlr.], là-haut. « J’comprends plus grand-chose, aujourd’hui, mais j’entends quand même des choses que j’aime et ça distrait ma vie » !
Playlist
Woodstock en 15 lives emblématiques
Il y a 50 ans, du 15 au 18 août 1969, Woodstock transportait 450 000 personnes sur la colline de Bethel, dans l’état de New York. Retour sur l’événement majeur de la culture hippie des années 1960, au travers de quinze lives enregistrés sur le festival.
Que de belles choses vécues sur les terres du vieux Max Yasgur, à la mi-août de l’an 1969. Malgré la boue, les overdoses, deux naissances, quatre fausses couches et de nombreux problèmes techniques et logistiques, l’Histoire retiendra un événement de la contre-culture sans pareil, fait «de flower power, de paix et de combats». «Trois jours sans voir un gratte-ciel ou un feu rouge», promet le festival. En masse, le fruit du baby boom se retrouve pour quatre jours et quatre nuits de débauches collectives.
Au milieu des promesses utopistes des organisateurs de l’événement culturel et contestataire, les concerts joués sur la colline de Bethel, devant 450 000 âmes estimées, procurent, encore aujourd’hui, cinquante ans plus tard, des sentiments de haute volée. Parmi les trente-deux artistes programmés : Joe Cocker, Jimi Hendrix, les Who, Ravi Shankar ou Santana.
Véritable accélérateur de carrière pour ces désormais pontes de l’industrie du disque, Woodstock a notamment offert des prestations improbables faisant, par exemple, se produire Richie Havens en remplacement du groupe Sweetwater, bloqué dans la circulation. Il donnera sept rappels et, après deux heures de concert, alors à court de chansons, le New-Yorkais improvise sur l’air gospel Motherless Child et Freedom deviendra l’un des hymnes du festival.
Quelques heures plus tard, alors enceinte de son fils, Gabriel Harris, Joan Baez, tout comme Ravi Shankar, Creedence Clearwater Revival et Joe Cocker, joue douze titres sous une pluie battante. Le lendemain, les rockeurs de Grateful Dead sont pénalisés par des problèmes techniques. Ils diront par la suite qu’il s’agit du «pire concert qu’ils n’aient jamais donné».
Sur quatre jours de festival, quelque 295 morceaux, dont l’emblématique réinterprétation de l’hymne national américain d’Hendrix ou le Ball and Chain fumant d’une prêtresse de la «soul psychédélique» nommée Janis Joplin, ont été joués devant le demi-million de spectateurs présent. Monument de l’anticapitalisme pacifiste, tant musical que sociétal, Woodstock n’en a pas fini de nous faire frémir.
Tracklist
- Richie Havens – Freedom
- Sweetwater – My Crystal Spider
- Sly and the Family Stone – (I Want To Take You) Higher
- Joan Baez – One Day at a Time
- Bert Sommer – Jennifer
- Tim Hardin – If I Were A Carpenter
- Santana – Soul Sacrifice
- Ravi Shankar – Evening Raga
- Arlo Guthrie – Coming Into Los Angeles
- The Who – My Generation
- Quill – Waitin’ For You
- Janis Joplin – Ball and Chain
- Canned Heat – A Change is Gonna Come
- Joe Cocker – Let’s Go Get Stoned
- Jimi Hendrix – The Star Spangled
Playlist en tête d’article.
Sélection musicale de Malick Touré-Reinhard.
Playlist
La playlist de Slash pour souffler en révisant
Deux fois par an, une fois par semestre, la méprisable période des «exams» a de quoi faire trembler le Dalaï-lama qui est en chaque universitaire. Quitter les rangs pour les bancs, la rédaction de Slash vous propose 60 titres, choisis spécialement pour souffler en révisant. Inspirez. Expirez. Paniquez (?).
Tracklist
- Pink Floyd – Another Brick In The Wall
- Katerine – La banane
- Alicia Keys – If I Ain’t Got You
- Her – Five Minutes
- Eddy de Pretto – Normal
- Jain – So Peaceful
- Protoje – Resist Not Evil
- Stupeflip – The Antidote
- George Benson – Give Me The Night
- Angèle, Roméo Elvis – Tout oublier
- Le Dé – Triple bicéphale
- Jason Derulo, Ivorrie, Forma, Charlie Roe – Colors
- James TW – Say Love
- Sébastien Tellier – La ritournelle
- Hollie Cook – Angel Fire
- Sean Paul, David Guetta, Becky G – Mad Love
- Denny White – Carried Away
- Chantel Jeffries, Offset, Vory – Wait
- King Princess – 1950
- Coldplay – Adventure Of A Lifetime
- Bob Marley & The Wailers – Exodus
- Vanessa Paradis, Benjamin Biolay – Pas besoin de permis
- Chris Isaak – Wicked Game
- The Blaze – Territory
- You Man – Birdcage
- French 79 – Between the Buttons
- Gene Lawrence – Feel Like Making Love
- Petit Biscuit – Palms
- Birdy Nam Nam – Abesses
- Metronomy – The Look
- Serge Gainsbourg – Le poinçonneur des Lilas
- Michael Jackson – Workin’ Day and Night
- Jack White – Corporation
- Eminem – The Real Slim Shady
- Men At Work – Down Under
- John Lennon – Working Class Hero (version 2010)
- Britney Spears – Work B**ch
- Doc Gyneco – Ça va aller
- Mick Jagger – Let’s Work
- Jean Dujardin et L’Orchestre Oriental – Bambino
- Tshegue – Survivor
- Lomepal – 70
- Téléphone – Argent trop cher
- Danitsa – Captain
- Electric Guest, Devil Di Dakta – Oh Devil
- Michel Sardou – En chantant
- Joséphine Baker – Sympathique (Je ne veux pas travailler)
- Henri Salvador – Le travail c’est la santé
- The Beatles – A Hard Day’s Night
- La Chanson du Dimanche – Comme un lundi
- Charles Aznavour – Je m’voyais déjà
- Booba, Trade Union, Rudy – Au bout des rêves
- Motivés – Motivés, le chant des partisans
- Mister V – Demain
- Zebda – Je crois que ça va pas être possible
- Gilbert Bécaud – Et maintenant
- Black M – Mme Pavoshko
- Serge Reggiani – Le prof
- Jacques Brel – Rosa
Playlist en tête d’article.