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Cinéma

« Wij », un film déroutant sur l’adolescence

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Adaptation d’un roman de 2009 d’Elvis Peeters qui avait fait grand bruit en Belgique flamande, « Wij » se base sur une histoire vraie. Le film de Rene Eller est une histoire violente, autant psychologique que physique. L’image est belle, léchée, graphique et lumineuse. Sous ses airs de film pour ado, où les romances et les premiers émois se font sentir, se cache une histoire d’excès, de manipulation et de perdition.

En rentrant dans la salle Pitoëff, le lieu central du Geneva International Film Festival – le GIFF pour les intimes – j’entends une personne âgée dire derrière moi qu’elle est venue voir le film car « pour une fois un film sur les jeunes n’a pas l’air trop violent ».  C’est la première personne à être sortie de la salle en fin de séance, bouleversée.

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=kizfDGPEZE8[/embedyt]

« Wij » (« we »en anglais, ou « nous » en français) c’est l’histoire de huit adolescents, quatre filles, quatre garçons. Ils s’ennuient un été et décident de s’occuper. Les premières minutes du film nous portent à un procès en Belgique flamande aux bordures des Pays-Bas. On se questionne, on ne sait pas qui accuse qui, ni comment, ni pourquoi…  Mais on sait que quelque chose d’horrible s’est déroulé. On suit alors tour à tour ces jeunes selon leurs perspectives, leurs manières de comprendre ce qui s’est passé cet été-là. Le film est découpé en quatre parties. Quatre univers musicaux, quatre voix off, quatre versions différentes de la même histoire. Racontés du point de vue des protagonistes, des éléments sont omis. Le spectateur est laissé ainsi, à lui de reconstruire les liens.

Ces jeunes jouent. Ils jouent avec les jeux de la société dans laquelle ils vivent, avec le sexe, avec la pornographie, avec l’argent, avec la politique et avec le sexe tarifé. Ils poussent les limites, tirent de plus en plus. Pour finir, on a l’impression que c’est le film lui-même qui joue avec nous et nos ressentis. Notre génération s’identifie aux personnages et on s’y attache, au point d’être gêné par la tournure des événements. Certaines scènes nous retournent, j’ai senti mon utérus se tordre sur lui-même lors d’une scène d’avortement. Les scènes de sexe sont crues et gênantes. 

C’est après un casting de presque deux ans que le réalisateur Rene Eller a trouvé ses protagonistes. Il les a alors rassemblés pour adapter le scénario et parler des limites de chacun, de ce qu’ils étaient prêts ou pas à faire face à la caméra. Le réalisateur nous avoue après la projection ne pas leur avoir demandé quelque chose pour le film, qu’il n’était pas prêt à faire lui-même. C’est notamment par cette phase de réécriture qu’il a réussi à créer une vraie énergie de groupe entre les acteurs, ce qui se ressent à l’écran.

Maxime Jacobs, Salomé Van Grunsven et Pauline Casteleyn, lors du tournage – © Lotte Van Raalte

Rene Eller nous pousse à nous interroger sur notre société qu’il décrit comme en « crise existentielle » et où la jeunesse serait en perte de repères. Il dépeint dans son film les peurs qu’il peut en avoir. «Wij » est un film qui nous questionne face à notre propre sortie de l’enfance. Aux limites que l’on s’est imposées et qui se sont imposées au cours de notre adolescence. On en sort perturbé, choqué mais peut-être pas aussi pessimiste que son réalisateur.

La 24èmeédition du GIFF continue jusqu’au 10 novembre à Genève

Informations et billetterie sur le site du GIFF.

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Cinéma

Le FIFDH, le militantisme et les autres

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"Zero Impunity" des frères Blies sera présenté dans le cadre du 17e FIFDH
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La 17e édition du Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) de Genève présentera jusqu’au 17 mars prochain une série de films, débats et événements partenaires. Cette année, le Festival rend hommage à Evdokia Romanova, militante pour les droits des personnes LGBTQ+ en Russie.

«Now is not the time to give up» (Ce n’est pas le moment d’abandonner, en français). Ces mots prononcés par la défenseure des Droits de l’Homme Evdokia Romanova accompagneront cette nouvelle édition du FIFDH, comme un appel à l’engagement. Cette militante russe, condamnée en 2017 à une amende pour «propagande homosexuelle», a fait appel de cette décision. La jeune femme est soutenue par Amnesty International. Isabelle Gattiker, directrice générale et des programmes du FIFDH, ajoute à ce sujet : «Avec Evdokia cette édition du FIFDH se veut un vibrant hommage à ces milliers d’hommes et de femmes qui partout à travers la planète en Syrie, en RDC, au Soudan, au Guatemala, en Chine, sont privés de lumière et de justice et même écrasés, harcelés, torturés, arrêtés ils continuent leurs combats et ils nous regardent comme elle, droit dans les yeux avec cette question : pendant que nous avons résisté, vous, qu’avez-vous fait ? Et nous avons tous et toutes dans cette salle une responsabilité par rapport à cette question».

Evdokia Romanova est membre du mouvement Avers, qui défend les droits des personnes LGBTQ+ en Russie et leur offre assistance – DR

Les femmes insoumises à l’honneur

Tenu en parallèle avec à la session principale du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, le Festival offre une véritable opportunité d’expression et de discussion autour de la thématique des Droits Humains (Hackathon pour les droits humains, Faire du droit au logement décent une réalité). Parmi les 48 films retenus, seront notamment traitées les questions de la liberté d’expression (A Dark Place), du Droit d’asile (Strange Fish, The Sweet Requiem, Hamada) et du Droit du Travail (Autour d’Opération Papyrus, A Northern Soul, Ghost Fleet). Près de 300 invités de renom se succèderont pour débattre des différentes thématiques abordées.

Pour cette édition, le Festival a ouvert ses portes le 8 mars dernier, date de la Journée internationale des Droits des Femmes. Pour l’occasion, Nadia Murad, Prix Nobel de la paix 2018, fut mise à l’honneur dans un documentaire signé Alexandria Bombach (On her shoulders). La projection s’est suivie d’un débat en présence de trois militantes pour les droits humains, Hajer Sharief (Libye), Sareta Ashraph (Irak) et Tetiana Pechonchyk (Ukraine), ainsi que de Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, et de Pascale Baeriswyl, Secrétaire d’État suisse aux affaires étrangères.

Trois films suisses présentés mettent à l’honneur des femmes libres : le documentaire Delphine et Carole, insoumuses de Callisto Mc Nulty rend hommage à Delphine Seyrig et Carole Roussopoulos, cinéastes féministes, joyeuses et radicales des années 70. Léa Tsemel, avocate de Philippe Bellaïche et Rachel Leah Jones retrace le combat de l’avocate israélienne éponyme. Insoumises, de Laura Cazador et Fernando Perez Valdes, présenté en première européenne, est porté par Sylvie Testud.

Le Web a 30 ans

Dans le cadre des 30 ans du Web, le FIFDH organise un hackathon, à savoir un événement au cours duquel des volontaires se réunissent pour faire de la programmation informatique collaborative.

Durant une journée, les participants seront invités à réfléchir sur le thème «Internet, Open Source et Droits Humains», afin de proposer des solutions innovantes aux différents enjeux posés par les institutions partenaires. Richard Stallman, fondateur du mouvement du logiciel libre, sera également présent pour un débat, le 17 mars, afin de clôturer l’événement.

La 17e édition du FIFDH se déroule du 8 au 17 mars 2019, à Genève – fifdh.org

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Sélections

Des X-Men à Spider-Man, les superhéros continuent d’accaparer nos salles

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Brie Larson est Captain Marvel, dans ce 21e film des studios Marvel – © Marvel Studios
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2019 ne dérogera pas à la règle. Une nouvelle fois, l’année sera riche en films de superhéros. L’occasion de faire le point sur ce qui nous attend, à travers un calendrier de films des maisons Marvel et DC Comics.

Depuis plusieurs années, les films mettant en scène des personnages de comics aux capacités aussi spectaculaires que hors du commun connaissent un second souffle auprès du grand public. Une popularité notamment portée par une évolution technologique de l’industrie du cinéma, permettant ainsi de rendre hommage comme il se doit à des figures désormais emblématiques de la pop culture.

2019 s’annonce être une année charnière pour les studios Marvel. Après dix ans, le Marvel Cinematic Universe (MCU) a su profondément installer son univers et ses personnages dans la culture cinématographique moderne. Un ancrage porté par pas moins d’une vingtaine de production depuis 2008. Avenger : Endgame, prévu pour le 24 avril 2019, sera donc l’aboutissement de vingt-deux films interconnectés.

En ce qui concerne l’univers cinématographique DC (DCEU), c’est six films qui ont été produits depuis 2013, avec en chef de chantier le très controversé Man of Steel de Zack Snyder. En plus d’un ratio nettement moins élevé que chez le concurrent, les films DC n’ont pas fait l’unanimité chez les fans, notamment avec un Sucid Squad décevant, un Batman vs Superman trop ambitieux, et un Justice League qui n’était pas à la hauteur des héros qui la compose. Heureusement, le film Aquaman sortie en fin d’année 2018, à quant à lui été accueilli avec beaucoup de succès, et porte sur ses épaules l’espoir des fans pour les années à venir. Attention, spoilers.

Captain Marvel, de Anna Boden et Ryan Fleck

Acteurs principaux : Brie Larson, Samuel L. Jackson, Jude Law
Date de sortie : 6 mars 2019

Synopsis : Captain Marvel raconte l’histoire de Carol Danvers, qui va devenir l’une des superhéroïnes les plus puissantes de l’univers, lorsque la Terre se révèle être l’enjeu d’une guerre galactique entre deux races extraterrestres.

Bien que ce synopsis ne nous dévoile pas grand-chose de l’intrigue, l’on se réjouit, néanmoins, de se (re)plonger dans les années 1990, une période qui reste encore inexplorée dans le MCU, et de découvrir le premier film Marvel avec une femme pour protagoniste. Ceux qui ont patiemment attendu la scène post-générique d’Avenger : Infinity War le savent déjà, Captain Marvel fera ensuite un bond d’une trentaine d’années pour rejoindre les autres superhéros des studios Marvel dans Avenger : Endgame.

Shazam, de David F. Sandberg

Acteurs principaux : Asher Angel, Zachary Levi, Mark Strongen
Date de sortie : 5 avril 2019

Synopsis : On a tous un superhéros qui sommeille au fond de soi… Il faut juste un peu de magie pour le réveiller. Pour Billy Batson, gamin débrouillard de 14 ans lâché dans une famille d’accueil, il suffit de crier «Shazam !» pour se transformer en superhéros. Ado dans un corps d’adulte sculpté à la perfection, Shazam s’éclate avec ses tout nouveaux superpouvoirs. Est-il capable de voler ? De voir à travers n’importe quel type de matière ? De faire jaillir la foudre de ses mains ? Et de sauter son examen de sciences sociales ? Shazam repousse les limites de ses facultés avec l’insouciance d’un enfant. Mais il lui faudra maîtriser rapidement ses pouvoirs pour combattre les forces des ténèbres du Docteur Thaddeus Sivana.

Comme nous le laisse entendre le compendium, le film oscillera entre le côté magique, superhéroïque, et comique. Un choix logique, quand on sait que l’histoire présente un adolescent, qui, du jour au lendemain, se voit conférer des capacités dont n’importe quel humain rêverait. Un film qui portera donc avec lui un aspect plus léger que ce qu’il se fait habituellement dans les films de l’univers DC, jugés souvent trop sombres et sérieux par leurs détracteurs.

Avengers : Endgame, de Joe Russo et Anthony Russo

Acteurs principaux : Robert Downey Jr., Chris Evans, Chris Hemsworth
Date de sortie : 24 avril 2019

Synopsis : Aboutissement de vingt-deux films interconnectés, le quatrième volet de la saga Avengers sera le tournant décisif de ce voyage épique. Nos héros bien-aimés vont vraiment comprendre à quel point cette réalité est fragile et les sacrifices qui doivent être faits pour la maintenir.

Un résumé qui n’a rien de très joyeux, avec le mot «sacrifice», qui résonne fort dans la tête des adeptes de la franchise. On peut donc s’attendre à la disparition de personnages comme Iron-Man (Robert Downey Jr.) et Captain America (Chris Evans), dont les contrats des acteurs s’arrêtent après Avengers : Endgame. À cela s’ajoutent les interrogations des fans quant à la signification du titre. Certains en on déduit qu’il s’agit d’une référence directe à la réplique de Doctor Strange dans Avengers : Infinity War. Juste après que Thanos ne s’empare de la Pierre du Temps, le Sorcier Suprême souffle à Iron-Man : «We are in the end game now». («Nous sommes dans la phase finale maintenant»).

X-Men : Dark Phoenix, de Simon Kinberg

Acteurs principaux : James McAvoy, Michael Fassbender, Sophie Turner
Date de sortie : 5 juin 2019

Synopsis : Jean Grey va perdre le contrôle de ses pouvoirs et devenir une menace pour ses amis et le reste de l’univers.

X-Men Dark Phoenix fait suite aux événements des films X-Men : Le Commencement (2011) de Matthew VaughnX-Men : Days of Future Past (2014) et X-Men : Apocalypse (2016), tous deux de Bryan Singer. Le film plantera son décor dans les années 1990, tandis que Jean Grey (Sophie Turner) lutte contre une évolution de ses pouvoirs qui lui est imposée, lors d’une mission spatiale. Alors que le rachat quasi certain de la Fox par Disney devrait avoir lieu courant 2019, nombreux sont les fans qui espèrent voir une réunion entre l’univers X-Men et le MCU dans les années à venir.

Spider-Man : Far From Home, de Jon Watts

Acteurs principaux : Tom Holland, Jake Gyllenhaal 
Date de sortie : 3 juillet 2019

Synopsis : Peter Parker part en voyage scolaire en Europe avec ses amis. À l’étranger, Nick Fury le recrute pour faire équipe avec Mysterio et combattre les Elementaux.

Fraîchement sortie, cette première bande-annonce du film nous dévoile des monstres, et un nouveau supervilain, qui arrivent à pic pour gâcher le séjour de Peter Parker en Europe. Connu dans l’univers des comics, Mysterio est un illusionniste, obsédé par l’idée de vaincre l’homme-araignée à l’aide de ses tours de passe-passe pour gonfler sa notoriété. Les Elementaux, quant à eux, sont le résultat d’expériences ayant mal tourné, leur procurant ainsi des capacités liées à divers éléments. On se souviendra notamment de l’homme-sable du Spider-Man 3 (2007) de Sam Raimi.

Les Nouveaux Mutants, de Josh Boone

Acteurs principaux : Anya Taylor-Joy, Maisie Williams, Alice Braga
Date de sortie : 2 août 2019

Synopsis : Les Mutants sont les plus dangereux, pour eux-mêmes comme pour les autres, lorsqu’ils découvrent leurs pouvoirs. Détenus dans une division secrète contre leur volonté, cinq nouveaux mutants doivent apprivoiser leurs dons. Traqués par une puissance surnaturelle, leurs peurs les plus terrifiantes vont devenir réalité.

Présenté comme un spin-off de l’univers X-Men, et particulièrement sombre, le film ne devrait pas se doter d’un supervilain déjà connu à ce jour.

The Joker, de Todd Phillips

Acteurs principaux : Joaquin Phoenix, Robert De Niro
Date de sortie : 2 octobre 2019

Synopsis : Dans les années 1980, à Gotham City, Arthur Fleck, un comédien de stand-up raté, bascule dans la criminalité et devient le Joker.

On ne sait pas encore grand-chose sur ce film, si ce n’est qu’il ne devrait pas être le plus notable de l’univers cinématographique DC. Seules quelques vidéos créées par des fans de la franchise se montrent sur le web. Joaquin Phoenix aura la lourde tâche d’incarner l’ennemi juré du chevalier noir, dans un Joker plus traditionnel que celui de Jared Leto dans Sucid Squad (2016) de David Ayer

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