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En résidence avec NALU, le quartet indie qui fait des vagues

De g. à d. : Wills Gey (batterie), Marine Wenger (violon), Noa Zalts (voix, guitare) et Mark Kelly (guitare, basse) – © Slash Média / Damien Moriggi (SRvisuals)

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Il y a dans les notes légères de NALU une certaine candeur, agréable et apaisante. Une musique folk enjouée, certes parfois un peu attendue, mais clairement assumée. Accueilli dans le cadre du projet « Proxima », porté par les Docks de Lausanne depuis 2017, le quartet lausannois a verni ce jeudi « Drifting Tides », leur premier EP aux accents solaires.

Il est bientôt 18 heures et, sous les éclairages bleutés du Café de la salle de concert du quartier de Sévelin (VD), le groupe indie répète une dernière fois leurs arrangements devant le staff des lieux. Après une journée et demie de résidence intensive, les quatre musiciens s’apprêtent à présenter leur projet au public.

À force de jouer

Les prémices de NALU datent d’il y a un, à peine. Active dans la promotion de la musique suisse avec son association « Into the Yard », Noa Zalts, 21 ans à l’époque, souhaite, elle aussi, monter sur scène et partager sa musique. 

En visite aux Docks (déjà), dans le cadre d’un autre projet, Noa y rencontre le batteur et percussionniste Wills Gey. Après quelques collaborations satisfaisantes, les deux musiciens décident de créer NALU, qui veut dire « vague » en hawaïen. « Pour moi, la musique n’est pas un travail solitaire. Elle doit être faite de contributions diverses et variées qui permettent de grandir ensemble », estiment la jeune femme juste avant son entrée en plateau.

Quelques mois plus tard, toujours dans un but de « partage et de rencontres en musique », la chanteuse fait appel à son ami Mark Kelly. Ni une ni deux, le chanteur veveysan d’origine britannique accepte, s’empare de sa gratte (ou de son banjo) et finit par rejoindre l’aventure. S’en suivent le producteur Iya Ko et la violoniste Marine Wenger.

Mark Kelly en concert avec NALU, jeudi soir aux Docks – © Slash Média / Damien Moriggi (SRvisuals)

« Proxima » : au service de la musique suisse

Dans le cadre de son activité de soutien à la scène locale, les Docks proposent le projet « Proxima ». Un rendez-vous musical dans le Café de la salle lausannoise valorisant les artistes émergents. Un concert semi-acoustique, une résidence d’un jour et demi, ainsi qu’une captation audio et vidéo sont, entre autres, offerts aux chanteurs et musiciens invités.

« Les besoins d’expression de la scène locale et de la scène suisse sont considérables, expliquent les responsables de Proxima. Jusqu’à aujourd’hui, notre action s’organisait autour de deux axes majeurs : la mise à disposition de la salle pour des résidences, des tournages ou autres besoins ponctuels et le travail de réseau lié à la scène suisse et à des projets d’accompagnement d’artistes ».

Ainsi, depuis septembre 2017 et ce quatre fois par an, le Café des Docks se mue en salle de concert. Le beatmaker lausannois Arma Jackson, les poètes valaisans Broken ₭Λ & Max.P, la folk acoustique de l’helvético-japonaise Colour Of Rice ou encore le rappeur nyonnais Fabe Gryphin sont venus ouvrir la marche aux quatre musiciens de NALU.

Simple, mais efficace

« Celles et ceux qui connaissent mon speech savent que c’est répétitif, mais on va essayer de vous emmener avec nous ». Sur les praticables installés pour l’occasion, les pieds nus de Noa Zalts donnent le rythme – et le ton.

L’auditoire, constitué essentiellement de proches de la jeune chanteuse, est dense et attentif. Les chansons hommages à Léa et compagnie, les bonnes copines, s’entremêlent aux compositions gentiment folk.

En arrière-plan, les synergies entre le bassiste Mark Kelly et le batteur Wills Gey donnent à l’ensemble une teinte pêchue et affutée à ces sons paisibles. Presque saisissant. L’assemblée se dégourdit.

NALU, lors du vernissage de “Drifting Tides”, jeudi soir aux Docks – © Slash Média / Damien Moriggi (SRvisuals)

Arrivée au terme de son heure de concert, la formation folk, ovationnée, se précipite dans les rangs. Réceptions de bises, remises de bouquets de fleurs, promotion du nouvel EP et poignées de mains sont au rendez-vous de l’after. Tout un programme.

« Drifting Tides » est à retrouver sur toutes les plates-formes de téléchargement légal.

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João Gilberto, bossa supernova

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João Gilberto, sur la scène du Montreux Jazz Festival en 1985 – Alain Benainous
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Le chanteur brésilien João Gilberto, précurseur de la bossa-nova, est mort samedi à 88 ans. 

Samba, plus jamais. João Gilberto n’est plus. Le papa réfractaire de la bossa-nova est mort samedi à 88 ans a annoncé son fils, João Marcelo, sur Facebook.

Souvenirs d’ici

Un vieux microphone à condensateur, la gratte légère et le flegme de la cidade maravilhosa (la ville merveilleuse). Il n’en fallait pas plus, à l’époque, pour faire frémir le Montreux Jazz Festival, un soir de juillet 1985.

Pourtant, 34 ans plus tard, en ce soir de juillet 2019, le micro restera sourd, la gratte veule et Rio pleurera. Pleurera «o mito» (le mythe), parti sans doute rejoindre Loalwa Braz, Vinícius de Moraes ou encore Nelson Ned.

Samba de maître

Il fascine, João Gilberto. D’un revers de guitare, il ouvre la voie au génie de Caetano Veloso, Gilberto Gil et Tom Zé. Même que, selon les légendes du petit monde des grands musiciens, il influença le jazz d’un certains Miles Davis. Fastoche.

Ces dernières années, plombé par des dettes, dépossédé de ses droits, miné par des procès à rallonge, l’homme s’est «volatilisé» des radars médiatiques.

Le 6 juillet 2015, seule une vidéo sur YouTube le montrant, affaibli, fredonner avec sa fille, Luiza, le fit «ressurgir». Où était-il ? Que faisait-il ? Il sera dès lors le sujet de bien des rumeurs et fantasmes. Sa famille assure qu’il va bien et continue de «gratter». Il en sera une des dernières apparitions du musicos.

«La bossa nova je ne sais pas ce que c’est»

«La bossa nova je ne sais pas ce que c’est. Moi je joue de la samba», a-t-il assuré en 1961, au moment de publier son troisième 33 tours. En face A, on y trouve, pour exemple, une version de Samba da Minha Terra, le classique de l’un de ses maîtres chanteurs, Dorival Caymmi.

«Il peut bien sonner même en lisant un journal», dit un jour de Gilberto le draconien Miles Davis. C’est certainement là, encore plus que tout le reste, que résidait le miracle du Bahianais.

Jamais pris en flagrant délit de mauvais goût, toujours prompt à apposer quelques vers sur quelques notes. Le chanteur aura clairement redonné ses lettres de noblesse au mot «interprète». Lorsqu’il n’est pas l’auteur d’un céleste canção.


Sélection musicale de Malick Touré-Reinhard.

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“Les 6 Chemins” du SexoapCrew, un premier EP en dehors des sentiers battus

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SexoapCrew
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Le collectif rap bullois SexoapCrew a dévoilé samedi Les 6 Chemins, un premier EP aux styles multiples, mais volontiers plaisants. Interview. Chose promise, chose due, c’est le 25 mai dernier que le SexoapCrew a dévoilé son premier EP intitulé Les 6 Chemins. De passage dans nos colonnes en décembre 2018l’équipe originaire de Bulle est composée de six identités : Tacchini, Sunem, Dom, Simcheck, AR et SGK. SexoapCrew est un shakeur dans lequel les saveurs ne peuvent être parfaitement reconnues tellement elles sont nombreuses. Une chose est sûre, cependant : le cocktail est frais mais aussi à portée de toutes et tous. En janvier 2019, le SexoapCrew ouvrait les hostilités avec le clip de «Guérilla». Quatre mois plus tard, il nous revient avec «Sancho» et annonce enfin la sortie d’un premier EP pour le 24 mai. Suite à un souci technique, l’oeuvre arrive le lendemain sur les plateformes. Et c’est dans un bar de Fribourg que le SexoapCrew nous parle de cette première «naissance» par voie digitale.

Slash : Quoi de neuf depuis décembre ? Tacchini : Lors du concert à Fri-son, on t’avait parlé d’un premier projet qui devait sortir en début d’année, ça a pris un peu plus de temps que prévu par rapport au mixage et notre implication dans ce projet. Sinon, on s’est calmés sur les concerts, afin de privilégier le travail en studio et trouver notre ADN. Vous sortez votre premier EP Les 6 Chemins. Comment a-t-il été conçu ? AR : Il a été conçu assez naturellement. On s’est isolés dans le chalet – ou plutôt dans l’appartement – de Dom, à La Tzoumaz [en Valais, ndlr.] . On y est allés trois week-ends, on a pris tout notre matériel pour enregistrer, on a écrit nos textes et voilà comment onze titres ont vu le jour, pour en garder huit. Pourquoi Les 6 Chemins SGK : On est six personnes, on a chacun notre vie, nos expériences et on s’est croisés à différents moments. Depuis, nos six chemins ne font plus qu’un, c’est-à-dire celui du SexoapCrew, tout en gardant notre parcours de vie personnel, qui fait l’identité de chaque membre. Simcheck : Ces six chemins vont au final dans le même sens. On a différents avis, par exemple dans le rap et la musique. Cependant, la direction dans laquelle on se dirige reste commune. Dom : Même au niveau textuel, c’est très diversifié et c’est lié à ce que SGK a dit.

Comment vous fonctionnez pour la création de vos chansons ? Vous avez un mode d’emploi ? Tacchini : On n’a pas de mode d’emploi, on ne s’est pas fixés de thème pour les morceaux… Une fois le son enregistré, le sujet était présent. C’est la force des six chemins. Sunem : À chaque morceau, AR a mis sa touche. Peu importe l’instru’, il a fait quasi tous les refrains de l’EP. Cela nous a mis dans un même esprit, car les refrains tournaient en boucle pendant qu’on écrivait. En fait, on s’est basés là-dessus. SGK : On met l’instru’, chacun «gratte» son texte – de son côté ou sur son chemin. À la fin, on met nos écrits en commun et on regarde comment créer les meilleurs «combos» – qui va commencer, suivre, conclure. Dom : Le fait d’imposer un thème, je ne pense pas que ça soit quelque chose qui marche. Il faut être assez libre sur ce qu’on écrit. Les refrains que AR a posés, ont permis de créer un univers et le son crée le thème. Un mot ou une phrase qui illustre l’ensemble de votre EP ? SGK et Simcheck : C’est le «Sancho». Avant de faire du rap, nous étions déjà des potes. On est tout le temps ensemble, on fait tout ensemble, c’est comme la famille. On s’appelle le «Sancho», parce qu’on est comme une veine dans laquelle coule un seul et même sang, sans oublier qu’on est chauds aussi.

Cover 6 Chemins - SexoapCrew

De g. à d. : Dom, Simcheck, AR, Tacchini, SGK et Sunem – © SexoapCrew

Dès la première piste, «Expo», vous dites «tout ce qu’on vise c’est les trophées, faire du cash…» De quel(s) trophée(s) parlez-vous ? C’est possible avec un premier projet ? Simcheck : Pour nous, rien que de rapper ensemble et de pouvoir promouvoir ça dans notre ville, que les gens reconnaissent notre travail, c’est déjà un trophée. Peu importe le cash que ça apporte derrière. Nos trophées sont le résultats du travail mis à l’ouvrage (sic.). C’est récolter ce que l’on a semé. AR : Trophée ne veut pas dire «avoir un Disque d’Or». Se produire sur scène devant ma famille, mes potes, mon entourage, ou devant des gens qui paient une entrée pour venir nous voir, recevoir un cachet, c’est un trophée. Tout le monde a besoin de «cash» et si on peut en gagner en faisant ce qu’on aime, c’est parfait. SGK : Le trophée est dans le sens d’accomplir quelque chose. Ce sont des victoires, en regardant de quoi l’on est parti. Ce qu’on fait est devenu plus «carré», il y a du travail dans notre art. On parle souvent de cash parce que la vie est ainsi faite, mais on est aussi très «Sancho». On oublie pas que la famille est plus importante que l’argent. Sunem : La suite du texte dit «faire du cash pour ensuite coffrer», cela signifie que que l’on a cette envie de mettre bien les nôtres (sic.). Prendre soin de la famille et tout ce qui va avec. Dom : Tu dois aller chercher ton argent, être là, présent, déterminé et faire les choses.

SXP

Le “Sancho”, au grand complet – © Jay Bax

Cinquième titre, «Guérilla» : qu’est-ce que signifie «on sourit pour serrer les dents» ? Avez-vous tendance à avoir la bouche trop ouverte ?  SGK : C’est pas une question d’avoir la grande gueule. C’est juste que la vie peut être dure par moment, mais on a la chance d’être en Suisse, par exemple. On sourit même si tu peux avoir des douleurs. Tacchini : C’est vrai qu’on a des énormes gueules au quotidien. En même temps, c’est un défaut mais aussi une immense qualité, parce qu’on se dit les choses. On n’a pas peur de dire si l’un de nous a écrit un couplet de merde. On se le dit gentiment quand même. On sait aussi comment apaiser les tensions entre nous. Des fois, ça explose mais on revient toujours à l’état de potes. Dom : On n’oublie pas que nous sommes des potes à la base. Même si on s’engueule, on sait qu’il y a pas de problèmes à la base. Quand est-ce qu’on vous revoit sur scène ? Tacchini : Nous serons en concert le 15 juin à Ebullition [centre culturel situé à Bulle, ndlr.] avec Slimka, Di-Meh, Daejmy, Shaim & Santo. Pour les autres dates, ce sera à suivre sur nos réseaux sociaux.


«Les 6 Chemins» est à retrouver sur toutes les plateformes de téléchargement légal  www.mx3.ch/sexoapcrew.

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