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Indigø Cøncept, diamant musical ?

De g. à d. : Vincent, Stéphane et Malek

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Deux jeunes filles, deux beautés diaboliques… Tess et Margot Van Kommer, jumelles dans la vraie vie, jouent deux amies perdues dans un monde qui leur fait perdre la tête, incarnant une jeunesse oppressée par une société hystérique qui se mue en écran digital où l’éthique peine à affirmer ses limites. Elles étaient les anti-héros du premier clip du groupe Indigø Cøncept, « Diamant bleu », qui avait déjà séduit avec plus de 22’000 vues sur Youtube à sa sortie en juin dernier. On les retrouve dans « Diamant vert », le deuxième clip du collectif, sorti le 8 octobre dernier. C’est le thème de l’amitié qui a porté l’imagination du réalisateur Stéphane Kharraji et des deux mélomanes Malek et Vincent. 

Anciennement « Rimeurs de rue », le duo de rappeurs a changé de cap en 2016 pour revenir sur la scène musicale. En chantant cette fois. Désormais Mr. Gabor et Mr. Dazar, de leur nom de scène, mêlent subtilement leur voix sur des mélodies pop, électro et funk. Une musique éclectique mise en lumière par l’œil sensible de Stéphane, jeune réalisateur surdoué et ami d’enfance.  Nous avons rencontré les auteurs interprètes il y a quelques jours, au café L’Atelier, à Lausanne, avec leur comparse cinéaste.

Slash : Malek, Vincent, vous êtes auteurs, interprètes. Qui compose donc vos musiques  ? 
Vincent :
Ça dépend, on travaille avec pas mal de gens différents. Là, on travaille avec quelqu’un depuis peu, il s’appelle Koston.
Malek : On aime la liberté, donc on bosse avec plusieurs compositeurs et c’est ce qui fait aussi que chaque track est différente !  

Stéphane, comment en es-tu venu à réaliser en indépendant et à créer ta boîte, il y a de cela un an et demi ?
Stéphane Kharraji : J’ai fini mon CFC de mécanicien et vu qu’on ne me réengageait pas, je me suis dit : « go ». Ensuite, j’ai fait 2 ans en indépendant, avant de créer ma boîte avec mon associé, Quentin Schwarz. Mais on n’est jamais que nous deux pour réaliser, on est toujours entouré de plusieurs assistants (des amis en école de cinéma, pour la plupart) Plus on est, plus on peut faire des choses intéressantes.  

Concernant votre musique actuelle, on la sent différente de l’ancienne. Comment expliquez-vous cela ? 
Malek : On ne voulait plus s’imposer de limite, que ce soit au niveau des instruments, des textes ou des sujets qu’on aborde. C’est pour ça qu’on a décidé de changer de nom de groupe, en premier lieu.

Vous vous sentiez limité à l’époque  
Malek : Je trouvais qu’on était vite limité dans les choix musicaux, les prods qu’on utilisait. Là, si demain je dois chanter en a cappella, je veux pouvoir le faire sans me poser trop de questions du genre : « Est-ce que j’ai le droit ? », « Est-ce que ça respecte ceci ? »… 

Cela ne se fait pas de « chanter » dans le rap  
Malek : Non, je pense qu’actuellement dans la musique, tu peux tout faire. Tu peux faire du rap et chanter, mais nous on a de la peine avec les étiquettes. On fait de la musique, on ne fait pas que du rap, que de l’électro… On veut être large et pour cela on se doit de ne pas se mettre de limite.
Vincent : Même au niveau de nos personnalités, de notre façon de voir les choses. Notre musique évolue, avec nous ! 
Malek : C’est des cycles de vie, aussi. Tu grandis, t’es sûr et certain de ce que tu fais, et puis tu grandis encore et parfois tu te rends compte que ça ne te convient plus totalement. Du coup pourquoi pas s’ouvrir, faire d’autres choses, avec son temps.

Justement comment définiriez-vous le rapport que vous entretenez à votre musique ? 
Vincent : C’est toujours compliqué toutes ces questions entre l’image souhaitée et l’image qu’on projette. Il faudrait aller vers les gens, savoir ce que cela veut dire pour eux « Indigø Cøncept », est-ce que c’est une philosophie de vie, juste un groupe de musique ? Nous, on n’est pas vraiment maître de ça. On essaie juste de transmettre des émotions.
Malek : On est nous-même, on reste naturels. Avant, on parlait d’ouverture d’esprit, et je pense aussi que c’est un peu ça le concept. Chaque son est totalement différent, c’est vraiment à chaque fois une facette du diamant qui est totalement d’une autre couleur.

À ce propos, pourquoi utiliser régulièrement le terme « diamant  » ? 
Malek : Parce que, quand on parle de musique on la voit en couleur, c’est un peu bizarre de dire ça comme ça, mais quand on passe un instru’, ou même une musique quelconque, on se demande à chaque fois : « Tu l’a vois de quelle couleur ? », et c’est vrai qu’on arrive toujours à trouver des similitudes entre nos réponses.
Vincent : On a aussi envie, au niveau des titres, d’amener quelque chose d’un peu différent. Et c’est vrai que la métaphore du diamant reflète bien notre façon de voir les choses.

Portez-vous un soin particulier à ce que chaque chanson divulgue un message précis ? 
Malek : De nouveau, on ne s’impose rien, mais pour l’instant on a, j’estime, toujours un mot ou une émotion à faire passer dans chaque morceau. 
Stéphane : Il y a surtout une thématique qui est abordée et à chaque fois, j’ai juste à la mettre en images. Au final, on part quand même d’un message que Malek et Vincent souhaitent mettre en avant à travers beaucoup de choses, comme leur situation de vie actuelle.
Malek : Je pense aussi que dans tout ce que l’on a fait par rapport à la musique, on a toujours été très orientés sur le texte. C’est ce que l’on aime faire, rechercher le mot ou l’expression qui va bien à ce moment-là. Et c’est super si les gens le remarquent ! C’est vraiment quelque chose que l’on recherche. Je ne me vois pas dire n’importe quoi.

Pourquoi ne pas simplement réaliser des clips ? Pourquoi cette idée de courts-métrages ? 
Stéphane : C’est parti d’une discussion qu’on a eu lors du premier clip. On s’est rendu compte du nombre de scènes important qu’on avait, et à quel point ce serait impossible et surtout dommage de compacter tout ça sur trois minutes.  

Le doigt était posé sur une société 4.0 qui donne le tournis aux digital natives dans « Diamant Bleu ». Qu’est-ce qui vous a poussé cette fois-ci à parler d’amitié ?
Stéphane : On a souvent tendance à dénoncer d’une manière très forte tout ce qu’on estime ne pas être bon, en fonction de nos valeurs. Comme pour le premier clip avec l’alcool, la drogue, les réseaux sociaux. Là, dans ce deuxième clip, on dénonce de nouveau quelque chose, mais entre les amis. Mais je ne peux pas en dire plus, la suite est dans le court métrage. Il y a une moralité !
Vincent : On ne s’est pas dit qu’on allait faire une musique sur l’amitié, c’est une musique qui est arrivée en nous et on l’a transformé en quelque chose qui traitait du sujet. Cela a donné l’image où des fois la vie fait que nos chemins nous séparent de nos amis mais on reste connectés.
Malek : Ce n’est pas que l’amitié, c’est aussi la déception, l’énervement contre un proche, l’évolution des liens dans un groupe d’amis et énormément de choses qui en découlent. 

Quels sont les projets que vous couvez ? 
Malek : Il y aura sûrement une trilogie de courts-métrages. Les clips sont seulement des bandes-annonces des films qui arrivent.
Vincent : Dans l’esprit de notre association, on a aussi le but de faire des ateliers d’écriture pour la jeunesse.
Malek : Oui, au fait, Indigø Cøncept, c’est le premier projet de l’association Blueberry. On est tous liés par cette association, on fait partie du comité, les trois, sans oublier l’associé de Stéphane.

Et concernant la sortie de l’EP et des courts-métrages ? 
Vincent : L’EP sortira début 2018 et comprendra entre 7 et 9 titres.
Stéphane : Pour l’instant, on ne donne pas les dates de sorties des courts-métrages. Mais j’espère avoir fini le premier, quand la neige tombera ! (Rires)

On fait un saut de 10 ans. Où vous voyez-vous ?
(Ils se regardent)  
Malek : Ensemble !

Indigø Cøncept est sur Facebook. 

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João Gilberto, bossa supernova

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João Gilberto, sur la scène du Montreux Jazz Festival en 1985 – Alain Benainous
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Le chanteur brésilien João Gilberto, précurseur de la bossa-nova, est mort samedi à 88 ans. 

Samba, plus jamais. João Gilberto n’est plus. Le papa réfractaire de la bossa-nova est mort samedi à 88 ans a annoncé son fils, João Marcelo, sur Facebook.

Souvenirs d’ici

Un vieux microphone à condensateur, la gratte légère et le flegme de la cidade maravilhosa (la ville merveilleuse). Il n’en fallait pas plus, à l’époque, pour faire frémir le Montreux Jazz Festival, un soir de juillet 1985.

Pourtant, 34 ans plus tard, en ce soir de juillet 2019, le micro restera sourd, la gratte veule et Rio pleurera. Pleurera «o mito» (le mythe), parti sans doute rejoindre Loalwa Braz, Vinícius de Moraes ou encore Nelson Ned.

Samba de maître

Il fascine, João Gilberto. D’un revers de guitare, il ouvre la voie au génie de Caetano Veloso, Gilberto Gil et Tom Zé. Même que, selon les légendes du petit monde des grands musiciens, il influença le jazz d’un certains Miles Davis. Fastoche.

Ces dernières années, plombé par des dettes, dépossédé de ses droits, miné par des procès à rallonge, l’homme s’est «volatilisé» des radars médiatiques.

Le 6 juillet 2015, seule une vidéo sur YouTube le montrant, affaibli, fredonner avec sa fille, Luiza, le fit «ressurgir». Où était-il ? Que faisait-il ? Il sera dès lors le sujet de bien des rumeurs et fantasmes. Sa famille assure qu’il va bien et continue de «gratter». Il en sera une des dernières apparitions du musicos.

«La bossa nova je ne sais pas ce que c’est»

«La bossa nova je ne sais pas ce que c’est. Moi je joue de la samba», a-t-il assuré en 1961, au moment de publier son troisième 33 tours. En face A, on y trouve, pour exemple, une version de Samba da Minha Terra, le classique de l’un de ses maîtres chanteurs, Dorival Caymmi.

«Il peut bien sonner même en lisant un journal», dit un jour de Gilberto le draconien Miles Davis. C’est certainement là, encore plus que tout le reste, que résidait le miracle du Bahianais.

Jamais pris en flagrant délit de mauvais goût, toujours prompt à apposer quelques vers sur quelques notes. Le chanteur aura clairement redonné ses lettres de noblesse au mot «interprète». Lorsqu’il n’est pas l’auteur d’un céleste canção.


Sélection musicale de Malick Touré-Reinhard.

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“Les 6 Chemins” du SexoapCrew, un premier EP en dehors des sentiers battus

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SexoapCrew
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Le collectif rap bullois SexoapCrew a dévoilé samedi Les 6 Chemins, un premier EP aux styles multiples, mais volontiers plaisants. Interview. Chose promise, chose due, c’est le 25 mai dernier que le SexoapCrew a dévoilé son premier EP intitulé Les 6 Chemins. De passage dans nos colonnes en décembre 2018l’équipe originaire de Bulle est composée de six identités : Tacchini, Sunem, Dom, Simcheck, AR et SGK. SexoapCrew est un shakeur dans lequel les saveurs ne peuvent être parfaitement reconnues tellement elles sont nombreuses. Une chose est sûre, cependant : le cocktail est frais mais aussi à portée de toutes et tous. En janvier 2019, le SexoapCrew ouvrait les hostilités avec le clip de «Guérilla». Quatre mois plus tard, il nous revient avec «Sancho» et annonce enfin la sortie d’un premier EP pour le 24 mai. Suite à un souci technique, l’oeuvre arrive le lendemain sur les plateformes. Et c’est dans un bar de Fribourg que le SexoapCrew nous parle de cette première «naissance» par voie digitale.

Slash : Quoi de neuf depuis décembre ? Tacchini : Lors du concert à Fri-son, on t’avait parlé d’un premier projet qui devait sortir en début d’année, ça a pris un peu plus de temps que prévu par rapport au mixage et notre implication dans ce projet. Sinon, on s’est calmés sur les concerts, afin de privilégier le travail en studio et trouver notre ADN. Vous sortez votre premier EP Les 6 Chemins. Comment a-t-il été conçu ? AR : Il a été conçu assez naturellement. On s’est isolés dans le chalet – ou plutôt dans l’appartement – de Dom, à La Tzoumaz [en Valais, ndlr.] . On y est allés trois week-ends, on a pris tout notre matériel pour enregistrer, on a écrit nos textes et voilà comment onze titres ont vu le jour, pour en garder huit. Pourquoi Les 6 Chemins SGK : On est six personnes, on a chacun notre vie, nos expériences et on s’est croisés à différents moments. Depuis, nos six chemins ne font plus qu’un, c’est-à-dire celui du SexoapCrew, tout en gardant notre parcours de vie personnel, qui fait l’identité de chaque membre. Simcheck : Ces six chemins vont au final dans le même sens. On a différents avis, par exemple dans le rap et la musique. Cependant, la direction dans laquelle on se dirige reste commune. Dom : Même au niveau textuel, c’est très diversifié et c’est lié à ce que SGK a dit.

Comment vous fonctionnez pour la création de vos chansons ? Vous avez un mode d’emploi ? Tacchini : On n’a pas de mode d’emploi, on ne s’est pas fixés de thème pour les morceaux… Une fois le son enregistré, le sujet était présent. C’est la force des six chemins. Sunem : À chaque morceau, AR a mis sa touche. Peu importe l’instru’, il a fait quasi tous les refrains de l’EP. Cela nous a mis dans un même esprit, car les refrains tournaient en boucle pendant qu’on écrivait. En fait, on s’est basés là-dessus. SGK : On met l’instru’, chacun «gratte» son texte – de son côté ou sur son chemin. À la fin, on met nos écrits en commun et on regarde comment créer les meilleurs «combos» – qui va commencer, suivre, conclure. Dom : Le fait d’imposer un thème, je ne pense pas que ça soit quelque chose qui marche. Il faut être assez libre sur ce qu’on écrit. Les refrains que AR a posés, ont permis de créer un univers et le son crée le thème. Un mot ou une phrase qui illustre l’ensemble de votre EP ? SGK et Simcheck : C’est le «Sancho». Avant de faire du rap, nous étions déjà des potes. On est tout le temps ensemble, on fait tout ensemble, c’est comme la famille. On s’appelle le «Sancho», parce qu’on est comme une veine dans laquelle coule un seul et même sang, sans oublier qu’on est chauds aussi.

Cover 6 Chemins - SexoapCrew

De g. à d. : Dom, Simcheck, AR, Tacchini, SGK et Sunem – © SexoapCrew

Dès la première piste, «Expo», vous dites «tout ce qu’on vise c’est les trophées, faire du cash…» De quel(s) trophée(s) parlez-vous ? C’est possible avec un premier projet ? Simcheck : Pour nous, rien que de rapper ensemble et de pouvoir promouvoir ça dans notre ville, que les gens reconnaissent notre travail, c’est déjà un trophée. Peu importe le cash que ça apporte derrière. Nos trophées sont le résultats du travail mis à l’ouvrage (sic.). C’est récolter ce que l’on a semé. AR : Trophée ne veut pas dire «avoir un Disque d’Or». Se produire sur scène devant ma famille, mes potes, mon entourage, ou devant des gens qui paient une entrée pour venir nous voir, recevoir un cachet, c’est un trophée. Tout le monde a besoin de «cash» et si on peut en gagner en faisant ce qu’on aime, c’est parfait. SGK : Le trophée est dans le sens d’accomplir quelque chose. Ce sont des victoires, en regardant de quoi l’on est parti. Ce qu’on fait est devenu plus «carré», il y a du travail dans notre art. On parle souvent de cash parce que la vie est ainsi faite, mais on est aussi très «Sancho». On oublie pas que la famille est plus importante que l’argent. Sunem : La suite du texte dit «faire du cash pour ensuite coffrer», cela signifie que que l’on a cette envie de mettre bien les nôtres (sic.). Prendre soin de la famille et tout ce qui va avec. Dom : Tu dois aller chercher ton argent, être là, présent, déterminé et faire les choses.

SXP

Le “Sancho”, au grand complet – © Jay Bax

Cinquième titre, «Guérilla» : qu’est-ce que signifie «on sourit pour serrer les dents» ? Avez-vous tendance à avoir la bouche trop ouverte ?  SGK : C’est pas une question d’avoir la grande gueule. C’est juste que la vie peut être dure par moment, mais on a la chance d’être en Suisse, par exemple. On sourit même si tu peux avoir des douleurs. Tacchini : C’est vrai qu’on a des énormes gueules au quotidien. En même temps, c’est un défaut mais aussi une immense qualité, parce qu’on se dit les choses. On n’a pas peur de dire si l’un de nous a écrit un couplet de merde. On se le dit gentiment quand même. On sait aussi comment apaiser les tensions entre nous. Des fois, ça explose mais on revient toujours à l’état de potes. Dom : On n’oublie pas que nous sommes des potes à la base. Même si on s’engueule, on sait qu’il y a pas de problèmes à la base. Quand est-ce qu’on vous revoit sur scène ? Tacchini : Nous serons en concert le 15 juin à Ebullition [centre culturel situé à Bulle, ndlr.] avec Slimka, Di-Meh, Daejmy, Shaim & Santo. Pour les autres dates, ce sera à suivre sur nos réseaux sociaux.


«Les 6 Chemins» est à retrouver sur toutes les plateformes de téléchargement légal  www.mx3.ch/sexoapcrew.

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