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On a rencontré MattRach, mélomane et surdoué

© MattRach

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Depuis plus de dix ans, Mathieu Rachmajda, plus connu sous le pseudonyme de MattRach, publie des covers, guitare en main, sur la toile. Ses vidéos cumulent des millions de vues et son groupe, ATMOSPHERES, commence à parcourir de nombreux festivals. Voici l’interview d’un guitariste de génie, véritable modèle d’une génération de musiciens en herbe qui le découvrait presque en même temps que YouTube.

Salut Mathieu. Tu pourrais te présenter pour ceux qui ne te connaîtraient pas encore ?

Salut ! Je suis un YouTuber musicien et mon pseudo c’est MattRach. Mon instrument de prédilection est la guitare, mais j’aime tâter tout ce qui fait du bruit. Je fais des covers et des compos chez moi, dans mon home-studio, et j’en fais des vidéos que je poste régulièrement sur ma chaîne depuis plus de 10 ans maintenant.

Est-ce qu’en 2006, quand tu postais ta vidéo « Canon Rock », tu t’imaginais avoir un tel succès ?

Pas du tout, j’ai repris ce morceau que je n’affectionnais pas particulièrement, parce que le peu d’abonnés que j’avais à l’époque insistait pour que je le fasse. J’ai posté une première version identique à l’originale et cela a ameuté une vague de haters qui pensait que je faisais semblant de jouer. Du coup, j’ai fais ma propre version. A ce moment là, c’est parti assez vite. Mais je ne m’attendais quand même pas à ce succès.

[embedyt] http://www.youtube.com/watch?v=owAj5LiXG5w[/embedyt]

Ta chaîne YouTube cumule aujourd’hui plus de 100 millions de vues. Quand on arrive à un score pareil, quel est le prochain objectif ?

Ces chiffres me dépassent totalement [rires]. L’objectif est toujours le même depuis 10 ans : expérimenter, taper dans tout et n’importe quoi. Les vues c’est cool, elles permettent de manger. Mais au final, même si j’avais trois abonnés, je continuerais de faire des vidéos parce que j’ai besoin de faire du son, et de le partager sur la toile. En fait, c’est quelque chose d’anodin devenu complètement vital.

Je crois que c’est vraiment le fait d’avoir joué aux côtés de Chuck Berry, au Bal de la Rose à Monaco en 2009, qui t’as propulsé en tant qu’artiste reconnu. Qu’est-ce que cela fait de jouer avec un monstre du rock, que tu as d’ailleurs repris avec ton interprétation de « Johnny Be Good » ?

Je ne sais pas [rires] ! Mais dans tous les cas, c’était une expérience incroyable. Le papy [Chuck Berry, ndlr.] est un personnage atypique aussi bien dans la vie que sur scène. J’ai pris une bonne claque.

[embedyt] http://www.youtube.com/watch?v=AmTBCAUfYkY[/embedyt]

Si tu fais régulièrement le buzz avec tes reprises – la dernière en date étant celle de PNL –, le grand public connaît un peu moins ton travail avec ton groupe ATMOSPHERES. Comment tu expliques ces débuts un peu plus modérés avec ton band ?

Ma chaîne YouTube tourne avec des reprises d’artistes connus, du coup elle attire pas mal de monde. Avec ATMOSPHERES, on fait une musique qui sort de l’ordinaire, pas forcément facile à écouter pour un auditeur lambda, je le conçois. Mais, on va jusqu’au bout du trip et c’est ce qui nous importe. Cela ne nous empêche pas de jouer dans des festivals de fous, et on fait notre chemin doucement mais sûrement. Je suis tellement heureux d’avoir l’occasion de jouer dans ce groupe, avec des musiciens exceptionnels !

[embedyt] http://www.youtube.com/watch?v=nRRYrcp6_BA[/embedyt]

Est-ce qu’on aura le plaisir de vous voir en Suisse ?

Très probablement ! On avait une date prévue il y a peu de temps, qu’on a été contraint d’annuler. Mais ce n’est que partie remise.

Le 27 janvier 2016, tu sortais ton album, « Indigo Child », dans lequel on retrouve tes compositions. Tu peux nous raconter comment est né ce projet ?

Il est né comme mes autres albums solos, en fait. Je fais beaucoup de covers et, de temps en temps, je ressens le besoin de composer. J’ai fait une pause dans mes vidéos YouTube juste avant l’album, pour me ressourcer avant de me lancer. Je savais exactement quoi faire et c’était bien la première fois. Je me suis inspiré de ce qui me fascine le plus : le “paranormal”. J’ai brodé autour de cette idée pour créer les morceaux. L’album est un peu bizarre, comme tous mes albums d’ailleurs. J’ai expérimenté de nouveaux horizons.

Et un an après, qu’est-ce que tu retiens de cette aventure ?

Cet album marque pour moi le début d’une nouvelle ère dans ma façon de concevoir ma musique. Car depuis, j’ai tendance à reprendre et composer une musique de plus en plus aérienne. C’est ce que j’ai toujours aimé dans le son, le sombre et l’aérien. Je n’osais pas vraiment le faire avant, mais j’ai brisé la glace en composant cette galette virtuelle.

Plus récemment, en octobre 2016, tu as sorti un extended play intitulé « ClassiK », pour rendre hommage à ta vidéo qui a finalement lancé ta carrière musicale. C’est hallucinant de se dire que dix ans après, des gens la visionnent encore. Tu arrives encore à regarder « Canon Rock », ou l’overdose est passée par-là ?

Comme j’ai pu le dire avant, je n’ai jamais vraiment aimé ce morceau [rires]. Mais j’assume totalement. J’avais fais cette vidéo pour le fun, et 10 ans après le fun est resté. C’est fou que les gens continuent d’apprécier, mais c’est cool pour moi !
Et l’air de rien, cela a été un plaisir de faire cet extended play et de faire une nouvelle version « 2016 » pour l’occasion. Cela m’a permis d’exorciser la première version que j’ai du mal à entendre [rires] !

Pour conclure, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour 2017 ?

L’année a commencé merveilleusement bien pour moi, et j’espère que cela va continuer ! Il y aura beaucoup de nouvelles vidéos sur ma chaîne, des reprises inattendues sans aucun doute. Il y aura également un nouvel album avec mon groupe ATMOSPHERES. Je suis impatient de dévoiler tout ça ! Cette année promet d’être riche en émotion, et je ferai, en tout cas, mon maximum pour que ce soit le cas.

Merci Mathieu.

[embedyt] http://www.youtube.com/watch?v=A86dtqNMnpA[/embedyt]

MattRach est sur Facebook et YouTube.

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João Gilberto, bossa supernova

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João Gilberto, sur la scène du Montreux Jazz Festival en 1985 – Alain Benainous
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Le chanteur brésilien João Gilberto, précurseur de la bossa-nova, est mort samedi à 88 ans. 

Samba, plus jamais. João Gilberto n’est plus. Le papa réfractaire de la bossa-nova est mort samedi à 88 ans a annoncé son fils, João Marcelo, sur Facebook.

Souvenirs d’ici

Un vieux microphone à condensateur, la gratte légère et le flegme de la cidade maravilhosa (la ville merveilleuse). Il n’en fallait pas plus, à l’époque, pour faire frémir le Montreux Jazz Festival, un soir de juillet 1985.

Pourtant, 34 ans plus tard, en ce soir de juillet 2019, le micro restera sourd, la gratte veule et Rio pleurera. Pleurera «o mito» (le mythe), parti sans doute rejoindre Loalwa Braz, Vinícius de Moraes ou encore Nelson Ned.

Samba de maître

Il fascine, João Gilberto. D’un revers de guitare, il ouvre la voie au génie de Caetano Veloso, Gilberto Gil et Tom Zé. Même que, selon les légendes du petit monde des grands musiciens, il influença le jazz d’un certains Miles Davis. Fastoche.

Ces dernières années, plombé par des dettes, dépossédé de ses droits, miné par des procès à rallonge, l’homme s’est «volatilisé» des radars médiatiques.

Le 6 juillet 2015, seule une vidéo sur YouTube le montrant, affaibli, fredonner avec sa fille, Luiza, le fit «ressurgir». Où était-il ? Que faisait-il ? Il sera dès lors le sujet de bien des rumeurs et fantasmes. Sa famille assure qu’il va bien et continue de «gratter». Il en sera une des dernières apparitions du musicos.

«La bossa nova je ne sais pas ce que c’est»

«La bossa nova je ne sais pas ce que c’est. Moi je joue de la samba», a-t-il assuré en 1961, au moment de publier son troisième 33 tours. En face A, on y trouve, pour exemple, une version de Samba da Minha Terra, le classique de l’un de ses maîtres chanteurs, Dorival Caymmi.

«Il peut bien sonner même en lisant un journal», dit un jour de Gilberto le draconien Miles Davis. C’est certainement là, encore plus que tout le reste, que résidait le miracle du Bahianais.

Jamais pris en flagrant délit de mauvais goût, toujours prompt à apposer quelques vers sur quelques notes. Le chanteur aura clairement redonné ses lettres de noblesse au mot «interprète». Lorsqu’il n’est pas l’auteur d’un céleste canção.


Sélection musicale de Malick Touré-Reinhard.

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“Les 6 Chemins” du SexoapCrew, un premier EP en dehors des sentiers battus

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SexoapCrew
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Le collectif rap bullois SexoapCrew a dévoilé samedi Les 6 Chemins, un premier EP aux styles multiples, mais volontiers plaisants. Interview. Chose promise, chose due, c’est le 25 mai dernier que le SexoapCrew a dévoilé son premier EP intitulé Les 6 Chemins. De passage dans nos colonnes en décembre 2018l’équipe originaire de Bulle est composée de six identités : Tacchini, Sunem, Dom, Simcheck, AR et SGK. SexoapCrew est un shakeur dans lequel les saveurs ne peuvent être parfaitement reconnues tellement elles sont nombreuses. Une chose est sûre, cependant : le cocktail est frais mais aussi à portée de toutes et tous. En janvier 2019, le SexoapCrew ouvrait les hostilités avec le clip de «Guérilla». Quatre mois plus tard, il nous revient avec «Sancho» et annonce enfin la sortie d’un premier EP pour le 24 mai. Suite à un souci technique, l’oeuvre arrive le lendemain sur les plateformes. Et c’est dans un bar de Fribourg que le SexoapCrew nous parle de cette première «naissance» par voie digitale.

Slash : Quoi de neuf depuis décembre ? Tacchini : Lors du concert à Fri-son, on t’avait parlé d’un premier projet qui devait sortir en début d’année, ça a pris un peu plus de temps que prévu par rapport au mixage et notre implication dans ce projet. Sinon, on s’est calmés sur les concerts, afin de privilégier le travail en studio et trouver notre ADN. Vous sortez votre premier EP Les 6 Chemins. Comment a-t-il été conçu ? AR : Il a été conçu assez naturellement. On s’est isolés dans le chalet – ou plutôt dans l’appartement – de Dom, à La Tzoumaz [en Valais, ndlr.] . On y est allés trois week-ends, on a pris tout notre matériel pour enregistrer, on a écrit nos textes et voilà comment onze titres ont vu le jour, pour en garder huit. Pourquoi Les 6 Chemins SGK : On est six personnes, on a chacun notre vie, nos expériences et on s’est croisés à différents moments. Depuis, nos six chemins ne font plus qu’un, c’est-à-dire celui du SexoapCrew, tout en gardant notre parcours de vie personnel, qui fait l’identité de chaque membre. Simcheck : Ces six chemins vont au final dans le même sens. On a différents avis, par exemple dans le rap et la musique. Cependant, la direction dans laquelle on se dirige reste commune. Dom : Même au niveau textuel, c’est très diversifié et c’est lié à ce que SGK a dit.

Comment vous fonctionnez pour la création de vos chansons ? Vous avez un mode d’emploi ? Tacchini : On n’a pas de mode d’emploi, on ne s’est pas fixés de thème pour les morceaux… Une fois le son enregistré, le sujet était présent. C’est la force des six chemins. Sunem : À chaque morceau, AR a mis sa touche. Peu importe l’instru’, il a fait quasi tous les refrains de l’EP. Cela nous a mis dans un même esprit, car les refrains tournaient en boucle pendant qu’on écrivait. En fait, on s’est basés là-dessus. SGK : On met l’instru’, chacun «gratte» son texte – de son côté ou sur son chemin. À la fin, on met nos écrits en commun et on regarde comment créer les meilleurs «combos» – qui va commencer, suivre, conclure. Dom : Le fait d’imposer un thème, je ne pense pas que ça soit quelque chose qui marche. Il faut être assez libre sur ce qu’on écrit. Les refrains que AR a posés, ont permis de créer un univers et le son crée le thème. Un mot ou une phrase qui illustre l’ensemble de votre EP ? SGK et Simcheck : C’est le «Sancho». Avant de faire du rap, nous étions déjà des potes. On est tout le temps ensemble, on fait tout ensemble, c’est comme la famille. On s’appelle le «Sancho», parce qu’on est comme une veine dans laquelle coule un seul et même sang, sans oublier qu’on est chauds aussi.

Cover 6 Chemins - SexoapCrew

De g. à d. : Dom, Simcheck, AR, Tacchini, SGK et Sunem – © SexoapCrew

Dès la première piste, «Expo», vous dites «tout ce qu’on vise c’est les trophées, faire du cash…» De quel(s) trophée(s) parlez-vous ? C’est possible avec un premier projet ? Simcheck : Pour nous, rien que de rapper ensemble et de pouvoir promouvoir ça dans notre ville, que les gens reconnaissent notre travail, c’est déjà un trophée. Peu importe le cash que ça apporte derrière. Nos trophées sont le résultats du travail mis à l’ouvrage (sic.). C’est récolter ce que l’on a semé. AR : Trophée ne veut pas dire «avoir un Disque d’Or». Se produire sur scène devant ma famille, mes potes, mon entourage, ou devant des gens qui paient une entrée pour venir nous voir, recevoir un cachet, c’est un trophée. Tout le monde a besoin de «cash» et si on peut en gagner en faisant ce qu’on aime, c’est parfait. SGK : Le trophée est dans le sens d’accomplir quelque chose. Ce sont des victoires, en regardant de quoi l’on est parti. Ce qu’on fait est devenu plus «carré», il y a du travail dans notre art. On parle souvent de cash parce que la vie est ainsi faite, mais on est aussi très «Sancho». On oublie pas que la famille est plus importante que l’argent. Sunem : La suite du texte dit «faire du cash pour ensuite coffrer», cela signifie que que l’on a cette envie de mettre bien les nôtres (sic.). Prendre soin de la famille et tout ce qui va avec. Dom : Tu dois aller chercher ton argent, être là, présent, déterminé et faire les choses.

SXP

Le “Sancho”, au grand complet – © Jay Bax

Cinquième titre, «Guérilla» : qu’est-ce que signifie «on sourit pour serrer les dents» ? Avez-vous tendance à avoir la bouche trop ouverte ?  SGK : C’est pas une question d’avoir la grande gueule. C’est juste que la vie peut être dure par moment, mais on a la chance d’être en Suisse, par exemple. On sourit même si tu peux avoir des douleurs. Tacchini : C’est vrai qu’on a des énormes gueules au quotidien. En même temps, c’est un défaut mais aussi une immense qualité, parce qu’on se dit les choses. On n’a pas peur de dire si l’un de nous a écrit un couplet de merde. On se le dit gentiment quand même. On sait aussi comment apaiser les tensions entre nous. Des fois, ça explose mais on revient toujours à l’état de potes. Dom : On n’oublie pas que nous sommes des potes à la base. Même si on s’engueule, on sait qu’il y a pas de problèmes à la base. Quand est-ce qu’on vous revoit sur scène ? Tacchini : Nous serons en concert le 15 juin à Ebullition [centre culturel situé à Bulle, ndlr.] avec Slimka, Di-Meh, Daejmy, Shaim & Santo. Pour les autres dates, ce sera à suivre sur nos réseaux sociaux.


«Les 6 Chemins» est à retrouver sur toutes les plateformes de téléchargement légal  www.mx3.ch/sexoapcrew.

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