Julien Doquin De Saint Preux raconte « Plectre », la nouvelle websérie de Couleur 3

Ella Robinson

Séries

Slash était au Bourg de Lausanne jeudi passé pour assister à l’avant-première de « Plectre », la toute première fiction de Couleur 3, coproduite avec Tolmao.

La soirée fut bon enfant et légère, à l’image de la « websérie avec des blagues dedans », signée par Valérie Paccaud et Julien Doquin De Saint Preux, les animateurs des Bras cassés, le talk-show de la chaîne. À la réalisation, Paul Walter, un autre camarade de la 3, et Malika Pellicioli à la production.

Le premier épisode de Plectre sort ce mardi 23 octobre à 20 heures, uniquement sur Facebook, YouTube et l’application Couleur 3. Six autres épisodes sont attendus, tous d’une durée de trois minutes.

Lors de la présentation, les quatre acolytes l’assurent, « il n’y a aucun propos injurieux dans ce que vous allez voir », donc pour les enthousiastes qui seraient déçus, on peut vous l’affirmer, la subtilité dans le contenu vaut largement le détour.

D’ailleurs, c’est au détour des toilettes que l’on croise Julien Doquin De Saint Preux, l’occasion de l’intercepter pour en savoir plus sur la nouvelle production.

Interview réalisée le 18 octobre 2018.

Slash : Plectre, ça parle de musique… Ça part de quoi ?

Julien Doquin De Saint Preux : Valérie, la coscénariste, Paul Walter, le réalisateur, et moi, on travaille à Couleur 3. Donc, oui, il y a un peu un pont avec la musique par rapport à la radio. Mais Malika Pellicioli, son boulot de base, est réalisatrice de film. On est tous copains, c’est assez évident lorsqu’on a eu l’opportunité de faire ça, ce n’est pas du copinage, mais simplement on avait très peu de temps et très peu de moyens. Il a donc fallu aller à l’essentiel. Tu appelles les gens que tu connais et qui ont les compétences pour le faire. On savait que ça allait être compliqué en termes d’agenda, mais on l’a fait.

Plectre, c’est huit jours de tournage et deux mois de montage…

Deux mois de montage, huit jours de tournage, trois semaines d’écriture, un bon mois de prépa’, sachant qu’en parallèle, pendant qu’on écrivait la fin avec Valérie, on préparait le tournage des premières scènes. Ça a commencé mi-mai et on est en octobre, déjà en train de le projeter. On a fait ça super vite, c’est rare et c’était super dense. Mais du coup, il y avait une énergie d’urgence qui était hyper cool.

Y a-t-il eu des tensions pendant le processus ?

On ne s’est pas fighter, on s’aime d’amour vraiment tous. Après, avec Valérie, on fonctionne à la tension, on se chamaille, parfois on se chamaille trop, mais on est vraiment ami dans la vie. On bosse ensemble pour tout. On écrit ensemble pour 26 minutes, ou maintenant 120 minutes [la nouvelle émission de Vincent Veillon et Vincent Kucholl, ndlr.]… Aussi pour la radio. On est toujours tendu, et je ne suis pas un mec forcément facile à vivre. Sur le tournage, j’ai pu être un peu chiant. Paul est « peace » et Valérie raconte toujours des conneries, ce qui adoucit le truc. On est complémentaires.

Quelle était l’impulsion derrière cette web-série ?

Nicolae Schiau, le chef d’antenne [de Couleur 3, ndlr.], sait que je faisais des vidéos avec Valérie pour 26 minutes. Il est venu me voir en me disant qu’il avait un petit reliquat de budget qu’il a réussi à dégager. Et ce genre d’opportunité est à saisir rapidement. J’ai toujours eu envie d’écrire pleins de trucs, donc en quelques jours je suis allé le voir pour faire une web-série : 7 épisodes, des vidéos de 3 minutes, mais sans avoir de scénario. Il a presque dit « OK », sans lire le scénario, parce qu’il nous fait déjà confiance et aussi parce qu’on était plein d’énergie. Il a lu le scénario qu’il  a trouvé stupide au possible, puis il a dit « go ».

Donc vous avez créé du « du sérieux avec du bête » ou du « bête avec du sérieux », ça veut dire quoi ?

Ouais,  c’est un peu compliqué… Si tu lis le scénario, ce sont des phrases très écrites. Notamment Lisa Perrio, la comédienne principale qui joue Shannon, a dû dire des trucs presque lourds dingues,  tu vois ? Mais elle a dû les jouer sérieux. Sinon, en faisant trop, on serait tombé dans Les feux de l’amour et ça aurait été risible et pas terrible. On n’a pas eu de temps pour faire des répétitions. Parfois, les comédiens en faisant trop volontairement et c’était drôle. Et parfois, ils étaient super sérieux et ça marchait vraiment. Il n’y a pas de science exacte. Comme l’écriture est très bête, si tu le joues sérieux, y a un décalage qui est intéressant et c’est peut-être ce qui a marché.

Il y aura une suite ?

Je ne crois pas. Quand on a écrit Plectre, on n’a jamais pensé à ça. Ce serait con de faire deux fois la même chose. Ce n’est pas du tout une volonté de notre part de faire une saison 2. Ce qui marche c’est la découverte de cet esprit totalement tordu et si tu refais une saison avec le même esprit, la surprise ne marche plus.

Qu’est-ce que tu as à dire aux lecteurs de Slash ?

Très égoïstement, j’ai envie de leur dire : regardez par curiosité. C’est très très bête, c’est court – donc au pire des cas si vous n’aimez pas, vous vous êtes fait chier trois minutes. Si vous aimez, vous pouvez binger les autres… C’est un peu nul de dire « partagez », mais en réalité pour nous c’est le seul moyen de se faire connaître et de faire des choses ensemble. Et j’insiste là-dessus, je dis ça aussi aux gens de Slash Média : si vous avez une idée, ne serait-ce que la plus bête, mettez-vous ensemble, faites des trucs en collectif. Il faut créer des choses ensemble, deux c’est déjà plusieurs.

Prenons-en bonne note et attendons Plectre, qui arrive demain sur les réseaux de Couleur 3.

Dès le 23 octobre, retrouvez un épisode par jour sur YouTube et un épisode par semaine, tous les mardis à 20h, sur Facebook.