Arts
2016 en un dessin : saurez-vous replacer ces 127 références ?
366 jours. 8’784 heures. 527’040 minutes. 31’622’400 secondes. 2016 touche à sa fin et pour fêter ça, l’artiste Niv Bavarsky nous offre, en un seul dessin, un beau condensé du pire, mais aussi du meilleur, de cette année. « Personnellement, ça a été l’une des années les plus difficiles de ma vie, et avec la situation politique et les décès que nous avons enregistrés, je sais que beaucoup d’entre nous ressentent la même chose », explique l’illustrateur angeleno.
Mais, s’il aborde, par exemple, la politique, avec l’élection de Trump, et des sujets lourds comme la crise des migrants, l’Américain a également retenu de nombreux événements drôles ou positifs : « [2016, ndlr.] a aussi apporté son lot de satisfactions personnelles et de bons moments, des choses que j’apprécie aujourd’hui plus que jamais », écrit-il plus loin.
À l’origine du dessin : une commande de l’agence washingtonienne, Beutler Ink. Spécialisée dans le design, chaque année, cette dernière dévoile une image résumant les douze mois passés. À nouveau sur Instagram, l’artiste explique que l’entreprise lui a demandé de s’inspirer d’une œuvre célèbre ; celle du peintre néerlandais du XVe siècle, Jérôme Bosch, Le Jardin des Délices.
On a mis 42 minutes et 27 secondes, pour reconnaître les 127 références croquées. Et vous ? Le corrigé est disponible ici.
Niv Bavarsky est sur Instagram.
Arts
Michael Jackson, contemporain jusque dans l’art
À l’occasion des dix ans de la disparition du roi de la pop, Slash vous propose de découvrir quelques artistes contemporains qui ont trouvé en Michael Jackson une source d’inspiration.
Peintres, photographes, vidéastes, plasticiens ou chorégraphes : ils sont tous, à leur façon, tombés sous le charme de Michael Jackson. Ils s’en sont inspiré, ont joué avec son image, ont représenté à travers leur regard le «roi de la pop». Slash vous propose de découvrir une sélection de ces 40 artistes que Jackson a marqué d’une façon ou d’une autre (et non, le célèbre Jeff Koons de Jackson avec son Bubbles n’en fait pas partie, il n’a pas été prêté par ses propriétaires).
Un Andy Warhol liminaire
Andy Warhol est le premier artiste à s’intéresser à la célébrité naissante de Michael Jackson. Andrew Warhola, de son vrai nom, l’appelle pour la première fois en 1982. Il est alors demandé à «Bambi» de poser pour la couverture du magazine influent Interview.
Les deux hommes se sont rencontrés en 1977, lorsque Warhol a interviewé le chanteur au sujet du film The Wiz, une adaptation de la comédie musicale Le Magicien d’Oz de Victor Fleming, dont Michael Jackson ou encore Diana Ross sont les acteurs principaux.
Plus tard, l’artiste pop-art photographie Jackson au cours de nombreuses apparitions publiques. Parallèlement, il collectionnait également quantité d’objets liés au chanteur et le nom de ce dernier apparaît à plus de vingt reprises dans son journal, pour évoquer leurs rencontres, dans la plupart des cas.
Warhol fait une deuxième fois appel à Michael Jackson pour le numéro de mars 1984 du magazine Time. Il note alors dans son journal : «J’ai fini la couverture Michael Jackson. Je ne l’aimais pas mais les gamins au bureau, si. Puis les types de Time sont venus la voir, ils étaient quelque chose comme quarante». Cette commande donnera naissance à plusieurs portraits réalisés sur soie.
Michael, (in)saisissable
Imaginé par le jeune artiste londonien Appau Junior Boakye-Yiadom, le dispositif P.Y.T. (en référence au titre Pretty Young Thing) brille par sa sobriété. En équilibre sur leur pointe, les mocassins noirs évoquent instantanément le «freeze», pas de danse emblématique de Michael Jackson
Pour l’anecdote, les ballons qui composent et maintiennent l’œuvre sont remplacés régulièrement, faisant référence «aux efforts de celui qui cherche à entretenir l’image qu’attend de lui le public», explique l’artiste dans un communiqué de presse.
Interroger la négritude
Premier musicien noir à acquérir une célébrité internationale et à transcender les barrières, stéréotypes et préjugés, Jackson n’est pas exempté de contradictions. Basée sur des clichés du photographe américain Todd Gray, Exquise Terreur dans la Mangrove fait partie d’une série juxtaposant Michael Jackson à des clichés documentaires du Ghana, à des photographies de ses fans et à des images du cosmos.
Todd Gray commence à travailler avec Michael Jackson en 1974 et dient ensuite l’un de ses photographes attitrés entre 1979 et 1983. Les clichés réalisés à cette époque donnent à l’artiste un sujet de thèse pour son Master of Fine Arts à la fin des années 1980. Il y utilise l’image du chanteur, explique-t-il, «pour analyser l’impact du pouvoir post-colonial sur la construction des notions de race, de classe et de genre».
L’ange Michael
David LaChapelle, qui a débuté en travaillant avec Andy Warhol, rend hommage à Michael Jackson après sa disparition en 2009, en composant ce triptyque emprunté à l’iconographie religieuse.
David LaChapelle dit vouloir montrer la figure angélique du chanteur, «le vrai Michael». Son but ? Faire contrepoids face aux accusations de pédocriminalité qui ont pesé sur Jackson à la fin de sa vie. «Nous avons choisi de le persécuter et de le crucifier» raconte David LaChapelle dans un communiqué.
Michel-Ange et le kitch
Impossible de faire main basse sur l’impressionnante toile de Kehinde Wiley, portrait équestre de Jackson, en Philippe II d’Espagne. Une commande du chanteur, terminée après sa mort et traduisant la passion de Jackson pour Michel-Ange et le kitch, référence littérale à une peinture de Rubens.
Kitch toujours : lorsque l’album Dangerous sort en 1991, le visuel décliné sur les pochettes de disque et de vinyle, ainsi que sur différents supports de communication, se démarque par sa singularité. Il est le résultat d’une commande passée par le chanteur à l’artiste Mark Ryden. L’artiste y représente un masque, révélant uniquement le regard du chanteur, au milieu d’un foisonnement de symboles. Le masque, objet autant que symbole, tient une place importante au sein de l’oeuvre de Michael Jackson.
Sélection musicale de Malick Touré-Reinhard.
Arts
Et si le Web mourrait demain ?
À l’occasion des 30 ans du World Wide Web – créé au CERN en 1989 –, plus de 50 artistes et professionnels prendront part au 15e Mapping Festival, du 23 au 26 mai 2019, à Genève.
Il y a tout juste 30 ans, à Genève, naissait le World Wide Web (WWW). Trois décennies plus tard, la possibilité d’un effondrement de la Toile fait frémir.
«La fin d’Internet serait-elle pour bientôt ?», c’est la question que se sont posés les organisateurs du Mapping Festival. Depuis 2005, l’événement genevois se donne pour mission de favoriser les échanges et participer activement au développement du milieu des arts numériques. Ainsi, l’exposition The Dead Web – La fin viendra, au travers des arts, imaginer notre vie sans Internet.
Artistes suisses et québécois à l’honneur
Initialement composée de cinq artistes québécois, The Dead Web – La fin accueillera spécialement pour le Mapping Festival trois artistes suisses sélectionnés par le biais d’un appel à projets lancé début 2019. Les oeuvres présentées, qui plongeront le public dans un futur sans Internet, se veulent révélatrices de l’omniprésence du Web dans nos vies quotidiennes. Vernie le jeudi 23 mai, l’exposition s’étendra jusqu’au 2 juin, au Commun.
La créativité numérique à son apogée
Lors de ce vernissage, le DJ genevois Estebahn proposera un set entre downtempo, jungle et électro. Le week-end suivant, la Fonderie Kugler se transformera en laboratoire audio-visuel. Le vendredi 24, la performance délirante de Freeka Tet sera suivie du collectif russe Tundra, qui présentera sa toute dernière création, « Nomad », combinant vidéo et laser. La soirée se clôturera en beauté avec un DJ set du suisse Acid Kunt. Le samedi, ce sont Grand River & Marco C qui lanceront les festivités avec leur projet « 0,13% », voyage poétique entre humain et nature. La scène sera ensuite foulée par le duo Recent Arts (Tobias. et Valentina Berthelon) accompagné de Barbie Williams, avec « Skin », concert audiovisuel expérimental. La soirée terminera avec la DJ genevoise Audrey Danza.
Web célébré, Web interrogé
Lors de la troisième édition du forum «Paradigm_Shift», le public sera invité à explorer les impacts de la production abusive de nouvelles technologies. Sur deux jours, le Forum verra s’enchaîner tables rondes et conférences. Le vendredi débutera avec une prise de parole de Mark Garrett, co-fondateur de Furtherfield, suivi de «E-wasteland», une table ronde qui interrogera le gaspillage dans l’art numérique. En guise de clôture, le panel «The future web» – tenu en français – s’appuiera sur la thématique de l’exposition en repensant à l’impact d’Internet sur nos vies et à sa potentielle évolution. Nathalie Bachand, commissaire de l’exposition The Dead Web – La fin, participera à l’événement avec l’artiste Romain Tardy et Alexandre Monnin (président d’Adrastia), le tout modéré par Nicolas Nova.
Le 15e Mapping Festival se déroulera du 23 au 26 mai 2019, à Genève – www.mappingfestival.com