Cinéma
« Looking for Sunshine » : l’immersion dans le quotidien de Lara Gut
Passer du cirque blanc au grand écran n’est pas une discipline olympique. Pourtant, la skieuse Lara Gut n’en est pas à sa manche d’entraînement. Sous les ordres du réalisateur et caméraman tessinois Niccolò Castelli, l’athlète suisse a vécu sa deuxième expérience cinématographique dans le documentaire « Looking for Sunshine ». Après le rôle principal dans « Tutti Giù », en 2012, – déjà avec le même réalisateur – Lara Gut dévoile cette fois son quotidien de sportive et casse l’image que les médias donnent d’elle.
Entre sa victoire au classement général de la coupe du monde de ski alpin en 2016 et sa blessure à l’entraînement du super-combiné des championnats du monde de St-Moritz en 2017, une année s’est écoulée sous l’angle affuté de la caméra de Niccolò Castelli. Diffusé en avant-première romande le jeudi 1er novembre au cinéma de Delémont, ce documentaire biographique révèle une athlète sensible, mais surtout déterminée.
Une histoire hors du commun
Lara Gut était encore si jeune lorsqu’elle a déboulé dans l’aire d’arrivée de St-Moritz en 2008. Du haut de ses 16 ans, elle avait impressionné le monde entier en finissant 3ème lors de sa première participation à une descente, qui plus est, en chutant à quelques mètres de l’arrivée.
Dix ans plus tard, la skieuse de Comano a confirmé mais a également parfois déçu. Sous la pression constante des médias suisses, Lara Gut a souvent défrayer la chronique avec ses sorties pleines de spontanéité, dans lesquelles certains perçoivent de l’arrogance.
Pourtant, ce documentaire montre une athlète qui tente constamment de se surpasser. Des heures et des heures d’entraînement, des pleures ou encore de la joie, Lara Gut passe par tous les états. Mais ce qui la motive, c’est le plaisir de gagner. Entourée de son père et entraîneur Pauli, de sa mère Gabriella et de son frère Ian, l’athlète de 27 ans affronte les épreuves de la vie sportive.
La blessure qui change tout
Lorsqu’en 2017, tout un peuple attend de sa part quatre médaille d’or aux Championnats du Monde, elle se blesse une semaine avant à Cortina d’Ampezzo. Les images sont saisissantes. Un énorme hématome recouvre l’entier de sa cuisse. La douleur est palpable et le doute s’installe. Déterminée mais acculée, Lara Gut est vite de retour sur les skis. Cependant, elle commence à perdre le plaisir qui la motivait tant. Sa tête la tire en avant mais son corps ne suit plus. Le drame arrive. La Suissesse se rompt les ligaments croisés du genou à l’entrainement, le jour où elle était censée remporter sa première médaille d’or.
Alors que beaucoup voient dans cette blessure la fin d’un règne, il n’en est rien. Lara Gut remarque que la vie n’est pas faite que de ski. Son père également. Il peut enfin s’adonner à des activités autres que l’entraînement de sa fille. L’été n’est, pour une fois, pas une période d’entrainement. Les étapes de la convalescence sont longues mais Lara Gut sourit. Cette blessure agit comme une libération. La saison reprend ses droits à Sölden à l’automne 2017. Lara Gut est au départ et pour une fois, elle se contente de dévaler la piste, la victoire n’est pas le plus important.
Une femme libérée
Le rendu final du documentaire est prenant. Il y a, certes peu de dialogue, mais la qualité des images, la beauté des paysages et les nombreuses vidéos vintages de l’enfance de Lara Gut captivent l’attention du spectateur pendant les 95 minutes. À la fin, il y a comme un sentiment d’affection pour cette athlète d’exception, comme si l’on découvrait une nouvelle personne.
Aujourd’hui, Lara Gut a quitté le cocon familial. Du moins physiquement. « À la maison, même lorsque nous étions en famille, nous ne parlions que de ski », avoue sa maman. Pauli Gut reste son entraineur, mais lorsqu’ils se retrouvent en famille, ils profitent. Mariée depuis cet été au footballeur Valon Behrami, Lara Gut n’est plus cette jeune athlète parfois têtue et obnubilée par la victoire, elle est devenue une femme un peu plus sage, sans pour autant perdre son sourire, sa décontraction et sa persévérance. Une personnalité, ça ne se change pas.
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Le documentaire sort officiellement le 21 novembre 2018.
Plus d’informations sur lookingforsunshine.ch
Cinéma
Le FIFDH, le militantisme et les autres
La 17e édition du Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) de Genève présentera jusqu’au 17 mars prochain une série de films, débats et événements partenaires. Cette année, le Festival rend hommage à Evdokia Romanova, militante pour les droits des personnes LGBTQ+ en Russie.
«Now is not the time to give up» (Ce n’est pas le moment d’abandonner, en français). Ces mots prononcés par la défenseure des Droits de l’Homme Evdokia Romanova accompagneront cette nouvelle édition du FIFDH, comme un appel à l’engagement. Cette militante russe, condamnée en 2017 à une amende pour «propagande homosexuelle», a fait appel de cette décision. La jeune femme est soutenue par Amnesty International. Isabelle Gattiker, directrice générale et des programmes du FIFDH, ajoute à ce sujet : «Avec Evdokia cette édition du FIFDH se veut un vibrant hommage à ces milliers d’hommes et de femmes qui partout à travers la planète en Syrie, en RDC, au Soudan, au Guatemala, en Chine, sont privés de lumière et de justice et même écrasés, harcelés, torturés, arrêtés ils continuent leurs combats et ils nous regardent comme elle, droit dans les yeux avec cette question : pendant que nous avons résisté, vous, qu’avez-vous fait ? Et nous avons tous et toutes dans cette salle une responsabilité par rapport à cette question».
Les femmes insoumises à l’honneur
Tenu en parallèle avec à la session principale du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, le Festival offre une véritable opportunité d’expression et de discussion autour de la thématique des Droits Humains (Hackathon pour les droits humains, Faire du droit au logement décent une réalité). Parmi les 48 films retenus, seront notamment traitées les questions de la liberté d’expression (A Dark Place), du Droit d’asile (Strange Fish, The Sweet Requiem, Hamada) et du Droit du Travail (Autour d’Opération Papyrus, A Northern Soul, Ghost Fleet). Près de 300 invités de renom se succèderont pour débattre des différentes thématiques abordées.
Pour cette édition, le Festival a ouvert ses portes le 8 mars dernier, date de la Journée internationale des Droits des Femmes. Pour l’occasion, Nadia Murad, Prix Nobel de la paix 2018, fut mise à l’honneur dans un documentaire signé Alexandria Bombach (On her shoulders). La projection s’est suivie d’un débat en présence de trois militantes pour les droits humains, Hajer Sharief (Libye), Sareta Ashraph (Irak) et Tetiana Pechonchyk (Ukraine), ainsi que de Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, et de Pascale Baeriswyl, Secrétaire d’État suisse aux affaires étrangères.
Trois films suisses présentés mettent à l’honneur des femmes libres : le documentaire Delphine et Carole, insoumuses de Callisto Mc Nulty rend hommage à Delphine Seyrig et Carole Roussopoulos, cinéastes féministes, joyeuses et radicales des années 70. Léa Tsemel, avocate de Philippe Bellaïche et Rachel Leah Jones retrace le combat de l’avocate israélienne éponyme. Insoumises, de Laura Cazador et Fernando Perez Valdes, présenté en première européenne, est porté par Sylvie Testud.
Le Web a 30 ans
Dans le cadre des 30 ans du Web, le FIFDH organise un hackathon, à savoir un événement au cours duquel des volontaires se réunissent pour faire de la programmation informatique collaborative.
Durant une journée, les participants seront invités à réfléchir sur le thème «Internet, Open Source et Droits Humains», afin de proposer des solutions innovantes aux différents enjeux posés par les institutions partenaires. Richard Stallman, fondateur du mouvement du logiciel libre, sera également présent pour un débat, le 17 mars, afin de clôturer l’événement.
La 17e édition du FIFDH se déroule du 8 au 17 mars 2019, à Genève – fifdh.org
Sélections
Des X-Men à Spider-Man, les superhéros continuent d’accaparer nos salles
2019 ne dérogera pas à la règle. Une nouvelle fois, l’année sera riche en films de superhéros. L’occasion de faire le point sur ce qui nous attend, à travers un calendrier de films des maisons Marvel et DC Comics.
Depuis plusieurs années, les films mettant en scène des personnages de comics aux capacités aussi spectaculaires que hors du commun connaissent un second souffle auprès du grand public. Une popularité notamment portée par une évolution technologique de l’industrie du cinéma, permettant ainsi de rendre hommage comme il se doit à des figures désormais emblématiques de la pop culture.
2019 s’annonce être une année charnière pour les studios Marvel. Après dix ans, le Marvel Cinematic Universe (MCU) a su profondément installer son univers et ses personnages dans la culture cinématographique moderne. Un ancrage porté par pas moins d’une vingtaine de production depuis 2008. Avenger : Endgame, prévu pour le 24 avril 2019, sera donc l’aboutissement de vingt-deux films interconnectés.
En ce qui concerne l’univers cinématographique DC (DCEU), c’est six films qui ont été produits depuis 2013, avec en chef de chantier le très controversé Man of Steel de Zack Snyder. En plus d’un ratio nettement moins élevé que chez le concurrent, les films DC n’ont pas fait l’unanimité chez les fans, notamment avec un Sucid Squad décevant, un Batman vs Superman trop ambitieux, et un Justice League qui n’était pas à la hauteur des héros qui la compose. Heureusement, le film Aquaman sortie en fin d’année 2018, à quant à lui été accueilli avec beaucoup de succès, et porte sur ses épaules l’espoir des fans pour les années à venir. Attention, spoilers.
Captain Marvel, de Anna Boden et Ryan Fleck
Acteurs principaux : Brie Larson, Samuel L. Jackson, Jude Law
Date de sortie : 6 mars 2019
Synopsis : Captain Marvel raconte l’histoire de Carol Danvers, qui va devenir l’une des superhéroïnes les plus puissantes de l’univers, lorsque la Terre se révèle être l’enjeu d’une guerre galactique entre deux races extraterrestres.
Bien que ce synopsis ne nous dévoile pas grand-chose de l’intrigue, l’on se réjouit, néanmoins, de se (re)plonger dans les années 1990, une période qui reste encore inexplorée dans le MCU, et de découvrir le premier film Marvel avec une femme pour protagoniste. Ceux qui ont patiemment attendu la scène post-générique d’Avenger : Infinity War le savent déjà, Captain Marvel fera ensuite un bond d’une trentaine d’années pour rejoindre les autres superhéros des studios Marvel dans Avenger : Endgame.
Shazam, de David F. Sandberg
Acteurs principaux : Asher Angel, Zachary Levi, Mark Strongen
Date de sortie : 5 avril 2019
Synopsis : On a tous un superhéros qui sommeille au fond de soi… Il faut juste un peu de magie pour le réveiller. Pour Billy Batson, gamin débrouillard de 14 ans lâché dans une famille d’accueil, il suffit de crier «Shazam !» pour se transformer en superhéros. Ado dans un corps d’adulte sculpté à la perfection, Shazam s’éclate avec ses tout nouveaux superpouvoirs. Est-il capable de voler ? De voir à travers n’importe quel type de matière ? De faire jaillir la foudre de ses mains ? Et de sauter son examen de sciences sociales ? Shazam repousse les limites de ses facultés avec l’insouciance d’un enfant. Mais il lui faudra maîtriser rapidement ses pouvoirs pour combattre les forces des ténèbres du Docteur Thaddeus Sivana.
Comme nous le laisse entendre le compendium, le film oscillera entre le côté magique, superhéroïque, et comique. Un choix logique, quand on sait que l’histoire présente un adolescent, qui, du jour au lendemain, se voit conférer des capacités dont n’importe quel humain rêverait. Un film qui portera donc avec lui un aspect plus léger que ce qu’il se fait habituellement dans les films de l’univers DC, jugés souvent trop sombres et sérieux par leurs détracteurs.
Avengers : Endgame, de Joe Russo et Anthony Russo
Acteurs principaux : Robert Downey Jr., Chris Evans, Chris Hemsworth
Date de sortie : 24 avril 2019
Synopsis : Aboutissement de vingt-deux films interconnectés, le quatrième volet de la saga Avengers sera le tournant décisif de ce voyage épique. Nos héros bien-aimés vont vraiment comprendre à quel point cette réalité est fragile et les sacrifices qui doivent être faits pour la maintenir.
Un résumé qui n’a rien de très joyeux, avec le mot «sacrifice», qui résonne fort dans la tête des adeptes de la franchise. On peut donc s’attendre à la disparition de personnages comme Iron-Man (Robert Downey Jr.) et Captain America (Chris Evans), dont les contrats des acteurs s’arrêtent après Avengers : Endgame. À cela s’ajoutent les interrogations des fans quant à la signification du titre. Certains en on déduit qu’il s’agit d’une référence directe à la réplique de Doctor Strange dans Avengers : Infinity War. Juste après que Thanos ne s’empare de la Pierre du Temps, le Sorcier Suprême souffle à Iron-Man : «We are in the end game now». («Nous sommes dans la phase finale maintenant»).
X-Men : Dark Phoenix, de Simon Kinberg
Acteurs principaux : James McAvoy, Michael Fassbender, Sophie Turner
Date de sortie : 5 juin 2019
Synopsis : Jean Grey va perdre le contrôle de ses pouvoirs et devenir une menace pour ses amis et le reste de l’univers.
X-Men Dark Phoenix fait suite aux événements des films X-Men : Le Commencement (2011) de Matthew Vaughn, X-Men : Days of Future Past (2014) et X-Men : Apocalypse (2016), tous deux de Bryan Singer. Le film plantera son décor dans les années 1990, tandis que Jean Grey (Sophie Turner) lutte contre une évolution de ses pouvoirs qui lui est imposée, lors d’une mission spatiale. Alors que le rachat quasi certain de la Fox par Disney devrait avoir lieu courant 2019, nombreux sont les fans qui espèrent voir une réunion entre l’univers X-Men et le MCU dans les années à venir.
Spider-Man : Far From Home, de Jon Watts
Acteurs principaux : Tom Holland, Jake Gyllenhaal
Date de sortie : 3 juillet 2019
Synopsis : Peter Parker part en voyage scolaire en Europe avec ses amis. À l’étranger, Nick Fury le recrute pour faire équipe avec Mysterio et combattre les Elementaux.
Fraîchement sortie, cette première bande-annonce du film nous dévoile des monstres, et un nouveau supervilain, qui arrivent à pic pour gâcher le séjour de Peter Parker en Europe. Connu dans l’univers des comics, Mysterio est un illusionniste, obsédé par l’idée de vaincre l’homme-araignée à l’aide de ses tours de passe-passe pour gonfler sa notoriété. Les Elementaux, quant à eux, sont le résultat d’expériences ayant mal tourné, leur procurant ainsi des capacités liées à divers éléments. On se souviendra notamment de l’homme-sable du Spider-Man 3 (2007) de Sam Raimi.
Les Nouveaux Mutants, de Josh Boone
Acteurs principaux : Anya Taylor-Joy, Maisie Williams, Alice Braga
Date de sortie : 2 août 2019
Synopsis : Les Mutants sont les plus dangereux, pour eux-mêmes comme pour les autres, lorsqu’ils découvrent leurs pouvoirs. Détenus dans une division secrète contre leur volonté, cinq nouveaux mutants doivent apprivoiser leurs dons. Traqués par une puissance surnaturelle, leurs peurs les plus terrifiantes vont devenir réalité.
Présenté comme un spin-off de l’univers X-Men, et particulièrement sombre, le film ne devrait pas se doter d’un supervilain déjà connu à ce jour.
The Joker, de Todd Phillips
Acteurs principaux : Joaquin Phoenix, Robert De Niro
Date de sortie : 2 octobre 2019
Synopsis : Dans les années 1980, à Gotham City, Arthur Fleck, un comédien de stand-up raté, bascule dans la criminalité et devient le Joker.
On ne sait pas encore grand-chose sur ce film, si ce n’est qu’il ne devrait pas être le plus notable de l’univers cinématographique DC. Seules quelques vidéos créées par des fans de la franchise se montrent sur le web. Joaquin Phoenix aura la lourde tâche d’incarner l’ennemi juré du chevalier noir, dans un Joker plus traditionnel que celui de Jared Leto dans Sucid Squad (2016) de David Ayer.