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Critique

Webbigger, le nouveau réseau (anti ?)social made in Switzerland

©   Webbiger

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Après les Facebook, Instagram, Snapchat, il paraît impossible d’innover dans le domaine du réseau social. Pourtant, ce n’est pas ce que Nathan Ganser, gymnasien de 17 ans, a l’air de penser. Créateur du nouveau réseau Webbiger, ce Morgien à la confiance en soi exacerbée a d’abord fait parler de lui suite à la « polémique » engendrée autour d’un site visant à évaluer les enseignants du gymnase de Marcelin, dans le canton de Vaud. Quelques mois après son exclusion dudit gymnase, le Mark Zuckerberg du pays de l’horlogerie revient avec un concept digital bien différent, celui de « rencontrer des personnes qui partagent des passions communes ».

Le concept est relativement simple : correspondre par vidéo avec des utilisateurs autour d’un thème choisi au préalable. Le créateur de Webbiger met ainsi l’authenticité au centre de ses priorités. Dans une ère où il est extrêmement aisé de se faire passer pour quelqu’un d’autre (sur Internet, du moins…), le réseau social made in Switzerland évite ce fléau, entre autres grâce à ce système de webcam. 

Comme on l’aura compris, l’une des particularités de ce réseau social réside dans l’importance accordée à la sécurité. En effet, pour rejoindre la «  team Webbiger », il faut avoir reçu une invitation d’un membre déjà inscrit sur la plateforme. Autrement dit, le jeune entrepreneur propose un réseau social fermé, afin d’interdire l’accès aux personnes mal intentionnées, qui, comme toute personne avertie le sait, ne sont pas une exception sur Internet. Ainsi, l’utilisateur assume directement la responsabilité en cas de « débordement », puisque ce système centralisé a pour avantage de remonter facilement à la source du problème.

Aussi, le fondateur instaure un système de récompense ; plus l’on invite de membres, plus l’on a la possibilité de faire entendre sa voix. Comme Nathan l’explique lui-même sur la page d’accueil de son site, « chaque membre qui invite une nouvelle personne sur la plateforme reçoit un vote». Le créateur incite de cette manière les utilisateurs à s’exprimer et à s’investir dans la nouvelle plateforme qu’est Webbigger. Bien qu’il n’en soit pas à sa première expérience digitale, le jeune entrepreneur accorde beaucoup d’importance au retour de ses utilisateurs, d’où la mise en place de ce système de votation.  

Derrière le site web aux illustrations épurées se cachent non seulement le travail de Nathan, mais également celui d’une vingtaine d’employés qui veillent au bon fonctionnement du réseau social suisse-romand. Les rudiments de l’e-entreprenariat, nous explique le fondateur, il les a appris via des forums dédiés à celui-ci. C’est également via ces groupes de discussions qu’il rencontra ces futurs collaborateurs, qui n’hésiteront pas un instant à collaborer avec le jeune homme malgré la barrière virtuelle qui les sépare.

Sur une note plus personnelle, on a été curieux de connaître les motivations de l’étudiant. Il est clair que la plupart de son temps libre et de son énergie passent dans ce business, qui ne lui rapporte – pour le moment – pas grand-chose financièrement. L’idée de créer un réseau social a tout d’abord germé lors de son séjour linguistique dans la capitale britannique. De nature plutôt extravertie en apparence, l’adolescent n’a néanmoins pas réussi à nouer des liens avec ses camarades, ses lacunes dans la langue anglaise étant une véritable barrière dans sa socialisation.  Ce fut donc en partir pour cette raison qu’il se penchât sur l’entreprenariat en ligne. 

Seule déception : aux 12’000 francs souhaités avec sa campagne de crowdfunding, il en récolte à peine 500, ce qui a lourdement impacté le développement de Webbiger. En effet, le créateur a dû revoir son projet initial, qui était de créer une application avec appels-vidéos intégrés. Inventif, il se rabat sur les services proposés par Google Hangouts  (pour la visioconférence) et Facebook Messenger (pour la newsletter). En outre, Nathan avait préalablement pour objectif de faire de Webbiger un réseau social payant. Modalité qui, après réflexion, a été remplacée par le système d’inscriptions par invitations.

Le but ultime de Nathan ? « Créer une grande communauté », confie-t-il. Bien que son site ne soit pas destiné au grand public, comme il l’a infatigablement rappelé, nous verrons dans quelques mois (ou années ?) si ce nouveau concept séduit.

Critique

Non, Vero n’est pas vraiment « l’Instagram Killer » promis par ses créateurs

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Capture de l'application

C’est le nouveau réseau social dont tout le monde parle, et qui semble vouloir détrôner Instagram. Mais qu’est au juste Vero ? Sans algorithme, ni publicité et ni enregistrement de données d’utilisateur, cette application fait un véritable buzz.

Vero (pour Vérité) est loin d’être une nouveauté. Créée en 2015 par par Ayman Hariri, millionnaire libanais, frère de l’actuel Premier ministre, il aura fallu mettre en place une campagne marketing avec de puissants influenceurs pour que l’application rencontre le succès auprès des internautes.

Dans le concept, rien de neuf. L’application utilise simplement les codes de Facebook, Twitter, Pinterest et Instagram. Un mélange de partage de photos, de musiques, de livres et de séries. Son petit plus ? Elle permet, en une seule application, de tout partager.

Véritable révolution ?

Là où Vero fait la différence, c’est que cette app’ n’est soumise à aucun algorithme. Le feed est chronologique et sans publicité : « Le feed est composé de vos messages et des posts des personnes avec lesquelles vous êtes connectées ou des personnes que vous suivez. Nous ne l’organisons pas, ne la manipulons pas, n’insérons pas de publicité ou ne retenons pas les posts. Vous voyez ce qui a été partagé avec vous, quand il a été partagé avec vous. »  

La seconde grande différence est la possibilité de gérer les différents degrés d’audience. Vous serez donc capable de définir qui peut voir tel ou tel contenu de votre profil. Sur le site du réseau social, on peut d’ailleurs lire : « Vero est un réseau social pour tous ceux qui aiment quelque chose suffisamment pour le partager – et veulent contrôler avec qui ils le partagent. Tout comme nous le faisons dans la vraie vie. » 

Pas tout rose

L’application deviendra payante après le million d’abonnés inscrits. Les premiers auront néanmoins accès à l’application de façon gratuite et à vie mais, pour les retardataires il faudra y mettre le prix. Il s’agirait en effet d’un abonnement mensuel qui viserait à réguler le manque de revenus publicitaires.

Un autre aspect négatif soulevé, et pas des moindres, concerne les droits d’auteur. Il semblerait que tout le contenu partagé pourrait être réutilisé sans demande d’autorisation et sans payer de royalties à l’intéressé.

Enfin, l’application a déjà subi de nombreux crashs dû à l’augmentation phénoménale de nouveaux comptes. Quant à savoir si, malgré son prix et ses pleins pouvoirs sur votre contenu, elle peut détrôner Instagram, les paris sont ouverts.

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Ce qu’on en a pensé de « Mauvaise langue », la nouvelle émission de Thomas Wiesel

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© RTS / Laurent Bleuze

Vendredi soir, sur la RTS, le premier épisode du talk-show de Thomas Wiesel et compagnie nous a globalement déçus. Pas grave, on veut voir la suite. 

22h53. La fiction policière française « La loi de Valérie » se termine sur un meurtre sordide. Drôle de « locomotive », au reste, pour lancer un nouveau programme inspiré des très écrits late shows américains, « Mauvaise langue ». Drôle de « case », aussi. Le vendredi, à 22h50, pour un format destiné à un public de jeunes adultes, c’est… audacieux.

Un générique pop-jazzy, qui s’enchaîne sur un panoramique public/animateur. Thomas Wiesel dans la lumière. Assis sur son bureau. Nous sommes sur CBS ? Non, simplement les influences anglo-saxonnes du nouveau porteur d’image de la RTS. Ça fait du bien ? On ne sait pas encore. On regarde ce nouvel « infotainement ». Un peu captivé. Beaucoup intrigué.

Apprendre la télé

Wiesel s’assoit. Il débite son texte. Machinalement. Comme en radio. Et fait tournoyer nerveusement son stylo 4 couleurs entre ses doigts, pendant 25 minutes 38. Mais, n’importe quel présentateur le dira : l’exercice du prompteur est un enfer, la relance, une galère, le face cam’, proche du calvaire. Dans une interview accordée à 24 heures, il disait justement « apprendre la télé ». Vendredi, l’humoriste l’a fait, et malgré les imperfections, le courage dont il a fait preuve mérite d’être relevé. Bravo. 

(Heureusement) pas seul

Pour accompagner notre nouveau protagoniste, une équipe et pas des moindres : « la jeune génération d’humoristes romands ». C’est sur elle que mise ardemment la RTS (radio et web) depuis quelques mois déjà. Blaise Bersinger, Marina Rollman, Yann Marguet ou Yoann Provenzano, entre autres, ce sont donc appliqués, en plateau ou en séquences préalablement enregistrées, à nous faire rire.

Si l’humour de Blaise Bersinger ne plaît, certes, pas aux plus puristes, il faut reconnaître que, en radio, cela fonctionne plutôt bien. Pourtant, une fois sur le petit écran, son absurdité permanente ne fonctionne plus. Ou moins bien. Placé un peu comme un sniper (ceux des plateaux de Thierry Ardisson ou Laurent Ruquier), « l’invité » a tenté, tout au long du programme, de tourner en dérision la dérision de Thomas Wiesel. Dans le dialogue, c’est un peu brouillon. Même chose pour Yann Marguet, qui a visiblement tenté de recycler ses Orties en télé. Dommage. 

On veut la suite

Mais, finalement, une bande de jeunes journalistes est-elle légitime à remettre en cause le travail d’une bande de jeunes humoristes ? La question reste en suspend. Cependant, si le contenu de cette première fut globalement décevant, on aime le concept, on attend la suite et, évidemment, on ne peut qu’applaudir chaque nouveau projet mené par la passion. Longue vie à « Mauvaise langue » – et pourquoi pas sur le Service public suisse.

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