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«  In-Shadow  » : une synthèse perturbante du monde dans lequel on vit

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    Certaines vidéos ont le pouvoir de gifler. C’est le cas du film d’animation « In-Shadow » réalisé par Lubomir Arsov. D’une durée de 12 minutes, le cauchemar visuel dans lequel nous nous engouffrons laisse un goût… plutôt amer. Uniquement portée par la puissance de ses images et de sa bande son glaçante, la vidéo touche en plein coeur sans faire usage du langage verbal. 

    Envie de tout exploser ? C’est normal. Mais attends deux minutes, s’il-te-plaît.

    Relayée sur les réseaux sociaux et sur de nombreux sites d’information, la vidéo est présentée comme étant une critique virulente du capitalisme. C’est tout.

    Effectivement, au premier abord, ça en a tout l’air… Mais pas si l’on fouine un peu.

    Dans la description de la vidéo, on peut trouver quelques mots de l’artiste dont il faut absolument prendre connaissance pour bien comprendre le but de cette animation. Voici comment Lubomir Arsov qualifie son œuvre : « Un voyage visionnaire à travers l’inconscient fragmenté de l’Occident et, avec courage, affrontez l’Ombre… de l’ombre à la lumière. » L’artiste ajoute également une citation de Carl Gustav Jung : « Aucun arbre ne peut pousser jusqu’au paradis sans que ses racines n’atteignent l’enfer ».

    Si l’on se fie à cette légende, on peut conclure que le cœur du message d’Arsov réside dans les premiers et derniers instants de l’animation, message qui pourrait être résumé ainsi : au-delà de la matrice morbide dans laquelle nous vivons se trouve une réalité lumineuse et pure.

    Capture du film

    C’est donc vers une sorte d’éveil spirituel que semble vouloir nous conduire Lubomir Arsov. Cet éveil est manifestement symbolisé par l’image finale des yeux qui s’ouvrent sur fond blanc (pureté et simplicité), yeux où l’on aperçoit l’univers. Son but ? Nous faire prendre conscience du fait que notre existence n’a aucun sens (si vécue comme décrite dans la première partie de l’animation) pour ensuite nous inviter à ce que l’on appelle dans les communautés New Age et bouddhiste, l’éveil. Si certains retrouveront ce qu’ils ont lu dans leurs livres de développement personnel, d’autres pourraient malheureusement prendre une direction toute autre…

    Le philosophe VincenCespedes s’inquiète du fait que l’allure nihiliste de la vidéo puisse être « Daesh compatible » ou « Poutine Compatible » et donc devenir une arme de propagande à l’encontre de l’Occident [voir son article sur huffingtonpost.fr]Critiquant le caractère caricatural (« ouvre tes chakras ») de l’animation, Vincent Cespedes regrette l’absence de levier politique, artistique ou citoyen. Selon lui, l’animation n’offre aucune solution réellement applicable, nous laissant seulement avec l’envie « de tout faire exploser ». Il soutient très justement que «la critique nihiliste, sans mise en perspective ni nuances ni issues politiquement viables, ne conduit à rien de bon. »

    Pour revenir au caractère caricatural de l’animation, on concédera effectivement que les chakras y sont illustrés à plusieurs reprises. On observe également le recours à l’image de la glande pinéale se situant dans le cerveau qui, pour certains, représente le centre de l’âme, le lien au divin. Ainsi,  c’est grâce à ces symboles que l’on peut comprendre la vocation spirituelle du message.

    Si on s’amusait à observer cette animation sans l’enfermer dans la boîte « New Age », on pourrait penser au philosophe néerlandais Baruch SpinozaDans cette optique, on pourrait en arriver à supposer que l’animation illustre ce qu’il propose dans son ouvrage l’Ethique. Selon le philosophe, qui a mis sa vie entière à écrire ce livre, si l’humain se libère de ses passions et de ses croyances, alors il atteindra la vérité et la béatitude de l’âme. La différence avec Arsov? Le chemin du bonheur passerait par la raison et la connaissance, et donc non pas par un endoctrinement quelconque.

    « En effet, pour Spinoza, les hommes naissent ignorants et « esclaves » (non libres, dans la servitude) : leur servitude est l’effet de leur ignorance. Le but de l’éthique est donc de les rendre libres ou plus libres, ce qui suppose (moyen nécessaire, condition) qu’ils développent leur connaissance des choses (et d’eux-mêmes). » [Introduction à l’Ethique de Spinoza] 

    Capture du film

    Dénué de texte ou de parole, la puissance de ce film d’animation réside dans sa force visuelle. Ainsi, chacun est amené à comprendre ce qu’il souhaite, usant de ses connaissances (ou non) relatives à certains symboles.

    Pour éviter de vouloir « tout exploser », il paraît donc important de considérer cette œuvre dans sa totalité sans se focaliser uniquement sur la critique sombre de la première partie. Ce serait louper le véritable message de l’artiste. 


    Pour aller plus loin :
    • France Culture – Les racines du ciel : le bonheur selon Spinoza
    • Spinoza.fr  
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    Un premier trailer pour le prochain Men In Black

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    Un nouvel épisode de la saga Men in Black est attendu pour le 12 juin 2019, sept ans après le voyage temporel des équipes du MIB. Intitulé Men in Black : International, ce quatrième opus prendra la forme d’un spin off de la franchise popularisée par le duo Will Smith et Tommy Lee Jones.

    La première bande-annonce, diffusée par Sony Pictures aujourd’hui, suggère un spectacle sans réelles évolutions depuis 1997. On notera simplement que Will Smith et Tommy Lee Jones ont laissé leur place à Chris Hemsworth, le Thor de Marvel, et Tessa Thompson, justement croisée dans Thor : Ragnarok (où elle y campait Valkyrie). Seule Emma Thompson, l’agent O dans Men In Black 3, reprendra du service.

    À en juger les premières images diffusées, le ton restera très léger, les extraterrestres et humains, accoutumés les uns aux autres, cohabiteront une nouvelle fois et les gags, pour la plupart d’une facilité sans égal, rappelleront des souvenirs aux fans.

    Men in Black International, au cinéma le 12 juin 2019, réalisé par F. Gary Gray.

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    Repérages

    Elle donne le sourire, la programmation éclectique du 4e VIFFF

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    © VIFFF 2018 – Photographie : Laura Morales / graphisme : Alexandre Borgeaud
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    Présent depuis 2015, le Vevey International Funny Film Festival (VIFFF)  revient pour une 4ème édition le week-end du 25 au 28 octobre 2018. Le VIFFF reste jeune, mais sait désormais s’affirmer dans le paysage des festivals romands. 

    Digne représentante de sa ville, la manifestation met en avant l’humour dans le cinéma. Avec 24 projections, une conférence et une rencontre, le festival du film comique couvre le champ vaste de la galéjade, le temps d’un week-end. Et cette année, le VIFFF grandit : le public aura désormais quatre jours, plutôt que trois,  pour découvrir le meilleur du cinéma de genre. 

    Eric et Ramzy sont les invités d’honneur de cette 4e édition – © Baltel / SIPA

    Depuis sa création, les programmateurs de l’événement s’activent à recevoir la crème des invités. Cette année, la part belle est aux humoristes français Eric et Ramzy, qui seront présents tout au long du festival avec un focus sur leur filmographie. Dans ce cadre, une rencontre se fera samedi dans l’après-midi au cinéma Astor.

    Les programmes à ne jamais louper en festivals de film, puisqu’on ne les retrouvera pas en salles, ce sont bien entendu les courts-métrages. Rien de mieux que le VIFFF pour profiter d’une programmation de sept petites pépites venant d’Europe et d’Amérique du Nord. Sans oublier Tomatic, le film du Suisse-romand Christophe Saber, qui, à sa sortie de l’École cantonale d’art de Lausanne, avec Discipline, a déjà tourné dans de nombreux festivals en 2014.

    La Compétition Internationale, dont le lauréat sera connu dimanche soir lors de la soirée de clôture, comprend six films, qui font rire au travers de nombreux genres. De la science-fiction, avec Diamantio (PT, FR, BR), au film décalé Do you sometimes feel burned out and empty (NLD, DE), en passant par une comédie sur le deuil et le divorce, Thunder Road (US), l’affiche est alléchante. Est attendu également le réalisateur Antoine Desrosières, avec sa dernière création, À genoux les gars (FR).

    Si vous faites partie de ces gens qui ont un souper prévu ou une bière en début de nuit, le VIFFF a tout prévu. Le festival propose une programmation nocturne ; quoi de mieux que de poursuivre la soirée avec Dead Ant (US), un film d’horreur déjanté. La séance se déroulera en présence de son réalisateur, Ron Carlson. 

    Enfin, pour clôturer ce week-end, se tiendra une dernière séance, en collaboration avec les associations Alamorgordo, Prototype Statut et Décal’Quai. Une projection du Short Cuts Project, avec des courts-métrages réalisés en 48h par des créateurs en herbe, avec pour thème cette année : Americana.

    La 4e édition du VIFFF aura lieu du 25 au 28 octobre 2018.
    Infos et programme complet sur www.vifff.ch.

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